Notices de familles ( 1305 entrées )

Bitsch - Bütsch - Pitsch

Les armoiries d'Appolinaire Bitsch maire de Burnhaupt, à la fin du XVIIè siècle  

D'après les dictionnaires étymologiques des noms de famille, les BITSCH devraient leur nom à la ville de Bitche près de Sarreguemines. Le préfixe BITSCH existe aussi dans les toponymes tels que Bitschwiller, Bitschoffen, etc... Il est également courant dans les anciens cadastres du Sundgau: Bitschele à Muespach, Bitschen à Schweighouse, Bitschmatten à Moernach, Bitschengärten à Burnhaupt... (voir STOFFEL "Topographisches Wörterbuch des Ober-Elsasses").

Deux importantes familles BITSCH vivent en Alsace. La première, composée de juristes et théologiens protestants, est implantée à Haguenau (notes sur la famille BITSCH par Robert LUTZ). La seconde, qui nous intéresse, est localisée à Burnhaupt.

Si le nom est très ancien dans le Sundgau (BAHLOW cite un Hans BITSCH à Bretten en 1463), il paraît particulièrement bien implanté à Burnhaupt et dans les environs immédiats. Le dénombrement de 1659 recense six familles BITSCH: quatre à Burnhaupt, une à Guevenatten et une à Bernwiller.

Les familles de Burnhaupt, qui ont laissé une nombreuse postérité, sont bien connues grâce au remarquable travail de Louis TSCHAEN. Dans son ouvrage "Analyse des inventaires mortuaires et partages du notariat ancien de Burnhaupt-le-Bas", publié par la section de Mulhouse du Cercle Généalogique d'Alsace, il recense plus de 60 actes concernant directement les BITSCH.

Au lendemain de la catastrophique guerre de Trente Ans, Burnhaupt-le-Bas abritait quatre familles BITSCH: celle de Jean, âgé de 50 ans et ayant quatre enfants, celle de Martin âgé de 40 ans sans enfant, celle de Jean Thiébaut, âgé de 40 ans et ayant cinq enfants, et enfin celle de Valentin, âgé de 48 ans et ayant un enfant.

Leurs alliances et celles de leurs descendants ont fait des BITSCH une famille apparentée à toutes les autres de Burnhaupt,. Jean Thiébaut BITSCH, bourgeois de Burnhaupt, né vers 1610, épousa Marie KIRSCHER. Lors de l'inventaire mortuaire rélisé au décès de l'épouse, le partage se fit entre Jean Thiébaut BITSCH et ses six enfants.

La pierre tombale d'Appolinaire Bitsch, décédé en 1738, exposée à l'entrée de l'église de Burnhaupt-le-Haut  

Les quatres filles étaient alliées aux BISANTZ, GENSBITTEL, WAGNER et HIBSCHER. Les deux garçons, Jean Michel et Appolinaire, transmirent le patronyme à leur descendance. Personnage important, Appolinaire fut maire seigneurial pendant de nombreuses années. Epoux d'Anne Marie DANTZER, il décéda le 29 jillet 1738. Il avait fait ériger au Pont d'Aspach une chapelle dédiée à Saint-Antoine, chapelle dans laquelle il fut inhumé. Sa pierre tombale fut retrouvée lors de l'aménagement du Pont d'Aspach il y a une vingtaine d'années ("L'Alsace" du 23 juin 1971).

Appolinaire, en tant que maire, se fit attribuer comme armoiries "d'or à trois pigeons d'azur, deux et un" (Armoiries de la Généralité d'Alsace). Le maire Appolinaire BITSCH ne compte pas moins de trois prêtres dans sa descendance. Son fils, né en 1700 et prénommé comme lui Appolinaire, fut curé de Burnhaupt-le-Bas où il décéda en 1747.

Un autre fils, Valentin, épousa Anne Marie SITTER et s'établit à Heimsbrunn. Son fils Vincent, né à Heimsbrunn en 1736, fut curé de son village natal et dut émigrer pendant la Terreur pour ne pas avoir à prêter le serment révolutionnaire. Il revint à Heimsbrunn en 1802 pour y mourir. Frêre de Vincent, Marin épousa en 1754 à Heimsbrunn Anne Marie MEYER qui lui donna notamment un fils Thiébaut en 1757. Après avoir été vicaire à Heimsbrunn, ce dernier émigra comme son oncle pendant la Terreur et revint mourir à Heimsbrunn en 1810.

En mai 1838, Jean BITSCH de Burnhaupt demanda son passeport pour New York. Il fut suivi en mai 1839 par François Joseph BITSCH du même lieu. En 1846, ce fut le tour de Joseph BITSCH de Traubach de solliciter le droit d'émigrer avec son épouse et ses trois enfants, suivis l'année d'après par Nicolas BITSCH de Guevenatten. Enfin, en 1847, Jean Baptiste BITSCH de Pfastatt tenta lui aussi l'aventure Américaine (DREYER).

André GANTER