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Frey - Frei

Ce patronyme est fort bien représenté dans notre région et il en existe de nombreuses souches n'ayant aucun lien les unes avec les autres.

D'après les dictionnaires étymologiques, ce nom de famille serait issu du viel-haut-allemand fri désignant l'homme libre.

Les ancêtres des FREY seraient en conséquence des cerfs, ou vilains, ayant accédé à la liberté.

Les armoiries de Jean Thiébaud Frey, curé de Soultzmatt à la fin du XVIIè siècle  

Les Frey de Schaffhouse

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse nous dévoile l'existence de nombreuses familles porteuses du patronyme FREY sur l'ensemble du territoire helvétique.

En effet, ces familles sont aussi bien représentées dans le canton d'Appenzell que dans ceux d'Argovie, de Bâle, de Berne, de Genève et dans bien d'autres régions encore.

Intéressons-nous tout particulièrement au FREY de Schaffhouse qui ont fait l'objet d'une généalogie détaillée offerte au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller par Monsieur Michel FREY.

L'ancêtre de la famille FREY de Schaffhouse est un certain Jean Rudolf, né à Lindau en Bavière le 23 juillet 1746. C'est en l'année 1767 qu'il quitta son village natal pour venir s'installer à Schaffhouse.

Cette famille appara"t pour la première fois dans les registres de la paroisse de Lindau avec Georges FREY né avant 1534.

Le père de Jean Rudolf, Bernard FREY, né en 1715 était tout d'abord tonnelier pour ensuite devenir marchand de vin.

Membre du Grand Conseil, il occupa également d'importantes fonctions officielles dans le commerce des vins.

Ce sens des affaires, il le transmettra à son fils Jean Rudolf, un de ses nombreux enfants qu'il eut de sa première femme Anne Jeanne WEBER.

Celui-ci deviendra commerçant et travaillera en tant que commis dans l'honorable maison de Jean Jacques AMMANN. Après quelques années de bons et loyaux services, il épousa la fille de son patron, Marie Madeleine AMMANN et ira s'installer au Havre pour fonder, avec un ami, une affaire personnelle qui portera pour nom "ROTH - FREY".

Après la mort de son beau père en 1779, il reviendra à Schaffhouse ou son fils Jean Henri verra le jour.

Ce dernier né en 1784 unira sa destinée avec Elisabeth MAURER qui lui donnera plusieurs enfants.

L'un d'entre eux se prénommant comme son père, né en l'année 1813, épousera une jeune fille de Cernay, Sophie Annette Amélie WITZ.

Le couple viendra s'installer à Guebwiller pour y faire souche.

Les Frey dans le florival

Longtemps avant la venue des FREY de Schaffhouse, ce patronyme était déjà bien implanté dans la Vallée du Florival.

En effet, la liste de la corporation des forgerons de Guebwiller datant du 25 juillet 1657 fait mention d'un certain Michel FREY, alors membre du Conseil Municipal de la ville.

L'index des contrats de mariage de Guebwiller nous donne quelques indications quant à la descendance de celui-ci. En l'année 1674, il y a rédaction d'un contrat de mariage entre Jean Morand FREY, fils du précédent et Claire Anne RAUCH.

De ce couple naquit un fils se prénommant André qui se maria deux fois. En premières noces, il épousa Anna Marie JUDLIN et en secondes noces, en 1715, il prit pour femme Anne Barbe BAUMEYER.

De même, le Livre d'Or de Soultz réalisé par Auguste GASSER nous signale que la famille FREY était très florissante à Soultz pour y appara"tre dès 1494.

L'un des représentants de cette souche, André, ira épouser Ursule GUETH en 1747 dans le petit village de Buhl.

A Lautenbach, nous relevons plusieurs unions FREY avant la Révolution: Jean Jacques FREY et Catherine ETTERLEN en 1706; Casimir, frère du précédent et Anne Marie FUX en 1714; Christian FREY, fils de Jacques et Catherine ETTERLEN, et Anne Marie ETTERLEN en 1745 ; Sébastien, fils de Christian, et Catherine PFIHL en 1774.

D'autres familles Frey

Dans les villages d'Ammerschwihr et de Kaysersberg, les FREY sont présents dès le XVIIème siècle.

La liste d'admission à la bourgeoisie de Kaysersberg relevée par Francis LICHTLÉ fait mention de Christmann FREY devenu bourgeois le 31 décembre 1596 et de Michel FREY qui a obtenu ce statut le 18 janvier de l'année 1637.

