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Walgenwitz - Walckenwitz

Curieux, le nom WALGENWITZ apparaît en 1661 à Lauw.

Il est unique en Alsace et tous les porteurs de ce nom descendent du même ancêtre, Michel WALGENWITZ.

La tuilerie de Lauw d'après la carte de Cassini (XVIIIè siècle)  

D'après certains descendants, dont Robert WALGENWITZ de Genève, le nom serait d'origine slave, une localité située près de Leipzig se nommant d'ailleurs Walgewitz.

Inconnu pour les curés, le nom fut orthographié de très nombreuses manières.

Entre WOLKENWIZ, WALGOWIZ et WALCKENWIETZ, nous avons relevé près d'une vingtaine d'écritures différentes.

Michel WALGENWITZ arriva à Lauw vers 1661 comme l'atteste en décembre de cette année le baptême de son enfant Jean Ulrich.

Les archives notariales de Lauw et de la seigneurie de Masevaux n'ont pas permis de localiser son origine et aucune mention antérieure de sa présence en Haute Alsace n'est actuellement connue.

Michel décéda en 1693 après avoir eu huit enfants de son épouse Anne Marie HIRTH.

Il était tuilier de profession et avait en charge la tuilerie de Lauw.

De nombreuses tuileries-briqueteries fonctionnaient en Haute-Alsace où la glaise, matière première, et le bois pour alimenter les fours ne manquaient pas.

De ses huit enfants, l'un décéda en bas-âge, un second resta célibataire. Les six autres se marièrent et eurent à leur tour une nombreuse progéniture.

Le fils aîné, Jean Ulrich, ne se maria pas et décéda âgé de seulement 29 ans.

La fille ainée, Suzanne, fut baptisée en mai 1664 à Masevaux dont dépendait le village de Lauw. Elle se maria au veuf Jean Thiébaut BEHRA.

La chapelle de Houppach  

Le second fils, Jean Guillaume, se maria deux fois comme nous l'évoquerons plus loin.

L'enfant suivant, Jean Michel Wolfgang, épousa en 1691 Anne Marie BEHRA de Lauw qui lui donna cinq enfants. Elle mourut en juillet 1701, probablement des suites de la naissance de ses jumelles Anne Marie et Madeleine. Son veuf se remaria avec Catherine DECK de Guevenatten et eut quatre enfants.

Jean Balthazard, cinquième enfant de Michel, prit pour femme en 1701 Anne Marie BELTZUNG, issue d'une très ancienne famille de Bourbach-le-Haut. Au moins quatre enfants vinrent faire le bonheur du couple.

Véronique, seconde fille de Michel, naquit en avril 1675. Elle se maria à Masevaux en janvier 1702 avec Louis BEHRA de Lauw. Comme cela était malheureusement le lot de beaucoup de femmes, elle décéda en couches l'année même de son mariage.

Jean, septième enfant de Michel, ne vécut que cinq semaines.

Enfin, Jean Martin, dernier enfant, épousa en 1704 à Bourbach-le-Bas Catherine BASLER. Habitant Lauw où il était bourgeois, Jean Martin éleva une dizaine d'enfants avec son épouse. Leurs gendres et belles-filles étaient issues des familles IMMOS de Mortzwiller, GIRARDIN de Rougemont, GASSER et ARNETZ de Lauw, HERR de Sentheim et SEILER de Sickert. Leur descendance fut très nombreuse.

Citons le fils Michel, cocher à Lauw, époux de Madeleine HERR de Sentheim, dont la fille Françoise fut la femme de Michel UNGER de Soppe et dont le fils Joseph épousa Catherine SCHNEIDER de la Basse Bers.

Mentionnons également un autre fils de Jean Martin, Jean Pierre WALGENWITZ, tuilier et cocher à Lauw, époux d'Anne Marie GASSER. Il eut une dizaine d'enfants qui s'allièrent aux familles FLUHR, BELTZUNG, NAEGELEN et KUENEMANN.

Tuilier de métier comme son père, Jean Guillaume fut reçu maître de la corporation des tuiliers à Colmar. Installé à la tuilerie de Lauw, il y tenait également l'auberge. Son épouse, Anne Marie HOFF, était la veuve de Jean Josse OSTERTAG. Mariés en avril 1687, les époux avaient passé un contrat de mariage quelque temps auparavant. Le couple eut plusieurs enfants dont seuls deux atteignirent l'âge adulte.

Par un remariage, les familles Walgenwitz ont connu des descendants à Guevenatten  

Le premier, prénommé Jean, épousa dans la chapelle de Houppach en 1708 Jeanne DECK de Guevenatten et se remaria ensuite avec Barbe MOSER de Lauw.

Le second, Jean Thiébaut, fut tuilier comme son frère et prit femme à Mortzwiller en la personne de Marie Marguerite RIFF. Sa femme étant décédée en couches, il épousa en secondes noces Agnès ILTIS de Sewen.

L'inventaire des biens réalisé en 1706 après le décès de la mère des deux frères, Anne Marie HOFF, montre l'aisance de la famille. Ce document répertorie avec précision les outils de la tuilerie et précise les créances à recouvrir pour livraison de tuiles en divers lieux.

Pour le salut de sa femme, Jean Guillaume fonda en l'église Saint-Martin de Masevaux une messe anniversaire et légua à cette fin une somme de trente livres, monnaie de Bâle, à la fabrique de l'église. Il épousa la même année Anne Barbe AUER de Hattstatt qui lui donna huit enfants.

Après son décès, un nouvel inventaire de partage fut rédigé. Ce document précise que la famille possédait non seulement la tuilerie de Lauw, mais également une carrière à chaux et deux carrières à pierre se trouvant toutes trois au ban de Lauw.

(6 février 2001)  

Pour assurer le salut du défunt, on fit lire plusieurs messes: dix à Houppach, une à Sewen, deux en l'église du chapitre de Masevaux.

Un pèlerinage à Saint Gangolphe dans la vallée de Guebwiller fut également promis.


Signalée par l'Archiviste de Masevaux, Mme Marie-Thérèse KACHLER, cette magnifique tuile comporte l'inscription en dialecte dont voici la traduction:

(6 février 2001)  

"Léger WALGEWITZ, joyeux compagnon tuilier chez Jean WALGEWITZ et son honorable épouse Anne Marie LAUBER. Celui qui le lira pourra le croire. 1815".

André GANTER