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Gerthoffer - Gerthoffert

M. Antoine GERTHOFFER, de Hagenthal-le-Bas, nous fait parvenir un résumé de l'histoire de sa famille.

Depuis de nombreuses années, M. GERTHOFFER se passionne pour ses aïeux ainsi que pour l'histoire de Hagenthal.

Il est l'auteur de nombreux articles d'histoire parus dans les annuaires de la Société d'Histoire sundgauvienne, ainsi que de travaux généalogiques parus dans les revues spécialisées.

Qu'il soit remercié de sa contribution à notre série "Les vieilles familles du Sundgau".

Les armoiries de la famille Gerthoffer  

Dans la vallée de l'Iller, au sud de la ville d'Ulm, située sur le ban de la localité de Dietenheim, se trouve encore de nos jours une exploitation agricole portant le nom de "Gerthof".

Son existence est prouvée par un acte de vente, dès le 28 février 1447.

Le préfixe "Gert" provient de l'ancien allemand Gereuth et signifie terres en friches, "Hof" étant le domaine agricole. Les habitants de cette ferme furent appelés les GERTHOFFER.

Des documents de servage de la Seigneurie de Brandenburg citent, dès 1462, une Bett (Elisabeth) GERTHOFFER et un Thomann GERTHOFFER de Hansen et de Katharina SCHENKIN, de Regliesweiler, village proche du "Gerthof".

Les plus anciens registres paroissiaux d'autres villages environnants (Wain, Oberbaltzheim, Unterbaltzheim, Sinningen, Kirchberg, ...) signalent l'existence de GERTHOFFER dans cette région.

A Angelberg

Le 7 janvier 1648 a été baptisé, à Angelberg, Johannes GERTHOFFER, fils de Georg et de Euphrosina JELE(rin).

Johannes deviendra l'ancêtre de la famille GERTHOFFER en Alsace.

Les documents manquent pour prouver le lieu d'origine du père Georg, mais ce lieu doit être l'un des villages de l'Illerthal.

Georg avait épousé, probablement en 1647, Euphrosina JELE(rin), veuve de Georg BÖGLIN. Euphrosina avait trois enfants du premier mariage, dont l'aîné Michael BÖGLIN, et sept enfants du second mariage.

A Burnhaupt-le-Haut

Les registres paroissiaux de Burnhaupt-le-Haut mentionnent, le 8 juin 1676, le mariage de Johannes GERTHOFFER et de la veuve Verena HAAS.

Comme témoin de ce mariage figure Michael BÖGLIN, établi maréchal-ferrant à Burnhaupt-le-Bas.

Cette mention permettra d'ailleurs de prouver qu'à Tussenhausen, Euphrosina JELE(rin), devenue veuve, avait épousé Georg GERTHOFFER et à reconstituer cette famille.

Michael BÖGLIN était donc un demi-frère de Johannes GERTHOFFER, qui était, lui aussi, maréchal-ferrant, mais à Burnhaupt-le-Haut.

Burnhaupt-le-Haut, berceau des GERTHOFFER en Alsace, restera leur principal domicile jusqu'au milieu du XVIIè siècle.

L'église de Burnaupt-le-Haut. Johannes Gerthoffer se maria dans ce village avec Verena Haas  

Par la suite, diverses ramifications se formèrent.

Une famille de maréchaux-ferrants

Johannes GERTHOFFER, dont l'épouse était issue d'une famille très ancienne de Burnhaupt, vivant relativement à l'aise (Johannes possède à sa mort deux maisons d'habitation plus la forge), a cru bon d'apprendre à ses deux fils, Mathias et Jean, le métier de maréchal-ferrant, un métier sans doute florissant pour l'époque.

Plusieurs descendants optèrent d'ailleurs pour cette profession jusqu'au début du siècle.

Un maréchal-ferrant, Antoine GERTHOFFER, marié une première fois à Ruelisheim, devenu veuf, se remaria une seconde, puis une troisième fois à Pfaffenheim.

En plus de son métier initial, Antoine exerçait celui de vigneron et de garde-champêtre.

Il était très apprécié par ses nouveaux concitoyens et figure très souvent comme témoin dans différents actes.

Dans son acte de décès du 21 janvier 1810, l'état civil ajouta pour la première fois un "t" à son nom.

La descendance conserva cette lettre supplémentaire, mais quitta bientôt Pfaffenheim pour Munster et surtout pour Guebwiller, lorsque l'industrie débuta dans cette cité.

Ultérieurement, les descendants de Munster vinrent s'établir eux aussi à Guebwiller, mais, fait curieux, ne se reconnaissaient aucune parenté.

Plus tard, une partie de cette ramification quittait l'Alsace pour Reims et La Croix-sur-Meuse et à présent la région parisienne.

Plusieurs familles GERTHOFFERT demeurent encore à Guebwiller et à Buhl.

Les Gerthoffer à Battenheim

L'un des frères d'Antoine mentionné ci-dessus, Jean-Jacques, se maria et élira domicile à Battenheim en 1780.