A Ammerschwihr, Joseph FREY épousa Marie EIDENSCHENCK en 1752 ; plusieurs enfants seront issus de cette union et feront souche sur place.

Les registres paroissiaux de Rouffach, tenus dès 1580 révèlent l'existence de plusieurs porteurs du patronyme.

En 1588, un certain François FREY de Belfort épousa Claudine ZIPPER.

Quelques années plus tard, Etienne FREY de Réguisheim prit pour femme Anne NEYERLIN.

On y relève également plusieurs immigrés suisses venus repeupler l'Alsace suite aux ravages causés par la Guerre de Trente Ans.

Aussi, dans l'ouvrage intitulé "Luzerner Auswanderer" pas moins de vingt personnes venant du canton de Lucerne sont mentionnées comme ayant rejoint l'Alsace entre 1650 et 1710.

Munchhouse a été et est encore une terre d'accueil des FREY.

Grâce aux inventaires après décès (BERGHA 64) nous obtenons quelques indications supplémentaires, indications que les registres de la paroisse de Munchhouse ne peuvent nous fournir les actes de mariage n'étant conservés qu'à partir de 1773.

Ainsi, le 29 mars 1726, il y a eu rédaction d'un inventaire et partage au décès d'Agathe ROLL entre son veuf Ours FREY, bourgeois de Munchhouse et leurs huit enfants.

Nous apprenons qu'il y a eu contrat de mariage entre les conjoints en 1708 et que la famille possédait une maison avec ses dépendances dans le village de Munchhouse.

Le bâtiment avec ses annexes est estimé 1100 livres, monnaie de Bâle, et reste la propriété du veuf. La succession est importante; on y cite par exemple neuf chevaux, dix boeufs etc...

Les curés Frey

Le Répertoire du Clergé d'Alsace sous l'Ancien Régime, travail remarquable réalisé par Louis KAMMERER, fait mention de dix-sept curés FREY.

Parmi eux figure Jean Thiébaud FREY, ordonné prêtre en 1690.

Fils de Michel et d'Anne RISS, il naquit dans le petit village viticole de Pfaffenheim.

L'un de ses frères Jean André, né en 1678, fut chapelain à Pfaffenheim, et ce jusqu'à sa mort survenue en 1745.

Jean Thiébaut, quant à lui fut curé de Soultzmatt entre 1691 et 1699 puis se chargera de la paroisse de Rouffach ou il décéda en 1719.

D'après l'Armorial de la Généralité d'Alsace il portait "d'argent à un sauvage de carnation, couvert de feuilles de sinople, tenant sur sa main dextre un oiseau d'or, et posant son pied sénestre sur un globe d'azur".

Les anciens registres de la paroisse de Pfaffenheim renferment de nombreux actes ayant trait à cette famille.

Citons, pour les mariages, ceux célébrés au XVIIè siècle entre des FREY et les familles BASS, WALTER, KUEHN.

La localité voisine de Soultzmatt comportait une souche FREY, originaire du canton de Lucerne. Il épousa en 1707 Madeleine LAUBER.

A Gundolsheim c'est Nicolas FREY qui, en 1651, prenait pour femme Anne METZGER. Nicolas venait de Mumliswil dans le canton de Soleure.

Mais des FREY habitaient déjà le village de Gundolsheim avant cette date, et en 1618 Laurent FREY figure sur le rôle de la revue d'armes en tant que mercenaire à double solde.

Ce même document mentionne comme mousquetaire à Soultz Balthazard FREY.

Les FREY étaient également présents à Blodelsheim, Westhalten, Colmar, et Steinbach où ils furent maires de père en fils bien avant la Révolution.

En route pour les Amériques

Les souches des passeports conservées aux Archives Départementales nous indiquent que les FREY ont, à l'instar de nombreuses autres familles alsaciennes, été tentés par l'aventure américaine.

Mentionnons par exemple Barbe FREY qui parti en 1869 pour New York.

Venant de Guebwiller elle était accompagnée de Joséphine et Elisabeth FREY, toutes deux couturières. Jacques FREY natif de la capitale Florivalienne mais demeurant à Mulhouse quitta quant à lui sa région d'origine en 1890 pour traverser l'Atlantique.

Citons enfin Léon FREY, né à Réguisheim, qui rejoint New York entre 1891 et 1894.

Doris FREYTAG