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Biegeisen

Cette ancienne famille - parfois orthographiée BIEGYSEN ou BIEGUISEN - a prospéré à Altkirch dès le XVIè siècle. Elle doit son patronyme du verbe biegen (courber) et du nom Eisen (fer). On retrouve cette étymologie dans le nom BÜGEL (étrier) et BÜGELEISEN (fer à repasser), mais aussi dans l'ancien nom de métier BOGENMACHER, c'est-à-dire fabricant d'arcs.

Les armoiries de François Martin Biegeisen, décédé en 1712 à Altkirch  

D'Altkirch à Mulhouse

Au début du XVIè siècle vivait à Altkirch Marc BIEGEISEN. Receveur de la ville, il eut plusieurs enfants dont certains émigrèrent à Mulhouse. Un fils, Thomann BIEGEISEN né vers 1536, exerça la profession de drapier à Mulhouse. Il se maria avec Julienne MAEDER puis Agnès RETZ et eut également plusieurs enfants. Un autre fils, Georges BIEGEISEN épousa à Mulhouse en 1558, Anne MOERNACH. Thomann et Georges déposèrent en tant que témoins moins en 1562 dans l'affaire ABT de Mulhouse (Bulletin du Musée Historique de Mulhouse de 1895).

Des Marc et des Georges

Les prénoms Marc et Georges semblent avoir été particulièrement en vogue dans la famille BIEGEISEN. En 1566, Georges BIEGYSEN d'Altkirch possédait la moitié d'un étang à Hirsingue (Bergha 47). Quelques années plus tard, en 1580, Marc BIEGEISEN d'Altkirch vendait une rente de quatre rezaux d'épeautre (Archives de la famille de Reinach).

En 1614, naissait à Altkirch Marc BIEGEISEN, fils de Marc et de Elisabeth GISLER. Après des études à Fribourg en Suisse, il fut ordonné prêtre en 1638. Chapelain à Thann, il était desservant des paroisses d'Aspach-le-Bas et Aspach-le-Haut puis curé de Hirtzbach. Il décéda chanoine de Thann en 1672 (KAMMERER, Répertoire du Clergé d'Alsace).

Georges et Jean BIEGEISEN, le premier né à Altkirch en 1619, le second né au même lieu en 1587, furent jésuites. Tous deux auteurs d'ouvrages réputés, ils décédèrent à l'étranger: Georges en 1693 à Ingoldstadt et Jean en 1636 à Aschaffenbourg (Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, notices de H. BEYLARD).

Au XVIIè siècle, les BIEGEISEN étaient toujours bien présents à Altkirch, avec en particulier François Martin BIEGEISEN receveur de la seigneurie d'Altkirch sur lequel nous allons revenir, et Jean-Georges BIEGEISEN qui se vit infliger une amende pour avoir, en 1662, injurié Pierre GROSHENNY.

Le receveur François Martin

Altkirch vu en 1675 par l'Hermine. Ce fonctionnaire royal écrit dans ses mémoires avoir mangé plusieurs fois en ville avec "un gros bourgeois nommé Biegeisen"  

Dans ses « Mémoires de deux voyages et séjours en Alsace », (1674-76 et 1681), M. DE L'HERMINE parle d'un " gros bourgeois nommé Bieguisen qui gardait les clefs du magasin du Roy ". Ici « gros » est à prendre dans le sens important, aisé.

Ce Martin BIEGEISEN, -chez qui l'auteur déjeuna souvent, était un -personnage important de la ville. En 1672, il fit partie des Alsaciens réfugiés à Bâle mais revint rapidement à Altkirch puisque DE L'HERMINE l'y rencontra. Des pièces de procédure le concernant, datées de 1678, sont conservées dans les archives de la famille de Reinach.

Les fonctionnaires de Louis XIV lui attribuèrent, en tant que conseiller du Roi et « trésorier des émoluments de sceau de la chancellerie établie près le Conseil souverain d'Alsace » (Armorial de la Généralité d'Alsace) les armoiries suivantes : « d'azur à trois trèfles de sable ferrées d'argent et empannées d'or, posées en pal et sautoir ».

L'Armorial comporte ici une erreur, car il ne s'agit bien entendu pas de trèfles, mais de flèches, en rapport avec l'étymologie du nom. François Martin BIEGEISEN sera inhumé le 15 février 1712 dans la chapelle Sainte Anne de l'église Saint-Morand. Son épouse, Marie Eve SICHLER, décédée en 1708, l'avait précédé dans le même caveau familial. Le couple avait fondé cette chapellenie le 25 juin 1706. Elle sera gérée par les familles NEEF, HOLD, SCHEPPELIN et GOETZMANN.

André GANTER