Notices de familles ( 1305 entrées )

Bloch

Dans la revue "Espace Alsacien" de 1982, feu l'historien Louis ABEL avait ouvert des pistes intéressantes quant à l'origine des familles BLOCH. L'étymologie généralement admise veut que le nom BLOCH soit issu de la racine Wloch, mot polonais équivalent au mot "welsche" de chez nous (étranger à la région). Il est à la fois porté par des familles catholiques et des familles juives (tout comme les SCHWOB, BLUM, ROSENBLATT, WOLFF, etc.).

Des Bloch à Seppois-le-Haut  

La recherche généalogique pour les familles israélites est complexe. En effet, avant 1808, ces familles avaient un patronyme non héréditaire et les membres reprenaient, suivant la tradition, le prénom de leur père comme nom de famille. Par décret du 20 juillet 1808, tous les juifs alsaciens durent choisir un nom patronymique définitif (voir à ce sujet le livre "Les familles juives en France" édité par les Archives Nationales en 1990).

Ces listes de déclarations de changements de noms sont conservées pour la plupart des villages qui abritaient une communauté juive. Si presque toutes ces communautés ont disparu, c'est que la Révolution française leur a permis de sortir de l'Alsace où elles étaient cantonnées. Une étude portant sur les communautés de Besançon, par exemple, montre tout l'apport des familles juives du Sundgau. Nous retrouvons en cette ville au début du XIXè siècle Judith BLOCH née vers 1756 à Bouxwiller ainsi qu'un autre porteur du patronyme né avant 1760 à Rixheim (travaux de Roger CHIPAUX).

Les familles israélites BLOCH sont anciennes en Haute-Alsace. Le vieux cimetière juif de Jungholtz abrite la tombe du rabbin Leïma BLOCH décédé en 1732 (WALTER). A Soultz, Gabriel BLOCH était le créancier de plusieurs familles de verriers de Wildenstein à la fin du XVIIIè siècle. En 1698, Michel TRITSCH de Baldersheim déclarait devoir la somme de 225 livres au juif de Vieux-Brisach Heyman BLOCH pour la vente d'un cheval et un prêt d'argent.

Les israélites étaient autorisés à pratiquer le prêt d'argent à taux d'intérêt, servant ainsi de banquier au reste de la population. Un état des communautés juives du bailliage de Ferrette conservé aux archives du Territoire de Belfort indique que des BLOCH vivaient en 1725 à Bouxwiller et Hagenthal-le-Haut (voir également à ce sujet les travaux de feu Antoine GERTHOFFER, publiés dans l'annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne).

Des familles catholiques

Si un Jacques BLOCH est attesté dès 1624 à Hégenheim, année où il est mentionné comme bienfaiteur de l'église catholique, les familles BLOCH du Sundgau sont pour la plupart issues de la proche Suisse. En 1679, Urs BLOCH de Mumliswil passait un bail pour le moulin à farine de Bettendorf. Mumliswil, village du district de Balstal au canton de Soleure, a été un foyer important d'émigration vers l'Alsace après la guerre de Trente Ans.

Le meunier Urs BLOCH prenait à Bettendorf la succession du meunier PFANNER. Le donneur du bail, Christophe NANSÉ, était issu d'une ancienne famille bourgeoise d'Altkirch. En 1682, lors de la rédaction de l'inventaire des biens de feu Jean EBERLIN, de son vivant bourgeois de Carspach, Urs BLOCH est encore cité dans la liste des débiteurs en tant que meunier de Bettendorf.

A Steinsoultz, le livre des familles réalisé en 1753 et intégré dans le registre paroissial catholique, mentionne la famille des meuniers BLOCH. Venant également de Mumliswil, les frères Jean-Jacques et Joseph BLOCH s'implantèrent respectivement à Steinsoultz et Roppentzwiller. Jean-Jacques avait épousé Marie MEISTER de Lauffen.

Le couple eut plusieurs enfants dont Ursule, épouse de Jean MUSSLIN de Steinsoultz, Anne-Marie, mariée à Joachim SCHOFFMANN de Roppentzwiller, Madeleine, épouse de Jean-Jacques STOLTZ, Jean-Adam, marié à Marie RUMMELHART de Roppentzwiller, et Jean-Jacques, époux de Marguerite SCHMIDLIN. Ce dernier fils reprit le moulin familial, toujours tenu en 1766 par un BLOCH. Le frère de Jean-Jacques, Joseph BLOCH, fut meunier à Roppentzwiller où il vécut avec son épouse Marie BUHR.

Elle lui donna plusieurs enfants dont le premier fut baptisé en 1698 à Steinsoultz. Un autre couple BLOCH vivait au début du XVIIIè siècle à Steinsoultz, celui de Nicolas BLOCH et son épouse Catherine MULLER. Le mariage avait été célébré en 1718 à Steinsoultz. L'époux était originaire de Roggenbourg près de Delémont en Suisse.

Dans le secteur de Ferrette, plusieurs BLOCH étaient présents au XVIIIè siècle. Nous en trouvons tant à Raedersdorf, où ils sont maçons, qu'à Lutter où Mathis BLOCH dit le jeune est cité dans le registre-terrier des biens que possédait le chapitre de Bâle en ce lieu en l'année 1715. Non loin de là, à Kiffis, Joseph BLOCH était maire en 1766.

Originaire du même village, Jean BLOCH fut soldat pendant la période révolutionnaire. Engagé au 28ème régiment de chevaux légers, il fut dirigé sur Mayence vers 1810. Déjà bien avant, un Maurice BLOCH, natif de Wolschwiller, s'était enrôlé dans le Régiment Suisse du capitaine de Waldner. Avec ce régiment, il combattit en Hesse où il laissa la vie en 1759, comme l'atteste la transcription contenue dans le registre paroissial de Wolschwiller.

Deux arbres pour les Bloch de Seppois

L'infatigable curé généalogiste François-Antoine BEHRA réalisa, vers 1921, des arbres généalogiques pour les familles de Seppois. Certains de ces arbres ont pu être sauvés et copiés par Maurice GROFF. Deux d'entre eux concernent la famille BLOCH. L'un a pour ancêtres Jacques BLOCH et Catherine LITSCHER de Seppois-le-Bas, l'autre Martin BLOCH et Eve ERHART de Seppois-le-Haut. Les éléments notés sur ces arbres peuvent être complétés grâce au dépouillement d'une partie du notariat ancien de Seppois-le-Haut réalisé par Jean-Luc ANGSELL et paru au bulletin Bergha.

André GANTER