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Jehlen - Jehlin - Yelin - Jehle

Bien qu'en vieil alsacien le verbe "jehlen" signifie crier, les premiers porteurs du nom n'étaient pas des personnes agressives.

Il faut en effet rechercher l'origine du nom JEHLEN, avec toutes ses nombreuses variantes, dans un diminutif du prénom Ulrich.

Les armories Jehlen de Soultz (Livre d'Or de Soultz)  

En 1667 Gaspard YELLEN, sellier de profession, épouse à Cernay la veuve de Jean STIMPFLEN, Jacobée HAMM. Gaspard venait de la seigneurie de Rotenfels en Forêt Noire.

A Wildenstein, au XVIIIè siècle, une famille JEHLEN s'implante venant de Landeck au Tirol. Le "Tiroler Familiennamenkunde" de Karl FINSTERWALDER indique que ce nom de famille, avec sa forme locale JEHLI, se retrouve au tout début du XVIIè siècle dans la haute vallée de l'Inn.

Le curé François Antoine BEHRA a dressé, au début de ce siècle, un arbre généalogique sommaire de cette souche.

A Thann, pendant la guerre de Trente Ans, plusieurs YEHLER sont mentionnés comme devant payer une contribution de guerre.

Parmi eux, Jacques YEHLER, dont la fille Marie sera baptisée dans la cité de Saint Thiébaut en janvier 1660. Epoux d'Euphrosine SCHULTHEIS, son patronyme s'orthographiera alors JEHLEN.

Venant de Ratisbonne, Martin JEHLEN le tonnelier demanda l'autorisation de s'installer à Bergholtz-Zell en tant que bourgeois en l'an 1659. Il appuya sa demande auprès de la chancellerie de Murbach par le fait qu'il avait épousé la veuve de Jean Jacques OETTINGER, tonnelier de Bergholtz-Zell.

Enfin citons Ulrich YLEN qui, dès 1523, possédait des biens à Mulhouse.

Soultz ou Guebwiller ?

La grande famille des JEHLEN de Guebwiller est-elle issue de la capitale du Florival ou de la ville voisine de Soultz ? La question reste, pour le moment, posée.

Des recherches plus poussées devraient sans doute permettre de trancher.

Toujours est-il que les JEHLEN ont passés, à plusieurs reprises, d'une ville à l'autre.

Dès 1588 les registres paroissiaux catholiques de Soultz mentionnent le baptême de Rosine, fille de Melchior IHELEN et de son épouse Salome BIEGEISEN.

Malheureusement les registres des baptêmes couvrant les années 1600 à 1630 sont perdus. Mais l'on peut penser que durant cette période naquirent à Soultz Gaspard JEHLEN et ses fils Jean et Jean Jacques. Boucher de profession, Gaspard avait épousé Ursule STEMLER qui lui donna une dizaine d'enfants.

Reçu bourgeois

Admis à la bourgeoisie de Guebwiller en tant que boucher en l'année 1619, Gaspard y résidait déjà depuis quelques années.

En 1614 fut baptisé en l'église Saint Léger sont fils Jean Dietrich, en 1616 sa fille Agathe, en 1618 le fils Mathias. Les naissances se suivirent régulièrement jusqu'en 1628, année où vint au monde le dernier enfant du couple, prénommé Thomas.

La famille jouissait d'une estime certaine et lors du baptême de Jean Dietrich ce fut le noble Jean Dietrich D'OSTEIN, issu d'une ancienne famille chevaleresque, qui accepta d'être le parrain de l'enfant à qui il donna ses prénoms.

De ce couple est issue la plupart des JEHLEN vivant actuellement.

La maison du boucher de Soultz

Gaspard JEHLEN, né en 1626 à Guebwiller comme fils du boucher, reparti pour Soultz où il épousa, en juillet 1655, Elisabeth SCHUECH.

Le Livre d'Or de Soultz réalisé par GASSER nous apprend qu'il possédait sa maison, rue des Béguines, maison nommée "Höll".

Ses armoiries étaient sculptées sur cette maison. Elles étaient en rapport avec sa profession : un couperet (de boucher) en pal, avec les initiales C.I. (Caspar IHLEN) et la date 1661.

Bourgeois de la ville de Soultz, il vendit des prés qu'il possédait au ban de Lautenbach à son frère François en 1659.

Le départ pour la Basse Hesse

En juillet 1653, Thomas JEHLIN, dernier enfant de Gaspard, quitta définitivement sa ville natale. Il avait épousé à Wolffhagen, petite ville de la province de Hesse-Nassau, Catherine MEISTERCHEN la veuve du tanneur Albrecht WALDTER.

Lors de la rédaction de son certificat de départ, il précisa qu'il comptait finir ses jours avec son épouse dans sa ville d'adoption. Avant de partir il vendit tous ses biens, et en particulier ses vignes au Rebgarten, vignes qui furent acquises par son frère Gaspard.

La descendance de Gaspard

Outre les enfants déjà cités, le fils François épousa Marguerite SCHIESSLER qui lui donna de nombreux enfants.

Son frère aîné, Jean Jacques, boucher comme son père, s'était uni à Catherine RUFF et en secondes noces à Marie GRIESBACH.

Les Jehlen de Guebwiller sont peut-être issus de la ville voisine de Soultz  

De ces deux unions naquirent plusieurs fils qui furent artisans.

Citons Martin, baptisé à Guebwiller en 1635 et marié en 1664 avec une fille d'Oberhergheim, Barbe RINCKLIN, qui sera tailleur d'habits.

Autre enfant du couple initial, le fils Gaspard repartira également à Soultz où il épousa, en 1642, la veuve Anne HIGELIN qui lui donna quatre filles.

Lors de l'état de population dressé à Guebwiller en 1657 après la terrible guerre des Suédois, les JEHLEN sont tous affilié à la corporation des boulanger.

Les artisans de la ville étaient alors répartis en cinq corporations : celle des forgerons, celle des tailleurs, celle des boulangers et les deux corporations des vignerons. La première comptait les vignerons de la ville haute, la seconde ceux de la ville moyenne et de la ville basse.

Petits-fils de Gaspard, Jean et Jean Georges émigreront à Masevaux. Tanneurs de profession ils y firent souche. Mais Jean Georges, après le décès de son épouse, revint à Guebwiller où il se remaria en 1679 à Anne Marie, la fille du chapelier Ours WÜRTZ.

Une famille bien implantée

A Guebwiller les JEHLEN ont toujours joué un rôle important dans la vie quotidienne de la cité. Non seulement de par leur profession, mais aussi par leurs fonctions électives.

Citons Jean Thiébaut JEHLEN, fils du boucher Jean Jacques, qui épousa en 1685 Catherine OERTLER. Membre du Conseil de la ville en 1717, il fut bourgmestre en 1719. C'est à ce titre que son nom fut gravé sur la cloche du clocheton de l'hôtel de ville, avec ceux du bailli Bollenbach et du prévôt BARTH.

On rédigea après son décès, en 1724, l'inventaire de tous ses biens qui furent partagés entre sa veuve et ses trois fils, Jean Thiébaut, Jean et Jacques.

Tous au long du XVIIIè siècles les JEHLEN furent nombreux à Guebwiller.

Dans la première moitié du XIXè siècle on recense encore une trentaine de mariages où l'un des conjoint est un JEHLEN.

Mais le livre des adresses de Guebwiller de l'année 1913 ne mentionne plus que six familles du nom qui, aujourd'hui, à presque totalement disparu dans la cité des princes abbés.

André GANTER