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Brodhag - Brothag

D'après Joseph Karlmann BRECHENMACHER, spécialiste de l'étymologie des noms germaniques, le patronyme BROTHAG et sa variante BRODHAG proviendraient d'un surnom : celui qui mange beaucoup de pain.

Le nom est connu dès le XIVè siècle dans le Wurtemberg d'où une souche parti au Banat en 1768.

L'église romane d'Ottmarsheim, village où les Brodhag sont cités dès 1588  

Des mentions anciennes

BRECHENMACHER mentionne Albrecht BROTHAG propriétaire à Plochingen en 1371 et Marx BROTHAG à Gäppingen en 1483.

La liste des bourgeois de Bâle cite plusieurs BROTTHAG à la fin du XVIè siècle.

Venant de Badenweiller dans le pays de Bade, Marguerite BRODHAG épousa en 1580 Nicolas SCHLUMBERGER, veuf de Marguerite TSCHANN. Elle était la fille de Michel BRODHAG et donna huit enfants à son époux (généalogie SCHLUMBERGER).

Des travaux conséquents

Les BRODHAG résidants en Alsace sont issus de la branche d'Ottmarsheim. Cette dernière avait été étudiée en 1982 par Michel SCHMITT qui en avait dressé une généalogie sommaire. Depuis ses travaux ont été considérablement augmentés et complétés par Marie Christine MAYOT, née BRODHAG.

Madame MAYOT donna à Brunstatt en 1986 une communication sur le sujet, communication dont le texte fut publié par le Cercle Généalogique d'Alsace, section de Mulhouse. L'auteur, poursuivant ses recherches, continue depuis à recenser tous les porteurs du nom de concert avec son père. Elle a déposé un dossier conséquent au CDHF à Guebwiller. Nous y puisons la plus grande partie des notes qui suivent.

A Ottmarsheim dès 1588

Les registres catholiques de la paroisse d'Ottmarsheim, parmi les plus anciens du Haut-Rhin, débutent en 1584. Dès 1588 Barthélémy BRODHAG y est mentionné sous la forme "Bartlen BROTHAGG".

Cette année-là il fut parrain de la petite Agnès, la fille de Henri KLEIN. Deux années plus tard il fut a nouveau sollicité en tant que parrain lors du baptême d'Anna, la fille de Jean LORENTZ venant de Milan. L'épouse de Barthélémy se nommait Barbe HUG. Son nom nous est connu à partir de 1591, lors du baptême du premier enfant du couple, au mois de juin. Il est possible qu'elle soit apparentée à la grande famille HUG de Landser.

A l'enfant, une fille, on donna le prénom de sa marraine : Euphrosine. En mars 1604 vint au monde Barthélémy, second du nom, qui fut à l'origine de la descendance BRODHAG. Baptisé le sept mars, son parrain se nommait Eucharius HARST et sa marraine Elisabeth EICHENLAUB. Aubergiste au Cerf à Ottmarsheim, il fut proposé en 1600 comme prévôt.

Toutefois, le fait que des membres de sa famille étaient de religion réformée joua en sa défaveur. Propriétaire foncier Barthélémy possédait un train de culture à Ottmarsheim. Sa ferme fut le théâtre d'un drame en 1606 : le quatre avril la petite fille de Mathis le cordonnier tomba dans la fosse à purin et s'y noya. Barthélémy fils se maria en juillet 1623 à Anne Marie GAMBACH de Neuenburg. Moins de trois mois plus tard son père décéda et fut inhumé à Ottmarsheim.

La lignée des Barthélémy

De son union avec Anne Marie GAMBACH, Barthélémy II eut au moins quatre enfants : deux filles Elisabeth et Madeleine, et deux fils Barthélémy III et Jean Othmar. Barthélémy III semble être mort jeune, peut-être en 1634 alors âgé de cinq ans. Jean OTHMAR, né en 1640 épousa Anne Marie STACKLER.

Orphelin de père à l'âge de sept ans, Jean OTHMAR tout comme ses aïeux tint l'auberge Au Cerf. Personnage important il occupa également la charge de prévôt du village. Dix enfants lui sont connus. Les garçons, dont nous parlerons plus loin, occupèrent à leur tour la charge de prévôt et celle de maître de la Poste aux Chevaux. Les filles s'allièrent à d'autres familles de prévôt comme les SCHAFFNER de Sierentz ou les WEISS de Booftzheim.

Prévôts et maîtres de Poste

Ottmarsheim constituait un relais important de la Poste aux Chevaux. Barthélémy IV, prévôt, et son épouse Catherine NITHARD tinrent le relais. Barthélémy décéda en 1739 laissant onze enfants. Son frère François Joseph ayant vingt ans de moins, prit à son tour les deux fonctions avec sa seconde épouse Anne Catherine EBELIN issue d'une famille bourgeoise de Hirtzfelden.

Puis le fils de François Joseph, Barthélémy né en 1709, se chargea du relais jusqu'à son décès survenu en 1774. Ce fut alors au tour de François Pierre, fils de François Sébastien et petit-fils de Barthélémy IV, de remplir cette charge. Un des fils de François Pierre, François Conrad né en 1758, occupa le poste de Directeur de la Poste aux Lettres et fut le maire d'Ottmarsheim de 1793 à son décès en 1807.

François Sébastien était quant à lui propriétaire de l'auberge Au Lion d'Or située au milieu du village et héritée de son père Barthélémy IV. Son inventaire de succession, retrouvé par Madame MAYOT et rédigé en 1734, permet de se faire une idée précise de sa fortune. Couverts en argent, cheptel important, nombreuses terres, caves et greniers bien achalandés, le tout bien détaillé, nous donnent une image précise de la vie quotidienne du couple.

Une famille qui essaima

Tenant des charges souvent importantes, la famille aisée eut de nombreux descendants. Elle compta plusieurs prêtres et religieux, officier des Douanes, président de Tribunal, enseignant, militaire, percepteur etc.. D'autres furent artisans et cultivateurs.

Des branches se fixèrent dès le XVIIIè siècle à Blodelsheim, Hombourg, Rumersheim, Bollwiller, Ostheim, Landser. Certains quitterons la région pour la Nouvelle Orléan et le Texas, notamment les branches de Blodelsheim. A la fin du XIXè siècle encore Charles BRODHAG, habitant Illfurth mais natif de Landser, se rendit dans le Colorado d'où il fit venir son neveu et sa nièce de Hombourg (Archives Départementales du Haut-Rhin).

André GANTER