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Freudenreich - Friederich - Freudrich

Si certains dictionnaires étymologiques voient dans le nom FREUDENREICH le surnom d'un homme joyeux, il est également très probable qu'il faille y rechercher tout simplement le prénom Frédéric dans sa forme germanique Friedrich.

La confusion entre les deux formes est courante au XVIIè siècle, et les deux graphies sont possibles pour la même personne, parfois dans le même acte !

Gueberschwihr a abrité une branche de la famille Freudenreich au XVIIè siècle  

Les Freudenreich de Suisse

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse nous indique que la famille VON FREUNDENREICH était une famille patricienne de la Ville de Berne, remontant à Peter RYGODIO, venu de Fribourg, et reçu notaire juré à Berne le 8 février 1558.

Son patronyme était RIGAUDIUS, qui plus tard sera germanisé en FREUDENREICH.

Les membres de cette famille attirés par la magistrature siégèrent au Grand et Petit Conseil de Berne jusqu'en 1798. C'est le décret du Grand Conseil de 1783 qui leur accorda la particule "VON". Ils ont pour armoiries : "écartelé, au 1 et 4, losangé d'or et de gueules, au 2 et 3 d'azur à trois croissants d'or l'un sur l'autre".

La souche d'Eguisheim

La tradition rapportée par certaines branches de la famille voudrait que l'ancêtre, Michel, soit venu de Suisse, et plus précisément de Berne où il serait né en 1613, pour venir épouser Catherine SPAETH à Eguisheim vers 1635. A ce jour aucun acte ne vient étayer cette hypothèse. D'autant que le fort courant migratoire suisse-alsace ne s'est mis en place qu'à partir de 1648, date du traité de Munster rattachant la plus grande partie de l'Alsace à la France.

La documentation réunie par M.Charles FREUDENREICH de Zimmersheim et mise à notre disposition par son fils Alain utilise cette hypothèse et fourni ensuite des données concrète quant à la descendance alsacienne issue de Michel.

Grâce au relevé systématique effectué par Jean LORENTZ d'Uffholtz sur la bourgade viticole qui a vu naître le pape Léon IX, nous pouvons situer la première mention du nom en 1645. C'est en décembre de cette année-là que fut baptisée Barbe, fille de Michel FREUDENREICH et de Catherine SPAETH.

Boulanger de profession, Michel eut de son épouse au moins 8 enfants, vraisemblablement nés à Eguisheim. Les registres de la paroisse tenus depuis 1585 pour les baptèmes et les mariages présentent quelques lacunes et ne nous permettent donc pas d'en faire un relevé exhaustif.

L'un de ses fils, Jean Jacques épousera Anne Marie HUNGLER en l'année 1664. Laurent, frère de celui-ci unira sa destinée avec Marie WEGBECHER.

Quant à Michel, il se mariera avec Catherine ERNST en 1666. Quelques mois après la mort de ce dernier, en 1674, un inventaire après décès sera rédigé (Notariat 4E Eguisheim) pour partager ses biens entre son épouse, Catherine, et deux enfants, Michel et Jean. La famille possédait alors une maison, 5 schatz de vignes et des prés.

Jean, également fils de Michel et baptisé le 9 avril 1653 en la paroisse d'Eguisheim fera aussi souche en ce lieu en prenant pour épouse Marguerite STOLL. Veuf, il épousera en secondes noces Catherine KROPPENBERGER, qui lui donnera 8 enfants.

L'un d'entre eux se prénommant Jean Michel comme son grand père, s'unira avec Anne Marie STOLL le 17 janvier de l'année 1729. Deux fils resteront à Eguisheim : Jean Michel, né en 1734 aura 11 enfants de son épouse Anne Catherine KLEYER ; François Joseph, quant à lui, convolera en justes noces avec Elisabeth SCHNEIDER en 1781 dont il aura au moins 6 enfants.

De Gueberschwihr à Pfaffenheim

Jean Ulrich, fils de Michel FREUDENREICH et Catherine SPAETH, ira s'installer à Gueberschwihr où il se mariera trois fois. De sa première union avec Catherine BECK, qu'il épousera le 19 novembre 1668, il aura un fils Michel. De son deuxième lit avec Odile MAECHTER, une fille verra le jour et aura pour prénom Odile. Enfin, après le décès de sa seconde épouse en 1713, il s'unira avec Elisabeth MERCKLER. Il décédera en 1730.

