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Rominger

Quatre siècles à Orschwihr

La saga des Rominger d'Orschwihr enthousiasme depuis des années l'un d'entre eux, Philippe Rominger, d'Issenheim. Se partageant entre sa passion pour sa famille, la chorale qu'il dirige et les recherches généalogiques, Philippe a tenté de retracer l'itinéraire de tous les porteurs de son patronyme depuis ses premières mentions en Alsace.

La difficulté majeure de ce travail reste sans doute la localisation du berceau familial, le nom existant avec de menues variations orthographiques en Allemagne et en Suisse. C'est d'Allemagne, justement, qu'arriva Johann Raminger qui épousa en juin 1619, à Ensisheim, Anna Hermann.

Johann était alors dit « von Ulm », ville où le nom est effectivement fort ancien. C'est d'ailleurs peu étonnant, puisque la commune de Rammingen, sans doute à l'origine du nom de cette famille, ne se situe après tout qu'à 23 km d'Ulm. En 1621, Hanns Ramminger bénéficia de l'attribution de bois provenant de la forêt de la Hardt et destiné aux bourgeois de la ville, et en 1642, Meister Hanß Ramminger rendit l'âme dans la capitale de l'Autriche Antérieure.

Dès 1616, Lorentz Ramminger, de Ribeauvillé, fils de Michel Ramminger, jadis bourgeois de Stuttgart, se mariait à Hunawihr.

À Orschwihr dès 1618

On pourrait être tenté de tenir Hans Ramminger pour l'ancêtre de nos Rominger alsaciens si l'on ne disposait pas de mentions antérieures contredisant cette hypothèse. Dès 1591, on baptisa en effet à Ungersheim Appolinaris Glaser dont la maman était, à en croire le curé du village, Margareta Rominger, de Houssen. L'examen des registres paroissiaux, qui ne remontent à Houssen qu'en 1639, ne permet cependant de relever aucun Rominger à cet endroit. La famille devait donc s'être éteinte entre-temps.

En tout cas, les Rominger étaient déjà représentés à Orschwihr en 1618 (donc avant l'arrivée de Hans Raminger d'Ulm en 1619), puisque nous avons la chance de découvrir qu'un Hannß Rominger se prépara cette année-là, armé d'un mousquet, à la guerre qui s'annonçait. Ce second Hannß est donc probablement l'ancêtre des Rominger ultérieurs, à commencer par Lienhart, le prévôt d'Orschwihr, marié à une Maria Hermann et décédé en 1675.

Raminger, Rominger, Röninger

Voilà déjà deux ou trois souches différentes : impossible de dire où l'histoire des Rominger commence ! Et ce n'est pas tout : dès le milieu du XVIIe siècle, une famille Roninger ou Röninger, parfois Rominger, fleurissait du côté de Saint-Amarin ! Le maître charpentier Fridolin Röninger, qui épousa en 1654 à Oderen Agatha Entzberger, était originaire... d'Olsberg, dans le canton d'Argovie.

Revenons à Orschwihr et ses environs où les descendants de Lienhart Rominger ou Rohminger, le prévôt, s'unirent au XVIIe siècle aux familles Simon, Nessel, Fricker, Lorentz, au XVIIIe aux Kessler, Reck, Ziegler, Reich, Hauller, Schlienger, Minery, Eberlin, Grentzinger, Fries, Schaller, Braun, Matherne, Hagenmuller, Galliath, Ehkirch et Bickel, notamment.

Présents dès environ 1661 à Bergholtz et 1675 à Bergholtz-Zell, les Rominger gagnèrent également Guebwiller, Pfaffenheim, Zimmersheim, Merxheim, Turckheim, Ingersheim, Bergheim, Soultzmatt et même les États-Unis.

Louis Rominger, né en 1790 à Orschwihr épousa en 1819 la Merxheimoise Catherine Arrus : c'était au terme d'une carrière militaire qui l'avait conduit en Allemagne et en Espagne pour livrer bataille aux côtés de Napoléon Bonaparte. En 1866, Napoléon III lui décerna la médaille de Sainte-Hélène et lui attribua la pension afférente.

Philippe Rominger pose devant l'ancien restaurant Rominger « à l'Arbre vert » d'Orschwihr.  

Bien plus pacifique, Philippe Rominger, notre généalogiste chef de choeur, doit se sentir plus proche de Jean Rominger, fondeur de cloches, qui livra en 1782 l'une de ses créations à Notre Dame de Guebwiller ou du Merxheimois et lui aussi choriste Émile Rominger qui, pour remercier le Ciel de lui avoir laissé la vie sauve pendant la Deuxième Guerre mondiale, habilla gracieusement la grotte de Lourdes de son village d'une balustrade en fer forgé réalisée de ses propres mains.

Denis Dubich

N.B. : une version plus longue et plus richement illustrée de cette notice figure dans le volume II de Nos vieilles familles de Denis Dubich. Elle se prolonge par un chapitre sur les anciennes familles d'Orschwihr. Pour découvrir ce livre, suivez ce lien.