Notices de familles ( 1305 entrées )

Bigenwald

Cette famille doit son nom à un toponyme, a un nom de lieu. En effet, le nom BIGENWALD signifie forêt courbe (de Biege = courbure et Wald = forêt).

On trouve dans le Sundgau plusieurs noms de lieu utilisant la racine " BIEGEN ", comme Bigenmatten à Hausgauen et Bigenritti à Moernach dès 1380 (STOFFEL, Wörterbuch).

De Ferrette à Roggenburg

Les BIGENWALD étaient implantés dans un secteur géographique bien délimité entre Ferrette et Roggenburg, en passant par Wolschwiller, Lutter et Kiffis. Le problème posé au généalogiste provient de la rareté des archives de la seigneurie de Ferrette. Tout le fonds notarial ancien de cette importante seigneurie semble perdu et les collections de registres paroissiaux sont souvent très lacunaires quand elles existent.

Pierre Bernard Bigenwald, curé

Né en 1766 à Ferrette, il était fils de Bernard et de Catherine GROSCHANG. Son père, sergent de ville à Ferrette, avait épousé sa mère en 1764 au couvent de Luppach (Alexsys 20 par Emile RUETSCH). Après des études au séminaire de Porrentruy, Pierre Bernard fut ordonné prêtre en 1789. Vicaire de Village-Neuf puis de Hagenthal, il émigra en 1795 à Fribourg en Suisse pour ne pas avoir à prêter le serment révolutionnaire. De retour en 1802 il fut professeur au collège d'Altkirch et décéda en 1912 à Raedersdorf (KAMMERER, répertoire du clergé d'Alsace).

Les Bigenwald de Wolschwiller

La maison Bigenwald de Kiffis  

Une souche importante BIGENWALD vivait à Wolschwiller. Nous y trouvons en particulier Christian BIGENWALD qui fut l'un des meneurs de la révolte des paysans menée en 1633 contre les Suédois (Le Haut-Rhin, Dictionnaire des communes). C'est sans doute lui qui est témoin, en 1645, au mariage de la veuve Maria BIEGENWALD avec Engel HERLIN, mariage célébré à Luppach (relevé d'Emile RUETSCH). C' est probablement toujours lui qui est témoin, en 1662, lors du renouvellement du registre terrier des biens appartenant à l'hôpital de Bâle au ban de Wolschwiller.

Les anciens registres de l'église Saint-Maurice de Wolschwiller sont perdus. Seul celui contenant les sépultures est conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin (1693 à 1792). Ces actes permettent néanmoins de constater la présence d'un nombre important de familles BIGENWALD au XVIIIè siècle.

La chapelle Saint-Jean Népomucène

Située sur le chemin menant à Burg, cette chapelle serait construite, d'après la tradition, sur l'emplacement de l'église d'un village disparu du nom de Wiler. Détruite en 1793 elle fut reconstruite en 1820 (le Haut-Rhin, dictionnaire des communes).

Jacques BIGENWALD en fut le fondateur, comme l'indique son acte de décès de 1759. Famille très pieuse, les BIGENWALD furent souvent marguiliers de l'église Saint-Maurice, comme Jean en 1703 et Joseph en 1749. En 1745 fut inhumé à Wolschwiller Jean BIGENWALD alors étudiant en théologie. Deux années plus tard les registres relatent le décès de sieur Jacques BIGENWALD, officier, décédé près d'ostende dans les Flandres.

Engagé dans le régiment Suisse de Salis-Samade, il dépendait du lieutenant général Jean Balthazar FEGELI et SEEDORF. Ce régiment combatit dans les Flandres lors de la guerre qui pris fin avec la signature de la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748 (les Suisses au service de la France, par Jérôme BODIN).

Kiffis et Lutter

Dépendant de la paroisse Suisse de Roggenburg, le petit village-frontière de Kiffis était entouré de vastes forêts. Les BIGENWALD y étaient charpentier, tonnelier, bonnetier, garde-champêtre et journalier. Déjà forts nombreux aux XVIIè siècle, les BIGENWALD de Kiffis représentaient une bonne part de la population au début du XIXè siècle.

Ceux de Lutter se sont éteints en 1701 comme l'indique la mention portée par le curé dans l'acte de décès de Jean BIGENWALD, charpentier, alors âgé de 92 ans: " ultimus huius cognominis " dernier du nom de ce lieu. Quelques années auparavant, en 1697, on avait inhumé dans le cimetière de Lutter Nicolas BIGENWALD, soldat âgé de 55 ans.

Victime de la révolution

Dans un article paru dans le bulletin du Cercle Généalogique d'Alsace figure la liste des guillotinés de la Terreur. Cette sombre période de notre histoire a également fait des victimes dans le Sundgau. Originaire de Wolschwiller, Jacques BIGENWALD fut guillotiné à Colmar le treize frimaire de l'an deux (trois décembre 1793). Son histoire a été relatée par Paul STINTZI (Annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne de 1937). Alors officier municipal, Jacques BIGENWALD avait refusé d'arrêter les prêtres réfractaires, ce qui lui coûta la vie ainsi qu'à Sébastien DIETLIN.

André GANTER