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françaisalsacien (allemandlatin)

Le lapin

Le lapin sauvage est vraisemblablement originaire d'Afrique du nord. Sa diffusion en Europe, par l'Espagne d'abord, a été très lente. Il semble qu'il ait atteint l'Allemagne au cours du Moyen-Age.

Il est probable que les moines aient contribué, dès cette époque, à la diffusion du lapin dit « de garenne », wild Kìngala, Steikìngala, Bohrkìngala. Celui-ci a été installé par les religieux et les châtelains dans des lieux boisés, clos et gardés, les garennes, Hàg, près des abbayes et des châteaux.
La consommation de cet animal, considéré comme un gibier de poil à la chair délicate et parfumée, était réservée à leur usage exclusif.
Il semble qu'il ait été introduit en Alsace à la fin du 17ème siècle, à Otterswiller, dans le Bas-Rhin. En 1715, le cardinal Gaston de ROHAN a créé une garenne artificielle de 3 hectares sur ses terres, près de Saverne. Le comte de LUPPE en a également installé une dans la forêt de Haguenau. Le lapin de garenne s'est alors progressivement répandu dans le nord de la région au cours du 19ème siècle.

Si, dès le 17ème siècle, certains textes font mention de lapins « de clapier », ou « de choux » (dont il est dit qu'ils sont moins bons à manger que les lapins de garenne), ce n'est qu'à l'époque moderne qu'on a des exemples probants de lapins domestiques, Kingala.
Ceux-ci sont élevés dans des loges ou des clapiers, Kìngalastàll. Leur alimentation, Kìngalafüeter, foin, herbe, choux, betteraves, débris de légumes, est peu coûteuse. Ils sont très féconds (mâle, Ràmmel, Kìngalaràmmel, Kìngalabock - femelle : Kìngalamüeter). Leur croissance est rapide : ils se consomment à l'âge de deux ou trois mois. Leur peau, Kìngalapelz se commercialise pour la fourrure et la fabrication de feutre. Leur chair est appréciée.
Tous ces éléments ont contribué au développement de l'élevage du lapin domestique, répandu aujourd'hui dans le monde entier.

Bibliographie et sources :
- Robert DELORT : « La longue marche du lapin » (« L'Histoire » N°15 - sept. 1979)
- Michel GISSY : « Un bestiaire alsacien » (COPRUR 2007)
- « La faune » vol. 4 (Grange Batelière 1972)

Illustrations
- in « La longue marche du lapin » (cf bibliographie)

Bernard Grunenwald