Notices de familles ( 1305 entrées )

Bey - Be - Be - Béhé

Bien que distincts, les noms de famille BE et BEY étaient souvent confondus. Cela est surtout vrai à une époque où l'orthographe des noms propres n'existait pas, c'est-à-dire avant la Révolution Française. Il nous a donc paru logique de les traiter ensemble. L'étymologie des noms BEY et BE reste pour l'instant obscure. Le mot Bay indique, en vieil alsacien, une étoffe de laine à poil frisé mais ce sens ne donne pas une explication satisfaisante quant à la création du nom. Un ouvrage spécialisé sur les noms de famille germaniques fait dériver les BEY du mot Boye, personne aimable. Les BEY sont-ils particulièrement avenants ?

Les armoiries des BEY de Suisse  

Famille bernoise déjà citée au XVè siècle, la famille BAY portait "de gueules à un craquelin d'or accosté de deux étoiles du même sur trois monts de sinople". Une souche se fixa au début du XVIIè siècle à Münchenstein près de Bâle. Elle portait les mêmes armoiries que les BAY de Berne dont elle était probablement issue (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

En septembre 1754, Joseph BEY épousait à Jettingen Catherine SPANTERKNOEBLER. Le curé précisa dans l'acte religieux que l'époux était originaire de Mommenheim dans le diocèse de Strasbourg (canton de Brumath). Le couple eut aux moins deux filles. Nous ignorons les raisons de ce déplacement. Au XIXè siècle, une famille BEY était toujours présente à Mommenheim d'où partit, en 1828, Joseph BEY pour l'Amérique.

Certains BEY étaient déjà présents en Haute-Alsace bien avant la forte immigration helvétique consécutive à la guerre de Trente Ans. En 1573, Simon BEY possédait des terres à Didenheim, près de la "Wolfsbrunnen".

Né vers 1632, Jean BEY, appariteur de Zillisheim, était père de deux enfants qui étaient âgés de moins de 25 ans en 1659. Jean figure également, sous le nom de BEE, dans un acte de vente daté de 1642. Habitant Zillisheim, il cédait alors une maison sise à Brunstatt à Henri WILHELM. La famille BEE prospéra à Zillisheim et, en 1709, un autre Jean BEE alla épouser à Froeningen Vérène HORLACHER.

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De Didenheim, une branche se fixa à Hochstatt. Nicolas BAY avait épousé, avant 1670, Marie CLAD de Hochstatt et, comme cela arrivait souvent, il alla s'établir dans le village de sa femme. Le couple fit souche et ses nombreux enfants furent baptisés en l'église paroissiale de Hochstatt.

En 1698, François BEY figure sur le dénombrement de la seigneurie d'Altkirch dont dépendait alors Hochstatt. Bourgeois du village, son fils Adam épousa Marie HARNIST en 1716. De Hochstatt, une branche partit vers Mulhouse ville où résidait en 1798 Joseph BAY, domestique âgé de 30 ans. En l'église de Dornach, village autonome avant son rattachement à Mulhouse en 1914, un Jacques BE de Froeningen s'était uni en 1732 à une fille de Morschwiller-le-Bas.

Le bourg de Brunstatt abritait une famille BEE déjà citée en 1577. Cette année-là Henri, bourgeois du lieu, versa une redevance à l'hôpital de Mulhouse. En 1663, Thiébaut BEE y épousa Anne PFLIEMLIN et en 1727 Pierre BEE se maria avec Anne Marie RITTER (ALEXSYS 2). En 1844, Georges BEHE de Brunstatt partit pour le Texas avec son épouse et ses deux enfants.

A Riedisheim, pas moins de sept mariages dont l'époux est un BEE sont recensés entre 1691 et 1760 (ALEXSYS 7). Les épouses étaient issues des familles HUGEL, SCHENCK de Spechbach, HERB de Geispitzen, KNOEPFLIN, FUCHS, STACKLER de Steinbrunn et LOEHLER.

De Riedisheim, plusieurs BE (BEHE) partirent à Bantzenheim au XVIIIè siècle. Enfin, notons à Bruebach la présence du couple Jean BEE et Marie PFLIEGER. Décédée avant 1681, cette dernière laissait à son époux les fils Jean, Thiébaut, Morand, Frédéric ainsi que la fille Anne (Notariat de Hirsingue-Montjoie).

A Friesen, le nom est toujours bien représenté. Grâce aux travaux de Denis WALDEJO, nous savons que les BEY - BE habitaient au XVIIè siècle tant à Friesen qu'à Hindlingen et Ueberstrass. Ils s'étaient alliés aux familles BIHL, BILGER, KOLLER, LEY et RISACHER.

La maison de Henri BEY (1724) à Mertzen  

Morand BE, bourgeois de Friesen, fut inhumé dans le cimetière du village en 1704. Lors de l'enquête effectuée en 1770 en vue de séparer les paroisses de Friesen et Largitzen, Anne Marie BEY apporta son témoignage sur la nécessité de cette scission. Epouse de Michel MULLER, elle était née vers 1730.

Il est intéressant de signaler ici la présence de Victor BE, charbonnier, dans la vallée de Masevaux. Décédé en septembre 1752, il fut inhumé dans le cimetière Saint-Vincent de Kirchberg. Le curé indiqua alors dans l'acte de sépulture "Carbonarius auf dem Rossberg", c'est à dire charbonnier au Rossberg. Nous avons déjà mentionné le passage de plusieurs familles de charbonniers originaires de Suisse dans la vallée de la Largue avant leur présence dans les vallées vosgiennes, comme par exemple les TROMMENSCHLAGER (VFS 2).

Dans le village voisin de Mertzen, les BEE étaient déjà présents au tout début du XVIIIè siècle. Une souche, celle de Sébastien, venait de Hindlingen où la famille tenait la forge. De Hindlingen également un BE, Frédéric, alla épouser en 1719 à Froeningen Anne Marie MULLER.

Une autre souche de Mertzen, celle de Maurice, était quant à elle originaire d'Eglingen. Rue de la Forêt à Mertzen, existe toujours la maison construite par Henri BEH en 1724 : elle porte date et initiales du propriétaire. Fils de Jean BEH et de Madeleine NEFF, Henri épousa en 1726 à Mertzen Marie BURGY qui lui donna quatre enfants entre 1729 et 1733.

Une importante famille BE-BEY se rencontre dans les anciens registres d'Eglingen. Jean BÄ et son épouse Agathe BEER eurent neuf enfants entre 1668 à 1684 : quatre garçons et cinq filles. Le curé écrivait le nom tantôt BÄ tantôt BE.

A la même époque, le couple Pierre BÄ et Anne BEER eut plusieurs enfants qui se marièrent sur place. Mentionnons Henri qui épousa en 1693 une Suissesse du canton de Soleure, puis se remaria en 1724 à Eve KUGLER. Lors de ce second mariage, le curé orthographia le nom BOHE et le veuf signa de ses initiales : H B.

Enfin, un troisième porteur du nom, contemporain de Jean et de Pierre, laissa lui aussi descendance. C'est Daniel BE, qui semble s'être marié plusieurs fois. Un fils de Daniel, prénommé Maurice, fut baptisé en 1703 à Mertzen. D'Eglingen, une branche orthographiée BEHE se fixa au XIXè siècle à Läwenburg en Suisse (LOJ).

André GANTER