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Guthmann - Guttmann

Le nom de famille GUTTMANN, avec ses variantes GUTMAN, GUTHMAN etc., est comparable au sobriquet "Bon Homme".

Mais la forme germanique du préfixe "gut" recouvre deux sens. Le premier correspond à une qualité morale : un homme bon. Le second, comparable au LEHMAN, indique un vassal, gérant un bien foncier qui lui a été concédé par son suzerain.

L'un des bâtiments anciens de "Heiligenbrunn" près de Leymen où Nicolas Guthmann fut sacristain vers 1680  

Le patronyme GUTHMANN est très ancien : un bourgeois de Cologne le portait déjà en 1164.

Au XIVè siècle, le nom se rencontre dans le Wurtemberg ainsi qu'au Tyrol.

En Suisse, les GUTMANN étaient présents à Zurich dès 1306 (Züricher Familiennamen, édité en 1994 par la Zürcher Kantonalbank). Ils portaient : "de gueules à trois épées d'argent, passées en pal et en sautoir dans une couronne d'or, les poignées en chef de même, l'épée du milieu soutenue d'une étoile à six raies d'or; trois coupeaux de sinople en poine"(Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

D'autres souches anciennes sont localisées dans les cantons de Berne, Fribourg et Zurich pour les formes GUTHMANN et dans ceux d'Argovie et de Berne pour la graphie GUTMANN.

Sans rapport direct avec les GUTHMANN, la famille de Hattstatt, issue de l'ancienne noblesse de Haute-Alsace, avait une lignée nommée GUTEMANN.

Cette famille, qui doit son nom au village haut-rhinois où elle possédait son château, avait plusieurs lignages dont les tableaux généalogiques figurent en annexe de l'ouvrage d'Auguste SCHERLEN "Die Herren von Hattstatt und ihre Besitzungen" paru en 1908.

Ces branches sont celles des "JUNGEN", "STERN", "HARST" ou "SCHÖPFLAND", et enfin des "GUTEMANNEN".

Cette dernière branche, la plus prolifique, se divisa par la suite pour finalement s'éteindre au XVIè siècle.

Mentions éparses

Deux GUTTMANN firent partie du clergé d'Alsace au XVIIè siècle.

Le premier, Dominique, fut curé de plusieurs paroisses du Bas-Rhin de 1660 à 1680.

Le second, Tobie, né en 1645 à Haguenau, termina son apostolat à Saint Martin dans le Val de Villé où il décéda en 1715. Il portait : "d'azur à une croix à double traverse d'argent, sur un mont de même, surmontée d'une étoile à huit raies d'or et accostée de deux lettres T et G de même"(Armoiries de la Généralité d'Alsace).

A Kientzheim, Louis TSCHAEN a relevé les actes notariés concernant Sébastien GUETHMANN. Originaire de Wintzenheim, il épousa suivant contrat daté de 1754 la fille du meunier de Kientzheim, Joseph ERNST. Devenu meunier à son tour, il prit en location, en 1767, le moulin du bas de Kientzheim appartenant à la baronne de Leyen. En 1772, les époux GUTHMANN cédèrent ce bail au meunier d'Ammerschwihr, Jean MADERER.

Si des GUTHMANN sont cités dès le tout début du XVIIè siècle à Ammerschwihr, ils ne semblent pas avoir laissé descendance sur place. Cependant, d'autres familles du même nom sont arrivées dans la ville entre 1750 et 1800. Elles venaient de Ribeauvillé, Ingersheim et Fessenheim.

Fessenheim et Eguisheim

Présente dès 1695, la souche GUTHMANN de Fessenheim a été étudiée par Gérard FLESCH ("Quelques familles anciennes de Fessenheim" dans l'Annuaire de la Société d'Histoire Hardt et Ried 1986).

Allié dès le départ aux SCHELCHER, Jean GUTHMANN eut dans sa descendance un fils, François Joseph, qui fut la tige des GUTHMANN de Dessenheim.

De Fessenheim, le cordonnier François Xavier GUTHMANN partit en 1847 à la conquête du Nouveau Monde.

A Eguisheim est attestée la présence d'une ancienne famille GUETTMANN. Bourgeois du village, Jean était déjà décédé en 1627, année où sa veuve se remaria avec Martin PAW.

