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Être sergent de ville au début du XVIIe siècle

Le 13 janvier 1619, Ursus RUNßINGER accède à la charge de sergent, « WaibelAmbt », de Wattwiller. Il est nommé par le Conseil de la Chancellerie de Murbach, au vu de son bon comportement, « auf sein Wolhalten ».
Dès qu'il aura prêté serment (« Eidt »), il sera fonctionnaire au service du seigneur territorial, le Prince-Abbé de Murbach.

On lui attribuera probablement un uniforme, « ein Kleidt », comme à Champagney, dans la seigneurie de Passavant (Pesswangen), un territoire de l'actuelle Haute-Saône, administrée alors par la Principauté de Murbach, où le sergent (« Schergant ») Huguenin VOILLOT reçoit, par décision du 12 mars 1620, un manteau en drap blanc et rouge, comme « c'est la coutume en ce lieu ».

A la même période, à Guebwiller, le sergent de ville (« Weÿbel », « Waÿbel », « apparitor ») est Wernhardt (ou Werner) HACH.

Son travail consiste d'abord à rendre publics les ordres (« gebott ») et les interdictions (« verbott ») décrétés par l'autorité seigneuriale (« die Obrigkheit »). Il est chargé aussi d'encaisser les taxes (« gebüer ») et les amendes (« frevel »), et de procéder aux saisies (« arrest »), au domicile des bourgeois (« burger »), des manants (« hindersässen ») et des autres, sur ordre des Officiers (« Officir », « Beamten ») et des fonctionnaires supérieurs (« Oberambtleüth »).
Le 1er juillet 1619, Werner HACH reçoit également l'ordre d'assister Sebastian SCHUECHWERCKH dans le fauchage des prés en fleurs de Hanß ROTH, alors en prison.

Mais la mission essentielle du sergent de ville est d'assurer la police, afin de préserver la sécurité (« Rhue ») des sujets («  unterthonen »). Ainsi, le 18 juin 1618, le sergent assermenté de Wattwiller, avec le « Statthalter » et le « Pawmaister » du lieu, est chargé de constater et de signaler aux autorités les délits commis par les nobles Martin von FLACHSLANDEN et von LANDENBERG, et concernant la mise en pâturage de leur bétail.
Le 5 janvier de la même année, Werner HACH, à Guebwiller, avait été chargé d'enchaîner un criminel (« thäter »), Hanß Jacob WEZEL, accusé d'avoir frappé et tué Michael HAGER, le fils d'un boulanger du lieu, dans le « poêle du bas »  (« in der undern Stube ») de l'Hôtel de Ville, en attendant que les membres du Conseil décident de son sort.

Le sergent assiste aussi à des auditions (« verhör ») au Tribunal (« Gericht »). Pour cela, à Lure, autre territoire de la Principauté de Murbach, il touchera une rémunération de trois « Bazen » par jour.
Dans les Mairies (« Meÿertum ») rurales, dans la seigneurie d'Altkirch par exemple, où le sergent assiste le Maire (« Meÿer ») lors de la collecte des impôts et de l'encaissement des amendes, aucun salaire fixe n'est prévu. En revanche, il perçoit une petite participation sur les sommes encaissées, et il est invité à tous les repas qui font suite aux actes officiels.

Sur décision des autorités, des sergents en second (« Unterweibel ») peuvent être nommés pour les aider dans leur travail, qui n'est pas sans risques.
Ainsi, en 1619, Werner HACH est victime d'injures et de plaisanteries touchant à son honneur, proférées par Hanß Ludwig GSELL, de Guebwiller, qui sera d'ailleurs, pour cette raison parmi d'autres, condamné à six jours et nuits de prison (« thurnstraff »), puis déféré devant le Conseil de Ville (« Stattrath »).

BIBLIOGRAPHIE
- « L'administration de la seigneurie d'Altkirch avant la guerre de Trente Ans » - J. PERRIN (A.S.H. Sundgau 1978 et 1979)
- « Pour servir à l'histoire des familles de la Principauté de Murbach et de Lure » - Transcription et analyse des procès-verbaux du Conseil de la Chancellerie 1617-1619 , Bernard GRUNENWALD (CDHF - 2009)

NOTE
L'orthographe des mots en allemand est, pour la plupart d'entre eux, celle utilisée par le Greffier-Syndic de la Chancellerie de Murbach.

Bernard Grunenwald