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Légende

françaisalsacien (allemandlatin)

Le Semoneur d'enterrement

Le Semoneur d'enterrement dr Lichtlàder, (der Leichenbitter, praeco feralis)

A gauche, une partie d'un acte de décès de 1783 où un dénommé ZIMERMAN "praecone ferali" est témoin. A droite partie de l'acte de décès de Joséphine JOURDAIN épouse OSTERMEYER décédée à Rouffach, le 4 août 1850, où le témoin est un nommé HEISLEN, vignon et semoneur d'enterrement.
L'acte rédigé en latin vise le "praeco feralis", l'acte français cite le "semoneur d'enterrement" (der Leichenlader) (en 1669,Himly), (der Leichenbitter). La personne investie de ces fonctions devait signaler le décès d'un paroissien et inviter (semoner ou semondre, en vieux français) ses concitoyens à assister aux obsèques.
Selon les époques et les localités le cérémonial pouvait évidemment varier. En principe, le semoneur, dr Lichtlàder, devait cependant assurer l'annonce du décès d'une personne en faisant sonner le glas. C'était s'Scheidzeiche, (le signal de la séparation), s'Letschtlitte (dernière sonnerie) ou aussi s'Andlitte (sonnerie de la fin). Cette annonce pouvait différer selon le sexe du défunt, la petite cloche pour une femme, la grosse cloche pour un homme. Ensuite, le semoneur allait de famille en famille pour faire connaître le nom de la personne décédée et les date et heure de l'enterrement. Eventuellement aussi, l'heure à laquelle aurait lieu la veillée mortuaire. A chaque arrêt il récitait son couplet, un peu à la manière du veilleur de nuit égrenant les heures d'une manière solennelle.
Pour effectuer sa tâche il revêtait généralement l'habit, le chapeau haut-de-forme et les gants. Ses fonctions n'étaient pas gratuites. Le semoneur était rétribué par le Conseil de Fabrique d'Eglise qui en répercutait le montant sur la facture adressée à la famille. Cette facture comprenait aussi le casuel de l'officiant, les frais de cire (cierges), le creusement de la tombe par le fossoyeur, le cas échéant, les frais d'organiste et la rétribution des porteurs de bière. Le montant de ces dépenses variaient d'ailleurs en fonction de la classe de la cérémonie. Seules les deux classes supérieures donnaient droit au service du semoneur.
Les communautés juives connaissaient un service analogue. Là, c'était le "Schames", le gardien de la synagogue, le bedeau, qui remplissait ces fonctions. Le Schames sillonnait les rues et frappait de son marteau les portes des habitants juifs pour leur annoncer le décès d'un des leurs et les inviter à se réunir auprès de la famille du défunt.
Bien des traditions portent autour des funérailles. Il existe un riche vocabulaire alsacien à ce sujet, variable selon la région et l'époque. Une grande variété de noms pour parler, par exemple, du cimetière, du repas des funérailles...
Une étude un peu plus complète a été publiée dans le N°95 de BERGHA du 2ème trimestre 2001.
Au passage on peut préciser que "vignon" est une ancienne forme de "vigneron".

Bernard Guiot