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Bury

Issu de deux souches distinctes, Falkwiller et Hésingue, le nom BURY est attesté au XVIIè siècle en Haute-Alsace. On le rencontre cependant dès le Moyen-Age en Suisse. Le sens du nom peut être donné par des racines germaniques: bauer ou bur (paysan); burg (château), burger (bourgeois). Il peut aussi s'agir d'un diminutif du prénom Burkhard, Bourquard en français.

En Suisse, les BURI ou BURRI se rencontrèrent très tôt dans les cantons de Schwyz, Soleure, Zurich (Höngg 1357 et Weisslingen 1463), Lucerne et berne (XIVè siècle). De la souche bernoise est issu Max BURI, célèbre peintre (1866-1915).

La Wasserhaus à Falkwiller, les Bury y habitaient au XVIIIè siècle  

A Hésingue, Claus, Michel et Georg BURIN étaient mentionnés en 1649. Le 25 janvier 1662 étaient cités Georg, Claus et Fridlin BURIN le Jeune (travaux de Henri JENNY). Caspar et Fridlin BURI de Hésingue étaient réfugiés à Bâle en 1676, alors que la guerre menaçait la Haute-Alsace. A Jettingen, une enfant naturelle, Marie-Barbe, fille d'un capitaine Jean BURY, fut baptisée en 1708.

Les registres paroissiaux de Gildwiller comprennet de nombreux actes concernant la famille BURY de Falkwiller. L'étude de cette famille est facilitée par la découverte récente de vieux registres qui remontent à 1709 ("L'Alsace" du 25 mai 1993). A son décès le 12 octobre 1724, Jean BURY est dit bourgeois de Falkwiller et "environ âgé de 100 ans ". Il possédait en 1698 "deux charrues, six boeufs et quatre vaches", ce qui en faisait un agriculteur aisé. Le recensement de 1659 mentionne Pierre BURY de Falkwiller, laboureur âgé de 50 ans, père de trois enfants. Aucun lien n'a pu être établi avec Jean. Ce Jean BURY est l'ancêtre de Pierre BURY de Marseille qui a organisé en 1993 une grande réunion de famille, après avoir reconstitué la vie de ses ascendants.

D'après ses recherches, nous savons que Jean BURY est le premier d'une lignée de fermiers dépendants des religieuses d'Ensisheim. Il habitait à la ferme de Wasserhaus, dont une partie subsiste entre Hecken et Falkwiller. Cette "maison des eaux" était entourée de bassins pour l'élevage des carpes. Au XVè siècle, elle était la propriété de la famille KAPPLER. Au début du XVIIè siècle, la dernière descendante des KAPPLER se retira au couvent d'Ensisheim et fit don de ses biens.

Cette maison des eaux est bien connue grâce à l'historien Thiébaud WALTER ("Das Wasserhaus zur Linden bei Falkweiler", Altkirch, 1913). Jean BURY, son fils Antoine (1700-1754), son petit-fils François-Guillaume (1724-1784), son arrière petit-fils Thiébaud (1752-1801) travaillèrent la terre de la ferme avant la Révolution. Le fils de Thiébaud, prénommé Jean, s'installa comme charron à Gildwiller.

Hecken a abrité très tôt une famille BURY, certainement apparentée à celle de Falkwiller. En 1698 est cité Jacques BURY de Hecken; il possédait deux boeufs et une vache. En 1694 fut dressé l'inventaire après décès d'Anne KUENEMANN, épouse de Jean-Jacques BURY de Hecken. Les six enfants du couple sont cités: Jacques, bourgeois de Balschwiller, Thébaud "au service du Roi", Joseph, Jean, Maria, épouse de Pierre KURTZ d'Uffhlotz, et Barbara (dépouillement du notariat de la prévoté de Traubach effectué par Louis TSCHAEN).

Au XIXè siècle, trois membres émigrèrent en Amérique: Jean BURY de Gildwiller à New-York (1840), Madeleine BURY de Burnhaupt-le-Bas également à New-York (1857) et un autre Jean au Canada.

Un ecclésiastique a défrayé la chronique en 1771. Fidèle José BURY, curé de Wittenheim, causa un scandale en libérant par la force sa servante Catherine ABELIN, emprisonnée pour quatre jours suite aux injures qu'elle avait proférées contre son seigneur ("Schoenensteinbach" de Jean-Charles WINNLEN, Société d'Histoire Sundgauvienne, 1993). Un fait divers qui peut figurer en bonne place parmi les anecdotes familiales.

Christophe GRUDLER et André GANTER