Cette ancienneté des GUETTMANN à Eguisheim est confirmée par les travaux de Jean LORENTZ (dépouillement des registres paroissiaux).

A Colmar, Laurent GUTHMANN de Pfaffenheim fut reçu bourgeois en janvier 1735 mais dès 1547 un Nicolas GUTTMANN habitait la ville (Archives Municipales de Colmar).

Landser et Illfurth

Le patronyme était aussi présent aux environs de Mulhouse.

Enfant de Brunstatt, le jeune Nicolas GUOTTMANN fut confirmé en 1679 à Landser.

Quelques années après, plusieurs GUETMANN naquirent à Illfurth. Ils étaient enfants de Jean Jacques, qui décéda en 1711.

Enfin, vers 1825, Monique GUTMANN et son époux Etienne PHILIPP habitaient, avec leurs quatre enfants, la maison numéro un à Pfastatt.

Parmi les bangards de Thann, André ROHMER a relevé Georges GUTMANN, déjà décédé en l'an 1595.

Dans la ville voisine de Cernay, Béat GUETMAN et son épouse Catherine FELMANN achetaient des biens en 1619.

Avant la Révolution, le patronyme existait toujours à Cernay. En 1776, on procéda au partage des biens de François Joseph WENDLING de Cernay. Fondeur d'étain de profession, il laissait trois enfants à sa veuve Marie Madeleine GUTHMANN, qui semble cependant originaire de Ribeauvillé.

En octobre 1984, "L'Alsace" s'est fait l'écho de la réunion de la famille GUTMANN à Oderen : 140 personnes issues de Joseph GUTMANN venu du Bühlertal pour se fixer à Kruth au début de ce siècle furent rassemblées.

Guevenatten et Sternenberg

Plus au sud, la vallée de Masevaux abritait une ancienne famille GUETHMANN.

Elle était déjà citée en 1515 avec Jean GUTMAN, fils de bourgeois, résidant à Wegscheid (BERGHA).

Le livre-terrier de l'abbaye de Masevaux mentionnait, en 1567, un certain Peter GUOTMAN.

Pendant la guerre de Trente Ans, Gaspar et Melchior GUETHMANN furent tenus de participer au financement de la garde des portes de la ville.

Puis en 1663, Jacques ROSSEL, bourgeois de Masevaux, épousa la veuve de Jacques GUETMAN.

Originaire du canton de Berne, Nicolas GUOTMAN abjura le protestantisme à Landser avant de pouvoir épouser Catherine STRAUB le 11 janvier 1677.

Dans le village de Guevenatten se fixa Christophe GUETMANN qui y décéda en 1662. Venu lui aussi du canton de Berne et étant également de religion réformée, il se convertit au catholicisme comme cela était la règle sur les territoires de la seigneurie de Thann.

Peu avant la Révolution, François Jacques GUETMANN de Sternenberg épousa la fille de Martin HECKLY de Guevenatten. La cérémonie religieuse fut célébrée à Gildwiller, alors paroisse-mère de ces villages.

Notons aussi la présence d'une famille GUETMAN à Berentzwiller, celle du maître d'école Jean GUETMAN qui y fit baptiser ses enfants entre 1719 et 1729.

Un Nicolas GUTHMANN fut sacristain de la chapelle Sainte-Walbourg à Heiligenbrunn, sur le territoire de la commune de Leymen. C'est sans doute sous ses auspices que cette chapelle fut reconstruite en 1682. Peu avant, en 1676, Nicolas avait épousé en secondes noces Marie SIMON.

Son fils, également prénommé Nicolas, se maria en novembre 1694 avec Anne HUTTINGER. Comme le voulait la coutume, et sans doute en raison de l'aisance de la famille, un contrat de mariage fut rédigé peu avant la bénédiction nuptiale.

Henri, sans doute frère de ce Nicolas, se maria à Anne WIRTZ en 1685 à Leymen. Elle lui donna plusieurs enfants dont un fils Jean Jacques.

Preuve de la notoriété de la famille, les parrains et marraines étaient choisis au plus haut sommet de la hiérarchie locale. Ainsi en 1701, lors du baptême de Marie Ursule, le parrain fut Jean Conrad ZIPPER d'Angenstein et la marraine Marie Ursule Anne Catherine REICH de Reichenstein.

André GANTER