Pfaffenheim: de nombreux Hanauer sont passés par là

Voilà un patronyme bien représenté à Pfaffenheim mais dont l'origine reste énigmatique.

Le nom de famille HANAUER est fortement représenté dans le coquet village viticole de Pfaffenheim. Il existe toutefois une importante souche du nom à Wittenheim. Mais dans l'état actuel des recherches, le lien avec le berceau de Pfaffenheim n'a pas encore pu être établi.

Le nom de famille HANAUER tire son origine d'un toponyme, c'est-à-dire d'un nom de lieu. En effet, les "Hanauer" sont les habitants du lieu-dit "Hanau". Outre une ville située dans la province de Hesse, en Allemagne, ce nom est très connu en Basse-Alsace, où existait le fameux Comté de Hanau-Lichtenberg., qui comportait pas moins de douze bailliages, sept villes et quatre bourgs dans le secteur de Bouxwiller.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse consacre quelques lignes à la famille HANAUER helvétique, une ancienne famille bourgeoise de Baden en Argovie. Par ailleurs, Henri HANAUER, un bourgeois de Biberach, portait en l'an 1460 les armoiries suivantes: "D'azur à une marque de maison d'or, accompagnée d'une fleur de lys et d'une croisette du même".

Plus près de nous, à Colmar, le livre des admissions à la bourgeoisie de la ville fait état d'un certain Jean HANOWER. La maison de ce dernier était attenante à la demeure de Laurent PIMPERLIN et à celle de Jean PIMPERLIN qui furent reçus bourgeois de Colmar en 1565 et 1574.

La famille HANAUER est cotée dès l'ouverture des registres pariossiaux de Pfaffenheim. Le 26 février de l'an 1661, le curé de l'époque, Jacques MEYER, originaire du canton de Lucerne en Suisse, baptisa Elisabeth, fille de Jacques HANNAUWER et Marie DANGEL. Jacques décéda en mars 1687, quelques jours avant son épouse alors âgée de 47 ans.

Les armoiries de Pfaffenheim, commune où de nombreux Hanauer ont vus le jour

En 1674 et 1682 nacquirent plusieurs enfants de l'union de Jean HANNAUER et de son épouse Suzanne, dont le mariage n'a pas été célébré à Pfaffenheim. A ce jour, nous ne connaissons pas le lien de parenté entre Jacques et Jean HANAUER, peut-être sont-ils frères ?

A la même époque, un certain Samuel HENNAWER convola en justes noces avec Cunégonde OSTERMEYER, de même qu'un dénommé Jean-Jacques HENNAWER prit pour femme Anne Maria DIRINGER. De nombreux enfants firent la joie de ces unions, enfants qui s'unirent avec des familles locales telles que les HASENBOEHLER, ZINCK, BIEHLER ou encore HARTMANN.

Certains descendants quittèrent le village natal pour faire souche dans d'autres localités haut-rhinoises. Citons par exemple Joseph HANNAUER, fils de Joseph et d'Agathe HASENBOEHLER, qui épousa Catherine RIBER en l'an 1748 à feldkirch (relevé SAIREPA).

En septembre 1751, Joseph HANNAUER fut écroué pour une raison qui nous est inconnue, et fut conduit à la conciergerie de Colmar le même mois (registre d'écrou de la prison du château de Bollwiller).

D'autres allèrent s'installer à Soultzmatt, comme Henri HANAUER qui s'y maria en l'An X de la République Française avec Catherine KARCH. Fils de Henri et d'Anne-Marie GOETZ, il vit le jour à Pfaffenheim en octobre 1772. Au moment de son mariage, il travaillait pour le compte d'Ignace DEBENATH.

Le Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne, en cours de parution, consacre une large notice à l'abbé Charles Auguste HANAUER, professeur et historien. Charles Auguste nacquit le 20 mai 1828 à Habsheim où son père François Antoine était receveur des contributions directes.

Après ses études à Lunéville et Nancy, il entra au grand Séminaire de Strasbourg. Après avoir achevé sa licence ès-lettres à Paris, il enseigna pendant 28 ans au collège de Colmar, avant d'accepter le poste de bibliothécaire-archiviste à la ville de Haguenau.

Son père, François Antoine HANAUER, était natif de Wittenheim, et avait épousé Victoire ROELLY. Charles Auguste publia de nombreux ouvrages dont "Les études économiques sur l'Alsace ancienne et moderne" en deux volumes.

En l'an 1695, en l'église Sainte-Marie de Wittenheim, le curé baptisa François, fils de Louis HANAUER et d'Elisabeth WEISS. Celui-ci épousa Marie-Anne MAUSLER, également native du village. De ce couple nacquirent au moins deux enfants, François en Antoine.

Mais curieusement, jusqu'en l'an 1763, plus aucune union HANAUER n'est mentionnée dans le registre des mariages de Wittenheim. C'est en cette année-là que le veuf Jean HANAUER, alors âgé de 44 ans, épousa Françoise, la veuve d'Antoine TRITSCH. Peu de temps après, c'est un certain Antoine HANAUER, également veuf, qui unit sa destinée avec Catherine FRIESS, native de Buhl.

Puis, nous relevons dans le cahier SAIREPA provisoire les unions de Jean HANAUER et Catherine ADELBRECHT en 1771, Jean HANAUER et Marie-Thérèse MEMMINGER en 1775 ou encore François-Guillaume HANAUER et Marie-Anne KOEHLER en 1871.

Dans la "Chronique de Wittenheim", de Désiré RENAULD, on note quelques mentions du patronyme. Par exemple en l'An Quatre de la République, nous apprenons que les citoyens HANAUER et EBERSOL vendirent aux enchères les terres du couvent de Wittenheim en trois cent soixante parts. La dernière des parties fut gardée par François Wilheim HANAUER, alors maire du village.

Enfin, citons le mariage de Françoise HANAUER avec Joseph FIMBER, tous deux de Wittenheim qui se sont unis le 17 décembre 1792 à Notre-Dame de Mariastein en Suisse.

Le répertoire du Clergé d'Alsace de Louis KAMMERER fait état d'une seule mention HANAUER. Il s'agit de Jean HANAUWER qui fut curé de Mertzen en 1668. Aucune indication quant à son origine n'est mentionnée. En janvier 1715, lors de l'inventaire et partage au décès de Lucie MEYER, épouse de Louis GRUSER, bourgeois de Buhl, un certain Mathieu HANAUWER de Munwiller est cité parmi les débiteurs.

Enfin, "l'état nominatif des habitants du culte catholique pour la commune de Pfastatt" du début du XIXè siècle (publié dans le bulletin Bergha) fait état de Jean HANAUER, boulanger du lieu.

Comme beaucoup de familles Alsaciennes, les HANAUER ont aussi émigrés vers les Etats-Unis. Parmi eux, citons Emile HANAUER, brasseur de profession, natif de Wittenheim, qui fit sa demande de passeport en avril 1870 pour aller travailler à Buenos Aires. De même, le vigneron Sébastien HANAUER quitta son village natal de Soultzmatt avec sa femme et ses trois enfants pour la ville de New York en l'an 1847.