Grâce à son inventaire après décès, nous apprenons que son petit fils, issu de sa fille Odile qui avait épousé Laurent SIHLER prévôt d'Obermorschwihr, sera atteint de cécité et que son grand-père lui avait légué des biens pour faire face à son handicap.

Les actes notariés anciens, source très précieuse pour l'histoire familiale, sont difficile d'accès car ils ne possèdent ni tables ni index et sont rédigés en gothique ancien. Monsieur Jean-Pierre DEISS de Colmar fait partie des rares initiés qui savent naviguer dans ces fonds. Il nous a transmis le résultat de ces investigations dans le notariat d'Eguisheim.

Michel, fils de Jean Ulrich et Catherine BECK, fut baptisé le 24 mars 1670 en l'Eglise Saint Pantaléon de Gueberschwihr. Il se mariera respectivement avec Elisabeth GOEPPFERT en 1692, puis Anne Marie BOPP et en troisièmes noces avec Marguerithe BISANTZ de Hattstatt.

De cette dernière, il aura 9 enfants. François Joseph, né en 1717 sera ordonné prêtre en 1743 pour être chapelain à Gueberschwihr (Répertoire du Clergé d'Alsace sous l'Ancien Régime par Louis KAMMERER).

Son frère, Jean, quittera son village d'origine pour faire souche à Pfaffenheim en unissant en 1736 sa destinée à Françoise FRICK. A l'occasion de cette union un contrat de mariage fut rédigé le 6 février 1736 (Notariat Rouffach Campagne).

Le "morgengaab", bien que le fiancé promettait à sa future, était constitué de 12 ares de vignes, 12 ares de champ et 12 ares de pré. Cinq enfants furent issus de ce couple : Jean Baptiste et Jean Michel nés à Hattstatt, François Joseph, Françoise et Anne Catherine, nés à Pfaffenheim. L'ainé se maria avec Madeleine RUNNER en 1759 qui lui donna 7 enfants.

Aprés le décès de Françoise FRICK en 1742, Jean FREUDENREICH épousa Catherine FRICK, avec qui il aura 15 autres enfants.

Les Freudenreich de Wihr-au-Val

Il est intéressant de noter que les FREUDENREICH alias FRIDERICH sont présents à Wihr au Val dès le tout début du XVIIè siècle. Les revues d'armes de cette époque, conservées dans le vaste fonds des Ribeaupierre, nous donnent quelques éléments sur cette famille.

Suites aux prémisses de ce qui sera la dévastatrice guerre de Trente Ans, les milices bourgeoises censées effectuées la protection rapprochée ont été régulièrement inspectées, généralement le dimanche après la messe.

La première liste qui mentionne un FREUDENREICH est celle datée de 1610. Cette année là Hans FREUDENREICH se présente avec armure et lance. En 1614 il est toujours là en tant que mousquetaire. Le dimanche 26 avril 1624 il se présente avec son armement. Tonnelier de métier il est alors âgé de 38 ans. Enfin, en 1633, il participe à la contribution de guerre en versant environ trois boisseaux de céréales (listes dépouillées par André GANTER et publiées en 1983).

Nous ignorons tout à ce jour des relations entre les FREUDENREICH de Wihr au Val et ceux d'Eguisheim. Notons simplement que de nombreuses familles de ces deux localités étaient alliées, du fait de la proximité des villages en passant par la montagne.

Dernière trouvaille !

Aiguisée par les contradictions de l'origine suisse de la famille, la sagacité de M. Jean Pierre DEISS de Colmar lui a permis de trouver, in extrémis, l'origine des FREUDENREICH d'Eguisheim. Les archives municipales de la ville de Colmar lui ont donné la clef du problème.

En effet, Michel FREUDENREICH y a épousé le 23 octobre 1637 Catherine SPAETH. Il était alors de confession réformée et les premiers enfants du couple furent baptisés suivant le rite protestant à Colmar entre 1638 et 1643. L'acte de mariage de Michel nous précise sa filiation : il est fils d'Ulrich FREUDENREICH, et est originaire d'Elzach, petite ville près de Waldkirch dans le Brisgau.

C'est donc là que les recherches devront être continuées, tout en précisant qu'il est fort possible que les FREUDENREICH n'aient fait qu'un bref passage sur la rive droite du Rhin. En effet, dès 1564 le patronyme est attesté à Colmar.

Doris FREYTAG