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Ehekirch

Orschwihr, le berceau des EHEKIRCH

Notre série "Vieilles famillles" part aujourd'hui à la découverte des EHEKIRCH qui apparaissent dans le village viticole au mileu du XVIIè siècle.

Leur profession préférée: instituteur...

Le 27 janvier 1653, un mariage fut célébré à Orschwihr entre Elisabeth EHEKIRCH et Jean RITTER  

Présent dans le village viticole d'orschwihr dès le milieu du XVIIè siècle, l'étymologie du patronyme reste, à ce jour, encore bien obscure.

Souche à Orschwihr

Composé d'un préfixe "Ehe", que l'on peut traduire par autrefois, et d'un suffixe "Kirch" signifiant l'église, on peut penser que le premier porteur du nom habitait l'emplacement d'une ancienne église.

Le préfixe "Ehe" indique également le mariage et "Ehekirch" serait alors l'église du mariage, mais, dans ce cas, le mécanisme de création du nom échappe.

En Allemagne, et plus particulièrement à Ulm, un certain Hans EHEKIRCH est cité dès l'an 1505. Il était chef de corporation et exerçait la profession d'orfèvre.

Le 27 janvier de l'an 1653, quelques années après l'ouverture des registres paroissiaux d'Orschwihr, le curé de l'époque, Jean Christophe HITZELBERGER, bénit l'union d'Elisabeth EHEKIRCH, originaire de Mümliswill dans le canton de Soleure en Suisse, et de Jean RITTER, natif de Schweighouse-Lautenbach.

Parmi les témoins à ce mariage, on note la présence d'Antoine EHEKIRCH, père de la mariée. Antoine EHEKIRCH est cité à maintes reprises en tant que parrain d'enfants baptisés à Orschwihr. A son décès, survenu le 16 aoùut 1668, il est mentionné comme étant bourgeois du lieu.

Cinq années avant son décès, et en présence d'André NISSEL, prévôt d'Orschwihr, Antoine et son épouse Cunégonde GRIETER firent rédiger un testament par lequel ils légèrent vingt florins à l'église paroissiale d'Orschwihr pour y faire lire des messes anniversaires.

En janvier de l'année 1754, on célèbra les funérailles d'une certaine Madeleine EHEKIRCH, qui décéda alors qu'elle n'était agée que de 14 ans. Malheureusement, cet acte ne mentionne ni son origine ni sa filiation.

Entre 1661 et 1682, plusieurs enfants ont été baptisés en l'église Saint-Nicolas d'Orschwihr, tous issus de l'union de Melchior EHEKIRCH et Rosine GROSCHAN (GROSJEAN).

Dans l'état actuel des recherches, la date et le lieu du mariage de Melchior et de Rosine n'ont pas été trouvés.

Parmi leurs enfants, on relève Jean Conrad qui s'unit avec Catherine RITTER, Georges qui épousa la veuve Barbe ROMINGER en l'an 1681, Jean qui prit pour femme Anne Marie LINDECKER, ou encore Jean Melchior qui convola avec Madeleine GRAUSER en 1691.

Ce dernier couple fit rédiger un contrat de mariage cette même année, contrat qui fut cependant rectifié 28 années plus tard (relevé des contrats de mariage d'Orschwihr paru dans le BERGHA).

Le 11 juin 1672, Suzanne EHEKIRCH, l'épouse de Jean Clause HAUDIÉ, fut inhumée au cimetière de la paroisse. Nous pouvons ainsi supposer que Suzanne, Madeleine (décédée très jeune), Elisabeth (épouse de Jean RITTER), et Melchior (mari de Rosine GROSJEAN) ne formaient qu'une seule et même fratrie.

Ils vinrent s'installer à Orschwihr, après la Guerre de Trente Ans, avec leurs parents, et venaient probablement tous de Mümliswill. Toutefois, la recherche dans les ouvrages spécialisés suisses ne nous permet pas de retrouver ce patronyme rare.

Altération du nom

En arrivant en Alsace, l'altération du nom a-t-elle été telle que la graphie d'origine soit méconnaissable ? Pour répondre à cette question, il conviendrait de se rendre aux Archives de Soleure.

L'analyse des actes notariés du secteur de Rouffach, par André GANTER, nous donne quelques indications complémentaires quant aux représentants de la famille EHEKIRCH.

