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Bacher

Etymologiquement, le nom BACHER à la même formation que le nom ZURBACH (VFS 1). Les premiers porteurs du patronyme habitaient près d'un ruisseau, en l'occurence près d'un ruisseau Suisse, dans le massif du Brünig.

Un des cantons primitifs de la Suisse, celui d'Unterwald, est en effet le berceau de la famille BACHER. Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse comporte un petit article sur les BACHER de ce canton, nom que l'on trouve également dans d'autres cantons Suisses.

La vallée de Stans abritait la famille BACHER, également orthographiée ZUM BACH et primitivement ZE DEM BACH. Dès le début du XIVè siècle, les BACHER étaient fixés à Lungern où ils existent toujours. Wernher ZE DEM BACH était propriétaire dans cette vallée de Stans vers 1335.

En 1572, les BACHER obtinrent le droit de bourgeoisie pour Stans et en 1591 pour Sachseln. Dans ce dernier village, ils portèrent le nom de BACHMANN jusqu'à leur extinction vers 1755 .

Le village de Hégenheim où la famille Bacher s'installa au XVIIè siècle  

Les BACHER alsaciens ont fait l'objet d'études par M. et Mme Paul BALESTRERI, grands spécialistes de cette importante famille, et de tableaux réalisés par Hervé DIERSTEIN de Paris.

Antoine BACHER, natif de Stans, avait épousé en 1585 Barbe SCHAD. Leur fils Jean Henri fut médecin-chirurgien-oculiste au service du comte de Ferrette. Epoux de Colombe LINDER, il décéda en mars 1659 à Leymen où une branche fit souche. Sa pierre tombale conservée en l'église Saint-Blaise a malheureusement été volée. Il eut probablement plusieurs enfants, parmi lesquels Marc et Frédéric.

Frédéric BACHER fut chirurgien à Altkirch. A l'occasion de son remariage, un contrat fut rédigé le 13 août 1673; il est conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin. Le document qualifie l'époux de "maître".

Son épouse, Madeleine BELTZ, était la fille de Thiébaut BELTZ, membre du conseil de la ville d'Altkirch. En juillet 1685, Frédéric BACHER prit un jeune apprenti pour une durée d'un an.

Ce dernier, âgé de seulement quinze ans, venait de Hofstetten (canton de Soleure) et était fils de boucher. Il se nommait Jean Georges SPENLINHAUER. Il n'arriva pas à la fin de son apprentissage car son maître Frédéric BACHER décéda en mars 1686 alors qu'il n'était âgé que d'une quarantaine d'années.

Marc et Christian BACHER assistèrent à l'inhumation du défunt au cimetière Saint-Morand. L'année suivante, Jeanne Françoise BACHER, à peine âgée de quatorze ans, alla rejoindre son père.

Un fils de Frédéric, prénommé Georges Frédéric, fut curé de Flaxlanden puis de Hésingue. Lors de l'acte notarié rédigé en 1698 en vue de le doter d'un patrimoine lui permettant de mener une vie décente, les chirurgiens François Beltz d'Altkirch et Christian BACHER de Bartenheim avaient apporté leur caution.

Décédé en 1690 à Hégenheim, où il exerçait, le chirurgien Marc BACHER s'y était marié deux fois. Sa première union, célébrée en avril 1659 avec Catherine UEBERSCHLAG, vit la naissance de sept enfants.

De sa seconde épouse, Anne Marie HOCHMATTER de Bartenheim, il eut encore cinq enfants. Parmi ceux-ci, citons Jean Jacques, né en 1667 à Hégenheim, qui suivit la trace familiale et fut chirurgien après avoir épousé Marie Anne RIER. Citons aussi Marc Henri, auteur de la branche de Roderen, Jean Christophe, qui épousa en 1715 à Hégenheim Marie Charlotte DU BOIS ROUGEON et dont un fils, Charles Christophe, fut curé de Jettingen. Enfin, dernier enfant de Marc, Marc Pierre BACHER, né en 1688, épousa en 1712 Anne Marie LITZLER. Greffier à Hégenheim, il eut trois prêtres parmi ses enfants (KAMMERER).

La famille BACHER continua de prospérer sur place. En 1766, Antoine BACHER, alors âgé de 24 ans, dût se présenter au tirage au sort de la milice provinciale. Ayant charge de famille, il se justifia de la façon suivante en vue d'être exempté : "Etant fils de veuve, (il) tient la place de feu son père pour le labourage des terres de sa mère, mais il a encore des frères, dont l'un est dans la régie des Cuirs, l'autre apprend l'art de la chirurgie et le troisième est dans le pays de l'évêché pour y apprendre la langue". Lors de ce tirage de 1766, nous trouvons Sébastien BACHER à Blotzheim ainsi que Georges BACHER à Buschwiller, dont le maire était alors Georges Frédéric BACHER.

Né en 1673, Marc Henri BACHER épousa à Roderen en 1693 Anne Christine SIGENANT, issue d'une ancienne famille du village. Le couple eut plusieurs enfants. Le dernier, Jacques Louis, retourna à Hégenheim où il épousa en 1734 Marie Anne LITZLER et exerça la profession familiale de chirurgien. Son frère aîné, Marc Antoine Joseph, s'allia à la puissante famille CHAGUÉ de Masevaux.

Dans cette ville, il exerça son art et distribua de nombreux médicaments. Un de ses fils fut curé de Bourbach, Tagsdorf et Kientzheim.

Louis Pierre BACHER, chirurgien, naquit à Hégenheim en 1734 comme fils de Jacques Louis et de Marie Anne LITZLER. Paul BALESTRERI, auteur d'une biographie de Louis Pierre, a donné plusieurs conférences sur sa vie et sa postérité. Il épousa en 1761 à Flaxlanden la fille du maire, Françoise BURNER. Cinq enfants firent la joie du couple. L'aîné, François Joseph, fut capitaine au 7e Régiment de Hussards, maire de Flaxlanden et Chevalier de la Légion d'Honneur. Le troisième, Louis Pierre, devint maire de Zillisheim et laissa postérité après avoir acheté le moulin Biss de Zillisheim au baron de Besenval. Ce moulin abritera plus tard le collège épiscopal de Zillisheim.

A Sierentz fut inhumé le 27 août 1709 Sébastien Nicolas BACHER. Le curé affirma qu'il était âgé d'environ 48 ans. Anne BACHER, épouse de Thiébaud KITLER, décéda quant à elle le 23 novembre 1702 à Zimmersheim. Des BACHER, dont les liens avec les autres branches ne sont pas établis, vivaient à Dannemarie et Bisel, ainsi que l'attestent deux actes de mariage: le 3 novembre 1722 à Hagenbach s'unirent Adam THEILER et Françoise BACHER de Dannemarie et le 11 août 1767 fut célébré à Feldbach le mariage d'Alexandre BACHER de Bisel et Anne Marie THEILER de Feldbach.

En 1709 naquit à Blotzheim Georges Frédéric BACHER. Médecin à Thann dès 1740, il inventa les "Pilules toniques de BACHER". Son fils aîné Alexandre Philippe (né en 1740 à Thann, mort en 1808 à Paris), médecin, journaliste médical et philosophe à Paris, en vanta les mérites dans une publication. Le fils cadet, Jean Justin Thiébaut, fit une carrière diplomatique à Soleure, Bâle et Vienne. En 1809, il fut nommé baron d'Empire (André ROHMER, "Des Thannois connus et méconnus").

André GANTER