Ce nom est à l'origine un prénom. Les hagiographies ne comportent pas moins de six saints DIETRICH, dont un évêque de Metz (962-984). La forme française du prénom est Thierry. Elle a donné naissance aux nombreux patronymes THIERRY et variantes (THIRRIET, etc).

Le prénom est employé comme patronyme très tôt, et on retrouve dans une liste du XVè siècle des habitants de Fréland la mention de Zhan DIETHERICH, c'est-à-dire Jean THIERRY.

A Wihr-au-Val, qui dépendait tout comme Fréland des seigneurs de Ribeaupierre, nous trouvons également une ancienne souche DIETRICH à la fin du XVè siècle. En 1790 eut lieu, à Wihr-au-Val, le mariage de Jean DOESSLIN et Marie Anne OMIGNON. L'épouse était la fille de François OMIGNON et de Marie Anne DIETRICH de Leymen.

Plus proche du secteur qui nous intéresse, la vallée de la Doller était habitée par des DIETRICH. En l'an 1515, Jacob DIETRICH vivait dans la ville fortifiée de Masevaux, alors que Hans et un autre Jacob DIETRICH demeuraient au petit village de Sickert.

Sur le parvis de la chapelle Sainte-Barbe d'Altenach, deux pierres tombales de la famille Dietrich sont datées de 1760

Le sundgau abrite de nombreuses familles DIETRICH. En 1594 à Aspach-le-Haut, nous trouvons mention de Jerg DIETRICH. Un an plus tôt était cité Jacob DIETRICH alors déjà décédé. Au village voisin d'Aspach-le-Bas, un certain Clewin HÜNLIN constitua une rente en faveur du chapitre de Thann en l'an 1451. A cette occasion furent cités les héritiers d'Ulrich DIETRICH.

Environ 200 ans plus tard, en 1659, Simon et Thiébaut DIETRICH vivaient au même village. Le premier était né vers 1632 et exeçait la profession de manouvrier. Le second, Thiébaut, né vers 1618, était laboureur (dénombrement de 1659). Schweighouse, dont les registres ont malheureusement été détruits pendant la guerre, possédait aussi sa famille DIETRICH. Dès 1503, les héritiers de Diebolt DIETRICH y sont mentionnés.

De Schweighouse étaient originaires deux prêtres: Jean-Pierre et Jean-Thiébaut DIETRICH. Ne voulant prêter le serment constitutionnel sous la Révolution, ils émigrèrent en Suisse pour revenir quelques années plus tard. Le second fut inhumé à Schweighouse. Sa pierre tombale rappelait les persécutions qu'il subit pendant la Terreur.

En 1747 fut incarcéré à la prison du château de Bollwiller le maréchal-ferrant de Heimsbrunn (registre d'écrou de la prison, 1731-1787, publié dans le Bergha). Il avait, d'un coup de pioche, tué sa femme Catherine DIETRICH. La justice le condamna à être pendu au gibet de Heimsbrunn.

Au tournant du XVIIIè siècle, les DIETRICH étaient fortement implantés à Ballersdorf où cohabitaient trois familles du nom: celles de Conrad, Joseph et jean. Le notariat ancien d'Altkirch renferme de nombreux contrats de mariage concernant ces DIETRICH de Ballersdorf. Grâce au dépouillement des registres anciens d'Altenach (ALEXSYS), nous sommes bien renseignés sur les familles anciennes de ce village, et en particulier sur les DIETRICH.

Devant la chapelle Sainte-Barbe, se trouvent encore deux anciennes pierres tombales. La première est la sépulture de Augustin DIETERICH, décédé le 2 et inhumé le 4 mars 1760 à l'âge de 68 ans. Il était né le 9 décembre 1692 à Altenach et avait épousé en mars 1726 Anne Marie RUESCH.

La seconde pierre tombale est celle de Gaspard DIETHERICH, décédé le 19 mars 1760 à l'âge de presque 76 ans. Bourgeois d'Altenach, il y était né en avril 1684. Son prénom lui avait été donné par son parrain, le noble Gaspard Christophe KLOETZLIN d'Altenach. Marié en 1722 à Marie Françoise RUESCH, il eut de nombreux enfants.

Comme toutes les grandes familles, la famille DIETRICH possède dans ses ramifications des personnes ayant émigrées aux Etats-Unis, par exemple Jean DIETRICH, tisserand de Diefmatten, qui partit avec les premiers colons en 1817 accompagné de six personnes de sa famille. Mentionnons également Thiébaut DIETRICH de Soppe-le-Haut qui fit sa demande de passeport pour New-York en novembre 1838.