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Bouvier - Bovier - Boyer

Le patronyme BOUVIER se rattache à la grande famille des noms issus de profession. En effet, le bouvier était le gardien ou le conducteur des boeufs. Une constellation porte d'ailleurs son nom.

Valdieu-Lutran abrite des membres de la famille Bouvier depuis 1665  

Gérard HIMMELBERGER de Morschwiller-le-Bas, historien de Valdieu-Lutran, a retrouvé l'ancêtre de tous les BOUVIER de Lutran et environs : un nommé Pierre BOUVIER, qualifié de "Savoyard" en 1665 dans les registres de baptêmes de la paroisse de Montreux-Jeune.

En effet, Lutran ne fut érigée en paroisse autonome qu'en l'année 1777. Elle dépendait d'abord de Montreux-Jeune, puis de Valdieu. M. HIMMELBERGER a étudié Pierre BOUVIER et sa descendance.

Pierre BOUVIER faisait partie des très nombreux immigrés venus compenser la perte de plus de la moitié de la population alsacienne suite aux horreurs de la guerre de Trente Ans.

Des terres en friche

D'importantes étendues de terre qui appartenaient à l'abbaye de Valdieu ainsi qu'au prieuré de Froidefontaine et aux seigneurs de Montreux étaient en friche suite à la disparition des anciens fermiers.

Encouragés par le pouvoir central, les propriétaires fonciers firent appel à des immigrants des régions voisines : Suisse, Bourgogne, Savoie, Allemagne, Autriche, etc.

L'immigration savoyarde

La tradition des "ambulants" savoyards faisait que très souvent ils connaissaient déjà l'Alsace. Les merciers, chaudronniers, étameurs et autres colporteurs venaient déjà depuis plus d'un siècle "trafiquer en Allemagne" pendant la morte saison.

De quelle catégorie faisait partie Pierre BOUVIER ? Rien ne permet pour l'instant de le savoir. La seule certitude est qu'il s'installa avec sa famille à Lutran avant 1651 et que son dernier enfant y naquit en 1665.

Les bouvier du secteur de Montreux

Un des fils de Pierre, prénommé Henri, épousa vers 1663 Marguerite PERNEZ de Chavannes-sur-l'Etang. Henri fut colonger des biens du prieuré de Froidefontaine situés sur le finage de Lutran. Il exploita ces terres de 1664 à sa mort, survenue vers 1710. Henri est l'ancêtre des BOUVIER vivant actuellement dans l'aire géographique de Montreux.

Un autre fils de Pierre, prénommé Claude, épousa vers 1669 Catherine PRÉVOST de Montreux-Vieux. Il mourut le 18 février 1688 laissant une veuve et six enfants mineurs âgés de 4 à 18 ans. Son petit-fils, Jean-Joseph, épousa vers 1745 Marguerite MUTZ de Galfingue et se fixa dans cette localité. Il donna ainsi naissance à la branche de Galfingue qui porte le nom de BOVIER. Certains de ses descendants vivent aujourd'hui à Bourogne dans le Territoire de Belfort.

La branche de Valdieu

Henri BOUVIER, déjà cité, fils de Pierre, eut quant à lui six enfants. Trois seulement atteignirent l'âge adulte. Un petit-fils, Jean BOUVIER, épousa en 1736 Catherine SCHAKER de Valdieu et fut à l'origine de la souche de Valdieu. Cette branche joua un rôle important dans la localité et la région. Jean BOUVIER et son fils Jean, furent maires du village de 1740 à 1784.

Un de leurs descendants, Jean-Pierre BOUVIER, fut maire de 1848 à 1851. Il était également receveur des contributions indirectes. Il quitta Valdieu après la guerre de 1870-1871 et se fixa à Fontaine d'où était originaire sa seconde épouse.

Comme de nombreux Alsaciens-Lorrains, il opta pour la nationalité française en 1872. Son fils unique, Alfred, né en 1872, devint médecin, conseiller général du canton de Fontaine puis président du Conseil Général du Territoire de Belfort.

Gaspard BOUVIER, frère de Jean-Pierre, créa un commerce de vin en gros à Valdieu. Il se battit pour obtenir l'aménagement d'une station de chemin de fer à Valdieu au moment de la construction de la ligne Mulhouse-Paris en 1848. Il mourut ainsi que son épouse en 1873 laissant quatre enfants âgés de 4 à 13 ans. Un oncle maternel les recueillit à Vézelois et leur fit faire de solides études. Le fils unique, Albert, fut ingénieur centralien et propriétaire d'une usine de faïence à Verzon dans le Cher.

La branche de Lutran

Au cours des XVIIIè et XIXè siècles, la famille a habité à Lutran une maison située au centre de l'agglomération, maison dans laquelle elle tenait cabaret. Cette bâtisse appartient aujourd'hui à la famille VAUTHIER.

De Lutran, les BOUVIER ont essaimé vers Illfurth, Riedisheim, Kingersheim, Oltingue, Willer-sur-Thur et Bitschwiller, ainsi qu'à Froidefontaine et Offemont. On les retrouve aussi dans d'autres régions de France et à l'étranger : Joséphine BOUVIER de Bitschwiller partit pour les Etats-Unis d'Amérique en 1852, à l'âge de 24 ans.

Les BOUVIER sont toujours bien présents à Valdieu-Lutran. Le maire de la commune de Lutran de 1929 à 1971 (avec une interruption pendant l'occupation) se nommait Camille BOUVIER.

André GANTER