Le nom de famille est issu d'un prénom: Haennig et ses variantes est hypocoristique (forme familère) du prénom Heinrich.

On pourra se reporter à ce sujet aux familles HENNER et HEINIS parues dans nos colonnes qui ont la même étymologie.

Dès le XVIè siècle la forme est attestée en Allemagne.

L'abbé Aimé BEHRA rédigea en 1931 un important travail sur l'histoire de Dannemarie. Grâce à l'association pour la restauration des orgues Callinet de Dannemarie, cet ouvrage devenu introuvable fut rédigé en 1988.

Tous les passionés d'histoire locale ont à coeur de se le procurer, d'autant qu'il fait la part belle au généalogiste en citant de très nombreuses familles locales.

L'arbre généalogique Haennig est conservé aux Archives Municipales d'Altkirch

Parmi elles, la famille HAENNIG est particulièrement à l'honneur puisqu'une douzaine de pages lui sont directement consacrées.

La présente notice fait donc appel aux travaux du curé BEHRA, ainsi qu'à l'article biographique sur Thiébaut HENING paru en 1985 dans l'Annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne sous la plume d'Anne-Marie HAENNIG.

Gérard HIMMELBERGER a aussi eu la gentillesse de mettre à notre disposition ses notes sur la famille HAENIG dont il est issu.

BEHRA nous apprend que les HENING sont implantés depuis 1554 à Gommersdorf, date à laquelle "un certain HENNICK était colonger" du lieu.

Le dénombrement de 1659 mentionne Thiébaud HENING, né vers 1599, laboureur à Dannemarie.

En 1698, nous trouvons trois familles HAENNIG à Dannemarie et trois autres à Gommersdorf.

A Gommersdorf, Barthélémy HAENNIG semble être un homme aisé: il possède quatre chevaux.

En juin 1691, Thiébaud et Léonard HÄNING, frêres de Dannemarie vendent des terres qui leur appartiennent pour la somme de 96 livres (monnaie de Bâle) à Jean-Georges HARTMANN. Ces terres se trouvent au ban de Saint-Léger.

En 1667, Adam HÄNNING, Leonhard HEGER et Jacques MEYER, le vieux de Wolfersdorf sont mentionnés comme voisins bordiers de terres appartenant à Jean Conrad GROELL, terres qui payent une redevance annuelle le jour de la Saint-Martin au chapitre de Thann.

A Dannemarie, les HENING furent souvent maires de la localité, comme par exemple Barthélémy en 1663. Ce Bathélémy est mentionné dans le testament de Thiébaud HENING comme son légataire universel et comme étant son neuveu, mais il ne figure pas sur l'arbre généalogique de la stipende.

L'énigme n'est, pour l'instant, pas résolue.

Personnage illustre de Dannemarie, Thiébaud HENING y nacquit vers 1576. Une légende veut qu'un jour, il fut remarqué par l'ambassadeur de France en Suisse, le sieur DE SILLERY, de passage à Dannemarie. Toujours est-il qu'il accompagna cette famille qui lui fit faire des études poussées.

Ordonné prêtre en 1612 à Saint-Sulpice, il remplit diverses fonctions importantes, dont celle d'aumonier du roi Louis, mais il n'oublia jamais sa ville natale qui profita de ses largesses.

En 1630, il fonda une chapellerie en l'église paroissiale de Dannemarie. Il est curieux de noter qu'un des premiers chapelains fut Charles HANOQUE qui fut par la suite curé d'Ingersheim, de Guémar, de Stotzheim et de Wollgotheim (répertoire de KAMMERER).

Il n'est pas impossible que ce Charles HANOQUE fut tout simplement un HAENICK ou HENNIG !

En 1627, Thiébaud légua à l'université de Fribourg en Brisgau une importante somme d'argent dans le but de créer une bourse (stipende) pour l'éducation de jeunes gens choisis dans sa parenté.

En 1799, un immense arbre généalogique fut dressé pour pouvoir définir qui avait encore droit à cette bourse. Cette descendante impressionante comportait plus de 700 personnes et concernait de très nombreuses familles du Sundgau et du Territoire de Belfort.

Cet arbre généalogique long de seize mètres est actuellement conservé aux archives municipales d'Altkirch.

La descendance patronymique du nom HAENNIG est peu nombreuses du fait que Thiébaud n'avait qu'un seul frère, Mathieu, et plusieurs soeurs (Marie épouse de Jean MECKLER, Barbe épouse de Mathis SCHNOEBELEN et catherine épouse de Thiébaud ZENNER).

Le souvenir de Thiébaud HENING reste vif dans la localité: une place porte son nom et un tableau, restauré en 1983, le représente à genoux devant la Vierge (église de Dannemarie).

La branche de Ballersdorf, probablement originaire de Dannemarie, est représentée par deux familles en 1698.

La première est celle de Gaspard, artisan. La seconde, celle de Jean Ulrich HAENNIG, dont la fille Anne épousa suivant contrat d'avril 1712 Jean Polloronus de Ballersdorf.

En 1778, Joseph HENIG, natif de Nallersdorf, demanda à être reçu bourgeois de la localité. La communauté villageoise refusa arguant du fait que Joseph avait été en service chez un "maîtres des hautes oeuvres", terme qui désignait le bourreau.

Joseph répliqua alors qu'il ne voyait pas pourquoi il ne serait pas reçu bourgeois, son père et son grand-père ayant déjà eu ce privilège (BERGHA).