Notices de familles ( 1305 entrées )

Schlienger - Schlinger - Schleinger - Scheleinger

Le patronyme est développé dans le nord de l'arrondissement d'Altkirch.

La tradition familiale fait venir les ancêtres de Schliengen, petite localité au sud de Mülheim dans le Pays de Bade. Ce village aurait donné son nom à ses émigrants.

Pour notre part, nous pensons plutôt que l'étymologie de ce nom est à rechercher dans l'action de déglutir ("schlingen" en ancien Alsacien).

Les armoiries de la famille Schlienger (dessin Pierre Ganter)  

Une souche suisse est localisée dans le secteur de Rheinfelden. De ce lieu est issu Mathieu SCHLIENGER, reçu bourgeois de Bergholtz en 1659.

Du même secteur, et plus précisément de Wegenstetten, est originaire Michel SCHLIENGER qui épouse en 1755 à Willer-sur-Thur Françoise WELCKER.

Ce Michel, auteur de la branche de Goldbach, fera en 1768 don de la moitié de sa maison à son fils Michel.

Enfin, de Rheinfelden, viendra un SCHLIENGER en l'an X de la République, pour épouser une demoiselle à Brunstatt.

Maire de Didenheim

Mais les SCHLIENGER qui nous intéressent ici sont une très ancienne famille des villages de Hochstatt, Didenheim, Dornach. Les SCHLIENGER sont d'ailleurs toujours présents dans ces trois localités.

La branche de Didenheim est citée dès 1562, année où Peter SCHLIENGER verse une redevance à Mulhouse pour ses terres à Didenheim.

En l'année 1573, c'est toujours lui qui paye, alors qu'en 1602, c'est Hans SCLIENGER (son fils ?) qui verse la redevance.

C'est peut-être ce même Hans qui, le 25 août 1604, comparaît en tant que maire de Didenheim dans un différent l'opposant à Adam MEYER de Spechbach-le-Haut.

Enfin, en 1648, parmi les créanciers de la succession de feu Laurent ZU RHEIN, apparaissent les héritiers de feu Hans SCHLIENGER de Didenheim. Par sentence de la Régence Royale de Brisach, ces héritiers rentreront en possession d'une obligation passée par Hans SCHLIENGER en l'année 1629.

Cette branche de Didenheim passera le cap difficile de la Guerre de Trente Ans, et en 1695, nous trouvons un contrat de mariage passé entre Anna, fille de Frantz SCHLIENGER, et Frantz HERMANN, originaire de Reiningue.

Curé de Mertzen et d'Obermorschwiller

La branche de Hochstatt est également connue avant les grands courants migratoires consécutifs à la Guerre de Suédois.

En 1608, Michel SCHLIENGER est maire de Hochstatt. Pour avoir labouré, de force, le champ de Thiébaut ANDRÉ, Thoman SCHLIENGER est condamné en 1662. Traitant de fripons les autorités, il écope en plus d'une amende de 3 livres et 15 sols !

Lors du dénombrement de 1698, trois familles SCHLIENGER habitent Hochstatt: celle de Georges, celle de Jean dont un fils Hans épousera une CLADE en 1700 et dont un autre fils prénommé Conrad se vouera à la prêtrise, et enfin celle de Conrad.

A Michelbach-le-Haut, la croix érigée en 1790 par le meunier Jean SCHLIENGER  

Ce dernier est aisé puisqu'il possède trois chevaux.

En l'an 1677, il constituera par devant le greffe seigneurial d'Altkirch, un patrimoine en faveur de son fils étudiant au séminaire de Porrentruy. Ce fils, Christian SCHLIENGER, sera curé de Mertzen puis d'Obermorschwiller ("Répertoire du Clergé d'Alsace" de Louis KAMMERRER).

D'après "l'Armorial de la Généralité d'Alsace", il portait "d'or à deux flèches de sable ferrées et empennées d'argent passés en sautoir, les pointes en haut; et liées de gueules, et une terrasse de trois monticules de sinople".

La branche de Dornach, tout aussi ancienne que les deux précédentes, est probablement en rapport avec celle de Mulhouse connue au XVIè siècle.

Nous avons relevé, dans les registres provinciaux de Dornach conservés aux Archives de la ville de Mulhouse, de très nombreux actes ayant trait à catte famille.

Dès l'ouverture des registres, en 1615, et jusqu'à la Révolution, pas moins de 51 mariages dont l'époux est un SCHLIENGER font de ce patronyme le plus représentatif de Dornach suivi des HALM et des BAUR ("Inventaire des mariages de Dornach" et ALEXSYS cahier 4).

Maire de Dornach

En 1692, Peter SCHLIENGER, avec le maire et les autres jurés de Dornach, vend des terres du lieu à Reinhold Wilhelm ZU RHEIN, seigneur du lieu et capitaine au Régiment d'Alsace.

En 1693 est réalisé l'inventaire de partage de la succession du défunt Peter SCHLIENGER, de son vivant maire de Dornach, au profit de son fils Geörg.

C'est sans doute ce dernier qui tient un débit de boisson en 1718.

En 1717, une procédure civile règle le différend survenu entre Claus SCHLIENGER de Dornach et Diebolt BURTZ de Morschwiller.

De cette forte implantation, des branches ont essaimé dans les villages des environs: branche de Thiebolt SCHLIENGER à Riedisheim, branches de Jean, Nicolas et Joseph SCHLIENGER à Rixheim, branche de Jacques SCHLIENGER à Ueberstrass, etc...

A Michelbach-le-Haut a été dressé en 1790 une croix par le meunier Jean SCHLIENGER (travaux d'André MUNCK dans le bulletin de la Société d'Histoire Sundgauvienne de 1989).

Le patrimoine familial qui se transmet ne se limite pas aux écrits ou aux traditions: il peut concerner aussi les habitudes alimentaires.

C'est ainsi que Jean-Louis SCHLIENGER, professeur à la Faculté de Médecine de Strasbourg, nous révêle dans un livre plein d'humour et de sensibilité réalisé avc André BRAUN tout l'art culinaire de nos aïeux ("Le mangeur Alsacien", édition La Nuée-Bleue, Bar-le-Duc, 1990) !

André GANTER