Ses contacts avec Burnhaupt-le-Haut sont pourtant restés très fidèles, puisque Jean-Jacques, devenu veuf, épousa en seconde noces Catherine KROENER, de Burnhaupt-le-Haut.

Un autre GERTHOFFER burnauptois, Jean-Thiébaut, se maria également à Pfaffenheim en 1813.

Les deux GERTHOFFER exerçaient le métier de tisserand à Mulhouse.

A Thann, des militaires

Lorsque le tailleur d'habits, Jean GERTHOFFER, épousa en secondes noces en 1855, Marie-Anne HOFFMANN, il ignorait sans doute qu'il allait être l'ancêtre d'une lignée de militaires.

De ses deux fils, Jean-Gustave deviendra capitaine d'état-major et l'autre, Camille, commandant.

Camille avait lui-même trois fils lorsque la guerre 1914-1918 éclata. A peine retraité et domicilié à Nancy, le commandant Camille reprit du service et ses deux fils aînés le suivirent.

Hélas, la mort devait les faucher, le père Camille et son fils Jean, sous-lieutenant, étaient tués le même jour du 28 septembre 1915 sur le même front en Champagne.

Louis, sergent engagé volontaire à dix-sept ans, les avaient précédés dans la mort dès janvier 1915, tué dans les Flandres.

Charles Alexandre, le plus jeune fils, devint avocat général à la cour de cassation. Il avait représenté la France au procès de Nuremberg.

Une rue de Thann porte le nom de GERTHOFFER, en l'honneur du commandant général GERTHOFFER.

Une branche à Mulhouse

Les couple Jean GERTHOFFER et Anne-Marie MERLEN sont les ancêtres d'une ramification établie à Mulhouse.

Composée essentiellement d'artisans, cette branche s'enorgueillit de compter dans ses rangs un "Meilleur ouvrier de France", en la personne de François Antoine GERTHOFFER.

Une autre ramification des GERTHOFFER avait quitté l'Alsace en 1870 pour aller habiter en Gironde et en Dordogne.

L'un des descendants de cette famille, Georges GERTHOFFER, a aoccupé durant plusieurs années les fonctions de maire de Pineuilh, commune voisine de Sainte-Foy-la-Grande.

Les ancêtres de cette branche sont Luc GERTHOFFER et Thérèse JACQUEL, mariés à Bitschwiller le 3 juin 1867.

Une grande partie de la famille est restée en Alsace, mais l'un des fils s'est établi en Bretagne et un second, barbier de son état, avait opté pour la bonne ville de Troyes.

Tailleurs de pierre de profession, les deux frères Jacques et Aloyse travaillaient dans le coquet village de Roderen. A défaut de pouvoir entrer tous les soirs chez eux, ils fréquentaient les deux soeurs Marie-Louise et Julie PELTIER.

Le mariage conclu, les deux compères restèrent définitivement à Roderen et eurent une nombreuse descendance vivant encore à Roderen, Vieux-Thann et Bitschwiller.

L'attrait de l'Amérique

Au milieu du XIXè siècle, trois familles GERTHOFFER et deux célibataires émigrèrent à des moments différents vers l'Amérique.

Grâce à l'un des descendants, Earl SHANE, une nombreuse descendance a pu être retrouvée aux Etats-Unis.

Ainsi, les descendants du couple Jean Baptiste GERTHOFFER et Elisabeth ABECK demeurent à Syracuse et environs; ceux de Boniface GERTHOFFER et de Marie-Eve WICKERT se trouvent à Pittsburgh et ailleurs en Pennsylvanie (ils sont une centaine à porter encore le nom).

Antoine GERTHOFFER et son épouse Elisabeth STROHMEYER s'étaient installés dans l'Etat d'Ohio et s'occupaient d'une ferme à Thompson jusqu'en 1918.

Aucune trace n'a pu être trouvée des deux émigrés célibataires.

Une grande partie de la famille GERTHOFFER s'était réunie en 1981 et 1985 à Burnhaupt-le-Haut, à l'initiative d'Antoine GERTHOFFER et de ses deux frères Roger et André.

Une étude de la famille GERTHOFFER a été réalisée par Antoine GERTHOFFER, domicilié à Hagenthal-le-Bas, mais originaire de Burnaupt-le-Haut, dans un ouvrage d'environ cinq cents pages.

Armoiries: la famille GERTHOFFER porte "d'azur au fer à cheval d'or, accompagné de trois étoiles à cinq rais d'argent, deux en chef, une pointe; au chef d'argent à une aigle issante de sable, becquée et languée de gueules. Heaume de tournoi. Cimier: un personnage issant, barbu, vêtu d'azur , coiffé d'un chapeau de même retroussé d'or, tenant dans la main dextre trois épis d'or, de la senestre un croc au naturel posé sur l'épaule. Lambrequins d'azur et d'or".

Les armoiries ont été réalisées en 1983 par André HERSCHER, héraldiste à Colmar.

André GANTER