Citons par exemple la présence d'un décompte qui fut passé entre Scheylle WEILL, juif de Bollwiller, et Anne Marie EHEKIRCH, la veuve de Nicolas HAGENMÜLLER, qui épousa en secondes noces Blaise FRETZ.

Notons également qu'en 1767, une quittance pour la somme de 124 livres fut donnée par la dame Marie Anne Elisabeth FRIESS à la succession de Melchior EHEKIRCH, bourgeois d'Orschwihr. Cette FRIESS était veuve de Sébastien DE SALOMON, conseiller du Roi au Conseil Souverain d'Alsace, et la somme était dûe depuis 1729 par les sept héritiers de Melchior EHEKIRCH.

La famille fit souche dans différents villages haut-rhinois. Mentionnons Nicolas EHEKIRCH, fils de Joseph et d'Anne Marie HAGENMÜLLER, qui s'unit à Ruelisheim en janvier 1722 à Anne Marie EPPELIN de Soultzmatt ou encore Catherine EHEKIRCH, fille de Conrad qui se maria en 1749 à Rouffach avec Antoine RISS.

Citons également le départ pour New-York de Louis Valentin EHEKIRCH, né à Orschwihr en 1832, horloger de profession, le 31 mai 1854. Pour terminer, signalons qu'un certain Joseph EHEKIRCH, né en 1837 à Colmar, fils de Melchior, fondeur en cuivre, et de Marguerithe REBSOMEN, opta pour la nationalité française et alla s'installer à Marseille.

Une famille de maîtres d'école

Jean Conrad EHEKIRCH et Catherine RITTER, cités plus haut, vinrent s'installer à Buhl, où Jean Conrad exerça la profession de maître d'école.

Deux de leurs fils se marièrent sur place: Nicolas prit pour femme Marguerithe GUETH en janvier 1720, et Henri, instituteur comme son père, s'unit avec Marie Anne STADELMANN en l'an 1727.

Cette profession de maître d'école se transmit de génération en génération et François Joseph, petit fils de Jean Conrad, exerça cette même fonction.

La commune de Blodelsheim accueilli de même un instituteur nommé EHEKIRCH. A son arrivée dans le village en l'année 1853, il constata que seuls trois à sept élèves fréquentaient régulièrement l'école, et ce, malgré un nombre important d'enfants scolarisés (162 garçons et 138 filles). La même année, le dit EHEKIRCH fut assisté par un instituteur adjoint (article d'Emile DECKER paru dans le Bulletin Communal de Blodelsheim en 1993).

Un certain Jean Michel EHEKIRCH, certainement en parenté proche avec la souche d'Orschwihr, s'installa avec son épouse Anne Marie ZAER à Oderen, où il exerça sa fonction de maître d'école. Son épouse était originaire de Rimbach-près-Guebwiller, mais les recherches entreprises tant à Rimbach, Wuenheim, Soultz et Orschwihr n'ont pas permis de retrouver l'acte de mariage qui permettrait sans doute de rattaché cette branche à l'arbre d'Orschwihr.

Jean Michel EHEKIRCH fut également instituteur à Kruth, Fellering ainsi qu'à Sanct-Blasien dans le sud de la Forêt-Noire.

Les Ehekirch de la vallée de Saint-Amarin

Plusieurs enfants de cette union furent baptisés en l'église Saint-Nicolas d'Oderen, entre 1731 et 1751.

Après le décès de sa première femme, Jean Michel se remaria en 1756, avec Marie Anne MUNSCH qui lui donna encore un fils, prénommé Jean Michel Thiébaud, qui fit souche sur place. Jean Michel décéda en 1759 à l'âge de 55 ans.

A Oderen vint s'installer Jean Baptiste EHEKIRCH qui y épousa Barbe GISSY, une fille du village. Fils de François Joseph et Madeleine JACQUET, mariés à Buhl en l'an 1762, il fut instituteur de Saint-Amarin et organiste de l'église Saint-Jean-Baptiste de Mollau.

Au XIXè siècle, les EHEKIRCH furent imprimeurs à Saint-Amarin et à Remiremont. C'est en 1846 qu'Eustache EHEKIRCH, alors âgé de 23 ans, fonda à Saint-Amarin une imprimerie lithographique et typographique qui porta son nom. Son affaire sera reprise par ses deux fils Eugène et Paul.

Doris FREYTAG