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Brungard - Bringard - Brungerth

La famille BRUNGARD du canton de Dannemarie porte un nom à consonance francophone. Ce nom est peut-être issu du prénom BÉRANGER, lui-même venant de la forme germanique BERINGER. La forme BRINGARD est par ailleurs assez courante dans le Territoire de Belfort.

A Balschwiller, la maison construite en 1681 par Appolinaire Brungard  

Dans le petit village de Lamadeleine-Val des Anges, qui dépendait au spirituel de la paroisse d'Etueffont-Haut, Philippe HEIDET a relevé de nombreux BRINGART tout au long du XVIIIè siècle. A Petitmagny, Claude BRINGARD fut reçu bourgeois du village en l'an 1771.

Des souches éparses sont localisées à Heiteren, Dessenheim et Hirtzfelden où décéda le petit Jean Jacques BRENGART en février 1755, âgé d'un an. De Hirtzfelden, le charron Augustin BRENGARD partit pour le Texas en 1850.

Berceau à Balschwiller

Le premier de la lignée des BRUNGARD d'Alsace vivait à Balschwiller et se prénommé Jean. Né vers 1609, il avait une cinquantaine d'années lors du dénombrement des possessions mazarines en 1659. Cet état de population nous apprend qu'il était laboureur de profession et avait, à cette époque, cinq enfants mineurs.

L'âge de la majorité était alors de 25 ans pour les hommes, les femmes devant toujours se faire assister pour les actes juridiques. Une étude assez poussée sur cette famille, à partir des registres paroissiaux du secteur, permet d'en sortir les éléments qui suivent. Les filiations sont complétées grâce aux travaux d'analyse du notariat ancien de la prévôté de Traubach, effectués par Louis TSCHAEN.

Jean BRUNGART était bourgeois du village et avait épousé Catherine FORSTER qui décéda âgée de 70 ans en avril 1689. Bien que les registres de la paroisse Saint Etienne de Balschwiller ne débutent qu'en 1677, il est quasiment certain que les cinq garçons ayant eu postérité sont issus de Jean BRUNGART.

Cinq branches

Lors du dénombrement des corvées réalisé en 1698, quatre BRUNGERT sont cités. Ils possédaient en tout quatre boeufs, six vaches et dix chevaux. Ils étaient quatre des cinq enfants de Jean, le cinquième, Jean Thiébaud, étant déjà décédé à cette date-là. Jean Thiébaud avait épousé Barbe WERNER de Bernwiller qui lui donna cinq enfants tous baptisés à Balschwiller.

Le dernier, une fille prénommée Catherine, ne connut pas son père décédé neuf jours avant sa naissance. Frère de Jean Thiébaud, Jean Jacques s'était uni en novembre 1686 à Catherine KETTERLÉ de Balschwiller. Elle décéda en février 1699, probablement des suites de la naissance de sa fille Anne Barbe. Le couple eut sept enfants dont une fille Catherine qui épousa en 1716 à Eglingen Melchior JEMMELE (ALEXSYS).

Troisième enfant du couple souche, Joseph BRUNGERT se maria à Balschwiller en 1685 avec Catherine KNECHT, la fille du maire de Heidwiller. Quatre enfants naquirent sur place : deux filles et deux garçons. Le premier des fils, Jean Antoine, fit une brillante carrière comme avocat au Conseil Souverain d'Alsace. Le second, Jean Joseph, fut ordonné prêtre en 1719 et administra Gildwiller où il finit ses jours en 1750.

Le quatrième fils de Jean BRUNGART et Catherine FORSTER se prénommait Apollinaire, nom en vogue dans la famille. Né vers 1645, il était lettré et signait les actes en inscrivant son prénom et son nom : "Bollron BRUNGERDT". Il fit construire sa maison en 1681, maison que l'on peut découvrir aujourd'hui encore à Balschwiller. Bourgeois du village, il avait pris pour épouse Elisabeth KETTERLÉ. Au moins huit enfants naquirent de cette union.

Parmi les filles, mentionnons Catherine, l'épouse de Jean GENSBITTEL, et Elisabeth, la femme de Conrad FROTTÉ d'Enschingen. Un fils, Joseph, se maria le même jour que sa soeur Catherine avec Gertrude GENSBITTEL, la soeur de son beau-frère. Ils eurent plusieurs enfants et petits-enfants à Balschwiller. Autre enfant issu du couple Apollinaire BRENGARD et Elisabeth KETTERLE, Tobia, né en mai 1686, se maria avec Catherine DIETEMANN d'Enschingen. Leurs six enfants naquirent à Balschwiller où l'un d'eux, Jean Louis, épousa en 1740 Anne Marie ZENNER.

