Notices de familles ( 1305 entrées )

Ganter

Typique du sud de la Forêt-Noire, le nom GANTER est aussi présent en Haute-Alsace. A ne pas confondre avec la souche des GANTNER.

Vue de Réguisheim, village souche des Ganter  

Le nom de famille GANTER provient du métier de vendeur aux enchères publiques. La racine Gant vient du latin in quantum signifiant "à combien". Ce nom latin a également donné naissance au mot français "encan".

La vente aux enchères par voie de justice était souvent utilisée, soit pour régler une succession, soit pour payer des créanciers.

Une autre étymologie, notamment pour ce qui concerne les GANDER venant de Suisse (cantons de Berne, d'Unterwald et d'Uri), veut que le nom GANDER vienne de la racine Gand signifiant éboulis. Une vallée et une commune du Valais portent par ailleurs le nom de GANTER; et près de Saint-Gall existe une commune du nom de GANTERswill (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

Mais le nom GANTER est surtout typique du sud de la Forêt-Noire, bien qu'il soit attesté dès 1305 au Tirol. En Haute-Alsace, plusieurs familles GANTER sont présentes. Barthélémy et Morand GANTER d'Obermorschwiller ainsi que Nicolas GANTER de Zaessingue sont réfugiés à Bâle en 1676 (Société d'Histoire de Huningue). Joseph GANTER, originaire de la seigneurie de Sonnenberg en Bohême, vient épouser à Soultz, en 1755, Anne-Marie HODELL. A Steinbach décède en 1784 le veuf André GANTER d'Uffholtz.

La forme GANTNER se confond souvent avec GANTER et cela d'autant plus facilement que les deux familles habitent les deux localités voisines de Réguisheim et Munchhouse.

Les GANTER de Réguisheim

Venant de la seigneurie de Sankt Blasien au sud de la Forêt-Noire, Martin GANTHERT arrive en Alsace à la fin du XVIIè siècle. Maréchal-ferrand de profession, il s'installe à Réguisheim et y épouse, en novembre 1700, Anne-Marie DIEMER, la veuve d'André HACKER.

Le couple aura trois enfants: Catherine qui se mariera à François ROELLY de Hombourg; Marie-Anne qui épousera Jean Adam SEELWALT et Jean dont nous reparlerons.

En mars 1722 meurt Anne-Marie DIEMER. Martin se remarie alors à Anne-Marie BOIL qui lui donnera un fils, Martin. Mais ce dernier ne vivra que cinq jours.

En février 1724, Martin GANTHER décède, alors qu'il avait acquis le droit de bourgeoisie. Son inventaire de succession, assez conséquent, nous donne une idée de sa richesse.

Sa maison, avec la cour et l'étable, se trouve dans le village de Réguisheim, rue des Merciers. Elle revient à la fille aînée, Catherine, après estimation (950 livres). Cette dernière, suivant le droit égalitaire entre les enfants, qui avait alors cours en Alsace, devra dédommager sa fratrie.

La liste des débiteurs consignés dans l'inventaire mortuaire est importante: du fait de son métier de maréchal-ferrand de nombreux habitants de la région étaient redevables pour divers travaux.

Mais, comme toujours, lors des partages, la succession devait aussi de l'argent à diverses personnes. Mentionnons le charbonnier (pour le charbon de bois qui était utilisé pour la forge).

Le bétail se composait d'une vache, de neuf moutons, d'une truie avec ses six petits, de deux oies et trois poules. Les victuailles en réserve comprenaient du lard, du saindoux, de la graisse, du miel et diverses céréales. L'inventaire reprend le détail des outils de la forge et du stock de matériel.

Jean GANTER, maréchal-ferrand comme son père

Martin n'eut qu'un seul fils qui lui survécut: Jean, baptisé à Réguisheim en juillet 1710. Il épousa Anne-Marie MINERY, de deux ans sa cadette. A cette occasion un contrat de mariage fut conclu entre les deux époux en novembre 1739. Le couple aura quatre enfants dont deux fils, Jean et François, qui seront à l'origine de la pérénité du nom. Leur père avait repris l'affaire familiale et tiendra la forge de Réguisheim jusqu'à son décès survenu en l'an 1760.

On dressa alors l'inventaire détaillé de ses biens. Cet acte notérié nous permet de savoir que Jean possédait sa maison près de la cure à Réguisheim et nous donne le détail des outils de la forge. Parmi les créanciers figurent l'aubergiste "Au Soleil", Joseph MEYER, et le sieur STACKLER, prévôt de Meyenheim. On y trouve aussi des juifs que faisaient le commerce du fer, ainsi que des charbonniers.

Plusieurs générations de forgerons

Les deux fils de Jean, François et Jean, exercèrent à leur tour le métier de leur aïeul. Le premier épousa en 1783 à Réguisheim une MINERY qui lui donnera six enfants, dont les descendants seront cultivateurs et boulangers. Le second, Jean, se maria en 1768 avec Barbe SCHMITT de Munwiller. Elle lui donnera huit enfants dont deux reprendront le métier ancestral (Jean et Xavier).

Le troisième fils, Etienne, s'unira à Catherine HASSENFORDER et sera cultivateur à Réguisheim. Xavier GANTER, né en 1782, épousera en 1815 Catherine MINERY. Quatre enfants naîtront du couple à Réguisheim.

Parmi eux, Nicolas, né en 1819, s'unira à Marie-Anne STRASSER. Leur fils Eugène ira habiter Mulhouse et épousera une fille du Val de Villé. Leur petit-fils, Victor GANTER, maire honoraire de Richwiller, est le père de l'auteur de ces lignes.

André GANTER