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Dirringer - Dirrig

Le nom de famille DIRRINGER, avec ses variantes DÜRINGER et THÜRINGER, est un nom d'origine géographique. Les DIRRINGER viendraient de Thuringe, vaste forêt de Saxe qui a donné son nom à cette région de l'Allemagne centrale et à ses habitants.

Détail d'un maison du XVIIè siècle à Altkirch, ville où les Duringer sont présents depuis 300 ans  

Dès 1178, un Conrad DURINC était bourgeois de Cologne. En 1247, Gerardus TURINGUS était chevalier en Hesse. En Haute-Alsace, des DURRINGER étaient présents à Muntzenheim où ils exerçaient la profession de boulanger. A Zimmerbach et Wihr-au-Val ils étaient vignerons, à Andolsheim forgerons.

En l'église paroissiale de Lautenbach fut célébré en l'année 1662 le mariage d'Ours THURINGER de Guebwiller et Marguerite HERMAN, originaire de Lorraine.

A Pfaffenheim et Soultzmatt, les DIRRINGER étaient nombreux. Constituée essentiellement de vignerons, la branche de Pfaffenheim donna naissance à Mathias, futur curé de Boersch et Kertzfeld dans le Bas-Rhin au début du XVIIIè siècle.

Vers le Rhin, des DIRINGER se rencontraient à Dessenheim.

A Blodelsheim, Emile DECKER a relevé les deux mariages de Catherine DIRINGER, en 1699 et 1705, avec respectivement Ulrich BASLER et Arbogast SITTERLÉ.

La communauté villageoise de Réguisheim comprenait une famille DIRRINGER assez nombreuse. En mai 1705, on procéda au partage des biens des défunts conjoints Jean Jacques DIRRINGER et Anne PFAUWADEL. Bourgeois et juré de la localité, Jean Jacques était aisé et possédait deux maisons à Réguisheim. La plus importante, estimée à 1290 livres bâloises, revint à son gendre Jacques JÄCKHY. La seconde, valant 710 livres bâloises, fut adjugée à Jean SPIEGEL, autre gendre.

A Battenheim décéda en 1760 Dorothée DIRINGER, sexagénaire, épouse de Jean MOYSES.

Originaire de Battenheim, Marguerite DURRINGER avait épousé Jean Georges GROFF le berger. Le couple quitta le village pour s'installer à Stotzheim près de Benfeld. En juillet 1703, les conjoints vendirent leur maison de Battenheim au meunier Jean Georges DIETSCH.

A Bollwiller, centre administratif de la baronnie du même nom, le geôlier Jean RANTZ nota dans son registre les écrous et élargissements de tous ses "pensionnaires" entre 1731 et 1787. De menus larcins conduisaient souvent au carcan, à la fustigation en public, voire aux galères. Emprisonnés sans doute pour un fait mineur (rixe ?), les frères Joseph et Alexandre DIRINGER ne passèrent qu'une seule nuit dans la prison du château, en février 1753.

Plus au sud, on peut noter à Richwiller la présence d'une famille DIRINGER à l'époque révolutionnaire. Charpentier de profession, Michel DIRINGER épousa Catherine MULLER en l'An X de la République dans ce village qui comptait à l'époque moins de 500 habitants. Né en 1775 à Richwiller, il avait comme parents Michel DIRINGER et Hélène SEILLER (relevés de Michel SCHMITT).

Des Suisses dans le Sundgau

Venue de Roggliswil près de Willisau au canton de Lucerne, Barbe DIRRINGER épousa en 1660 à Rixheim André MUNCH (relevés d'André KIENER). Originaire d'Hergiswil, village proche du précédent, Suzanne DIRRINGER vint s'établir à Ferrette en 1720 (Annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne 1963). Mais les DIRINGER étaient déjà présents dans la ville au siècle précédent : en 1672, la jeune Elisabeth DIRINGER de Ferrette se maria à Spechbach avec Henri BAUMANN.

Enfin en 1734, le Régiment Suisse de Bettens enrôla dans la compagnie de Besenval Ernest DIRINGER d'Appenzell.

Dirringer ou Dirrig ?

Le nom de famille DIRRING, DIRRIG et DURRIG, qui parfois est décliné en DIRRINGER, est fortement implanté dans le secteur de Leymen. Ce nom de DIRRIG serait une altération du prénom Ulric. En 1585 déjà, Léonard THÜRING était boucher à Leymen : la famille est restée jusqu'à nos jours dans ce village.

Bouxwiller abritait une souche DIRRIG aujourd'hui mieux connue grâce aux travaux d'Emile RUETSCH. Ce même chercheur a noté le baptême à Ligsdorf en 1667 de Pierre TURING, le fils de Jean, de la verrerie de Lucelle. A côté de Bouxwiller, au village de Werentzhouse, vivaient en 1742 Josse DÜRRIG et Anne BRUNER. Cette année là, leur fils Joseph épousa à Berentzwiller Véronique HERTZOG de Friesen.

