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françaisalsacien (allemandlatin)

Le cercle Paroissial : S' bangala

Déjà très actif au cours de la première moitié du XIXe siècle, sous le Second Empire, qui vit naître de nombreuses «sociétés», musicales et sportives notamment, le monde associatif connut, en Alsace, un essor considérable sous l'impulsion des autorités prussiennes, entre 1870 et 1914. Le principal objectif de ces associations, s'Verein [anciennement : d'r Verbond], der Verein, der Verband, était de renforcer la cohésion sociale, surtout en milieu urbain.

C'est surtout sous l'influence du parti catholique, qui prônait un catholicisme social et dont les buts étaient d'abord de lutter contre l'influence des idées socialistes, et aussi de contrebalancer la puissance du patronat protestant, que sont nés les cercles paroissiaux, Bangala.
A Mulhouse, par exemple, le Chanoine Henri CETTY (1847 - 1918) a créé, à la fin du XIXe siècle, tout un réseau de ces cercles qui regroupaient des chorales, Männerchor, des congrégations de mères chrétiennes, des associations paroissiales d'hommes, Männerverein, des cercles de jeunes, Jünglingverein. Il s'agissait d'organiser les loisirs et de mettre en oeuvre une forme d'éducation populaire.
Le «Cercle Saint-Léger» de Guebwiller date de la même période.
A partir de 1898, on a appelé «Bangala» tous les cercles paroissiaux fédérés au sein de l'«Avant Garde du Rhin», Elsässischer Turnerbund, catholique aussi, qui, à l'origine, regroupait des clubs de gymnastique masculine. Très vite, d'autres activités sportives ont rejoint l'AGR, dont le tir, le cyclisme et des sports collectifs. Parmi les objectifs de ce groupement figurait également l'élévation du niveau culturel du peuple par le théâtre, s'Bangalateàter, (le «théâtre de patronage») avec, au répertoire, des oeuvres classiques, comme le «Faust» de GOETHE, et aussi des comédies en alsacien, dont celles d'Auguste LUSTIG (1840 - 1895), un auteur mulhousien.

Quant au terme de Bangala, plusieurs hypothèses peuvent être envisagées. Il s'agit peut-être là du «petit bâton» qu'utilisaient les gymnastes. On peut également voir son origine dans le mot d'r Bangel, der Bengel, le gamin. S'Bangalaverein serait alors, littéralement, le «cercle de jeunes», le «cercle» désignant aussi, à l'heure actuelle encore, le local où l'on se réunit.

BIBLIOGRAPHIE
«La vie quotidienne en Alsace, entre France et Allemagne 1850 -1950»
Alfred WAHL - Jean-Claude RICHEZ (Ed. Hachette 1993)
«Mulhouse en France 1798-1998»
Ouvrage collectif (Ed. du Rhin - Ed. l'Alsace 1998)

Bernard Grunenwald