Dannemarie et Ballersdorf

Parmi les enfants d'Apollinaire, Jean Thiébaud fut auteur de la branche de Dannemarie. Il avait épousé, suivant contrat en date du 23 novembre 1708, Marie HIPPLER la veuve de Léonard HAENNING. Deux fils naquirent de cette union : Joseph et Jean Thiébaud. Ce dernier, cordonnier à Dannemarie, épousa une ABT en 1730.

Deux enfants assurèrent sa descendance : le fils Jean Thiébaud, époux de Marie Catherine JEANTET de Bellemagny, et la fille Marguerite, épouse de Jean MACKER de Seppois-le-Bas. Un autre Joseph BRUNGART était bourgeois de Ballersdorf. Il avait épousé vers 1720 Anne Marie DIETRICH qui lui donna de nombreux enfants. La perte du registre des mariages de Ballersdorf ne permet pas de rattacher cette branche. Les descendants s'allièrent aux familles HUG d'Elbach, SCHRAB et BRENDLIN de Ballersdorf.

Cinquième enfant

Prénommé Jean comme son père, le cinquième enfant de Jean naquit vers 1652 et épousa Agnès SCHNEBELEN en novembre 1677 à Balschwiller. Onze enfants firent la joie du couple. Citons les filles Marie et Catherine qui s'unirent respectivement à Georges ALBRECHT de Balschwiller et Jean DIETSCH d'Uberkumen.

Parmi les fils, l'aîné Thiébaud resta célibataire et demeura à Sternenberg. Un autre, Jean Jacques, épousa Madeleine ZURBACH, puis au décès de celle-ci se remaria avec Catherine HAENNING de Gommersdorf. Un troisième fils, Stephan, eut à son tour dix enfants de son épouse Anne Marie STEMELEN. Enfin, le quatrième fils, Jean Georges, fut maire de Balschwiller. Son épouse Anne KETTERLE lui donna onze enfants entre 1712 et 1730.

Nombreuse descendance

L'un d'eux nous intéresse plus particulièrement : Joseph, né le 23 juillet 1713 à Balschwiller. Agriculteur à Balschwiller, il épousa en 1733 Anne Marie STEMELEN. Elle était la fille de Jean STEMELEN et d'Eve CHRISTEN. Cette branche fait partie de la descendance des HAENNING dont l'arbre généalogique se trouve au musée d'Altkirch. Là encore, la progéniture fut nombreuse : dix enfants dont malheureusement plusieurs n'atteignirent pas l'âge adulte.

Ceux qui survécurent s'unirent aux familles FREYBURGER, CHRISTEN, ALBRECHT et STIMPFLING. Parmi les garçons, Jean Jacques naquit en 1740 et décéda à Balschwiller en 1817. Il avait épousé Elisabeth, la fille de Jean STIMPFLING et de Catherine née CHRISTEN. Leur fils Joseph se maria en 1830 avec Anne Catherine GRAFF, native de Seppois-le-Bas. Ils eurent huit enfants entre 1831 et 1845, mais la moitié d'entre eux décédèrent jeune.

Vers l'Amérique

Joseph BRUNGARD, son épouse et ses quatre enfants partirent pour New York en 1854 (DREYER). Agé de 51 ans, Joseph était né à Balschwiller. Deux possibilités s'offrent au chercheur. En effet, à cette période naquirent deux Joseph. Le premier était fils de Barthélémy BRUNGART et Marie Anne MULLER, le second l'enfant de Joseph et Anne Marie SCHERRER. A l'époque concernée, deux couples dont l'époux était un Joseph eurent des enfants à Balschwiller.

Le premier était celui de Joseph et Anne Catherine GRAFF (cités plus haut) mais ce Joseph était né en 1794 et donc trop âgé bien qu'il ait quatre enfants vivants en 1854. Le second était celui de Joseph BRUNGARD et Suzanne HIMMELBERGER. Cinq enfants naquirent à Balschwiller mais deux moururent en bas-âge.

Or, la demande de 1854 précise qu'il y a quatre enfants en partance. Grâce à la généalogie HIMMELBERGER réalisée par Gérard HIMMELBERGER, nous savons que le premier enfant du couple était né non pas à Balschwiller mais à Buethwiller, lieu d'origine de la mère. Avec les deux enfants décédés jeunes, il en restait bien quatre comme le mentionne la souche du passeport. L'enquête ainsi bouclée, il reste maintenant à savoir si Joseph fit souche outre Atlantique.

André GANTER