Les Duringer d'Altkirch

Famille de notables d'Altkirch, les DURINGER sont issus de Blaise, bourgeois du lieu et tanneur de cuir blanc, et de son épouse Barbe SCHOTT. En 1662, Blaise comparut dans une procédure contre Marc ANGSTETT. En 1676, il assista au mariage de son fils Sébastien TURINGER avec Reine BELTZ, la fille du conseiller et boulanger de la ville.

Décédé avant 1682, Blaise laissait un second fils, Pierre, qui s'unit en 1686 à Ursule RISTELHUEBER, et une fille Anne Marie qui se maria en 1679 avec le tanneur d'Altkirch Jean HARNIST. Tailleur d'habits, Pierre décéda en 1720. Son fils François Martin fit des études théologiques à Fribourg, fut ordonné prêtre en 1726 puis eut en charge la paroisse de Meyenheim où il décéda en 1775 (KAMMERER).

Sébastien DURINGER eut plusieurs enfants de Reine BELTZ et, après le décès de cette dernière, se remaria en janvier 1700 à Madeleine BEGLE. Parmi ses enfants, citons Sébastien, qui prit pour épouse en 1708 la fille de Martin REIBER. Issu du second lit de Sébastien, Valentin naquit en 1711 à Altkirch.

En 1732, alors qu'il s'était engagé pour six années dans le régiment de Witey, il se fit remplacer par Christophe BADER d'Altkirch. Preuve de l'aisance de la famille, le montant du remplacement fut fixé à six Louis d'or, chaque Louis compté à 24 livres tournois (notariat d'Altkirch). Libéré de son engagement, il put se marier l'année suivante avec Marie Françoise SIMON, la fille de l'ancien bailli.

D'Altkirch, les DURINGER ont essaimé vers d'autres lieux. A Brunstatt, Ursule épousa en 1717 Gaspard KIENE. A Aspach, Louis se maria en 1747 avec Ursule PFLIEGER. A Carspach, Madeleine s'unit en 1782 à Jean Thiébaut ZURBACH. Un lieu-dit de cette commune se nomme par ailleurs "Dürringeren".

Dans le cimetière de Bendorf, on peut voir la pierre tombale de François-Xavier DIRINGER né en 1768 à Altkirch. Curé réfractaire, il s'exila durant huit ans pendant la tourmente révolutionnaire (Le Guide du Sundgau, Société d'Histoire du Sundgau).

Manspach et environs

En 1662, Jean THURINGER de Manspach fut convoqué devant le tribunal hebdomadaire pour un affaire l'opposant à Thiébaut SCHWOB. Le dénombrement de 1698 cite Thiébaut et Roch DURRINGER, tous deux de Manspach et probablement fils de Jean, comme corvéables de la seigneurie d'Altkirch. Thiébaut avait épousé en 1675 à Altenach Anne Marie HOFFSCHIRR.

Le fonds notarial de cette seigneurie comporte des contrats de mariage ayant trait à cette famille. En 1700, Jean Thiébaut, le fils de Thiébaut cité plus haut, épousa Eve KELLER. La même année, Cunégonde, la fille de Roch, fit rédiger son contrat pour son union avec Jean Thiébaut MEYER, union célébrée en 1693.

Autre fils de Thiébaut, Jean DÜRINGER se maria en 1701 à Eglingen avec Marie SCHERLIN : leur descendance peut être suivie grâce aux travaux de la famille STIMPFLING sur ce village (ALEXSYS 21). En 1719, Nicolas, toujours de Manspach, prit pour épouse la veuve de Thiébaut PETER de Traubach. A Mertzen enfin, une famille DURINGER - qui se francisa plus tard en TURRAIN et TOURRAINE - vivait au XVIIIè siècle.

Dannemarie et Traubach

Grâce aux publications de Louis TSCHAEN, nous avons connaissance de plusieurs éléments concernant les familles DURRINGER du secteur de Dannemarie et Traubach. Certaines personnes sont apparentées à la souche de Manspach, comme par exemple Anne Marie, la fille de Jean, qui épousa en 1721 Jean BLEIMAN de Traubach.

D'autres étaient en place à Traubach-le-Haut comme Victor, dont on fit le partage des biens en 1733 après son décès. Il laissait comme héritiers sa veuve Catherine LUTZ et ses enfants Jean Thiébaut, Jean, Joseph, Jacques et Anne Marie.

Le fils Jean Thiébaut, marié vers 1728 à Anne Marie DIETEMANN, fut bourgeois du village. Sans enfant, il testa en faveur de son épouse en 1739. En 1743, Jean, frère du précédent, épousa Anne Marie FROSSARD. Il avait reçu en 1736 un don de sa mère Catherine LUTZ, pour "services rendus et à rendre". Son frère Jacques se maria en 1742 à Marie Elisabeth FREY de Zurzach dans le canton d'Argovie en Suisse. La même année, il reçut de sa mère Catherine LUTZ une demi-fauchée de pré sise au ban de Traubach-le-Haut.

A Dannemarie, Jean Thiébaut DURINGER, fils de Paul, épousa en 1723 Anne Marie HUEBER dont le père était charron à Dannemarie. Le contrat de mariage passé à cette occasion fait état d'un douaire de 25 livres, conforme aux us et coutumes de Haute-Alsace.

André GANTER