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Hassenforder

Le Dictionnaire Etymologique de Hans Bahlow indique que les HASSFORTHER représentent une famille originaire de Hassfurth. Cette petite ville, chef-lieu du district du même nom, se trouve sur le Main en Franconie.

Mais dans l'état actuel des recherches rien ne permet de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse.

Une ferme ancienne à Réguisheim, village où les Hassenforder vivaient déjà au XVIIè siècle  

Le berceau des Hassenforder

Réguisheim, village qui dépendait de la seigneurie de Bollwiller, conserve ses anciens registres paroissiaux depuis 1660.

Actuellement déposés aux Archives Départementales du Haut-Rhin ils sont consultables sous forme de microfilm en ce lieu ainsi qu'au Centre Départemental d'Histoire des Familles à Guebwiller.

Dès l'ouverture de ces registres les HASSENFORDER sont présents. Mais ils habitaient déjà Réguisheim avant cette date, comme le prouve le mariage de Barbe HASENFORTER célébré à Soultz en novembre 1652. Elle y épousait Jean Balthazard SCHNEIDERLIN, le prévôt de Réguisheim, et le couple eut une dizaine d'enfants. Dans l'acte de mariage de 1652 le curé indiqua pour l'épouse "von Rexen", c'est à dire originaire de Réguisheim.

Il convient toutefois de noter qu'en 1632 un certain Mathieu HASSENFORDER habite à Westhalten. Il ne semble pas y avoir fait souche car le nom disparait complètement par la suite en ce lieu.

Jean Ulrich, père de la lignée

Au XVIIè siècle vivait à Réguisheim Jean Ulrich HASSENFORDER et son épouse Madeleine STOCKER. Le couple eu de nombreux enfants, ce qui ne l'empêcha pas d'adopter également une petite fille, Anne SCHIRMANN.

Jean Ulrich, paysan aisé, était également juré de la communauté villageoise. Il décéda le vingt quatre avril 1694 et fut inhumé au cimetière de Réguisheim. Deux mois plus tard on procéda à l'inventaire de ses biens et au partage entre sa veuve et ses enfants comme le voulait la coutume.

Les biens de Jean Ulrich

Le bailli de Réguisheim, Henri Joseph FABER, fut présent à la rédaction de l'inventaire, de concert avec Martin Humbert LOISIR le procureur fiscal, Balthazard SCHNEIDERLIN le prévôt ainsi que les jurés André BILLIG et Jean BECKH.

Le partage se fit en deux part égales suivant le contrat de mariage des époux qui avait prévu cette clause, contrat que nous n'avons pas retrouvé. Une part revint à la veuve Madeleine STOCKER, l'autre aux enfants.

La ferme familiale avec ses dépendances se trouvait à Réguisheim, dans la ruelle de Meyenheim. Elle fut estimée à la somme, rondelette, de mille livres, monnaie de Bâle. Suivant le contrat de mariage la veuve en garda la jouissance jusqu'à sa mort. Ensuite, comme l'exigeait la coutume de Haute Alsace, le plus jeune fils, Jonas, pouvait en avoir la priorité d'acquisition.

Une seconde maisonnette fut estimée avec le jardin six cents livres. Là c'est le fils aîné, Pierre, qui hérita du bâtiment alors que Jean Ulrich son frère reçu le jardin.

Une autre maisonnette sise près de la précédente, valant deux cents livres, revint au fils Jacques.

Enfin une terrain à bâtir "auff der Gänsweydt" fut alloué au fils Georges et estimé cinquante livres.

Le bétail se composait de deux chevaux, trois boeufs, une vache et huit cochons. De nombreuses terres, dont une chenevière, faisaient partie de l'héritage.

La marque familiale

Comme la quasi totalité des familles rurales, les HASSENFORDER étaient illettrés et attestaient les documents officiels soit par une simple croix, soit par une marque pouvant être en rapport avec leur activité.

C'est le cas des HASSENFORDER qui validaient les actes en faisant comme marque une fourche. Jean Ulrich et Pierre signent ainsi l'inventaire de partage de 1694. Sur le même document on relève la marque du prévôt qui, malgré ses fonctions, n'en était pas moins illettré, ainsi que celles de Christophe SIFFERT et André BILLIG.

La descendance de Jean Ulrich

Jean Ulrich HASSENFORDER eu de nombreux enfants. Sept d'entre eux se marièrent et eurent à leur tour une progéniture assez conséquente. Ils donnèrent à leur père pas moins de quarante cinq petits enfants.

Les deux filles, Barbe et Anne Marie, épousèrent respectivement Christophe SIFFERT et Georges SIFFERT.

Le fils aîné, Pierre, s'unit à Elisabeth SIFFERT en 1692. Son frère Jean Ulrich se maria avec Marie MINERY. Le troisième fils, Georges, épousa Véronique GROSS la veuve de Jean WEIS. Jacques quant à lui s'unit à Anne PETER. Jonas enfin, le benjamin, se maria avec Barbe KNOLL.

Les alliances se firent ensuite avec toutes les anciennes familles locales comme les BOLLECKER, FELLMANN, GANTER, HILBRUNNER, OBERLIN, SCHMITT, STACKLER etc...

Les curés

Avant la Révolution, deux prêtres furent issus de cette famille.

Le premier, Jean Jacques HASSENFORDER, fit ses études théologiques en 1779 et fut chapelain de Murbach.

Le second, François Antoine, après avoir été vicaire de Réguishem et Pfaffenheim fut curé de Hartmannswiller. En 1792 il émigra pour ne pas trahir ses convictions religieuses et revint après la tourmente à Hartmannswiller où il décéda en 1801 (Louis KAMMERER, Répertoire du Clergé d'Alsace).

Le seau à incendie

Sous l'ancien régime les toits de chaume et l'anarchie de la construction des bâtiments, généralement en pans de bois, représentaient un risque très important d'incendie. De nombreux bâtiment, quartiers, voire villages entiers ont ainsi disparus. Pour tenter de lutter contre ses sinistres les moyens étaient dérisoires. On ne pouvait, en cas d'incendie, que faire la chaîne avec des seaux et tenter d'abattre les bâtiments pour empêcher la propagation du feu.

Une ordonnance du dix juillet 1752 stipula que chaque nouveau bourgeois devait, pour être admis dans la communauté, remettre un seau à incendie (habituellement en cuir).

En janvier 1767 le bailli de Bollwiller mit en demeure, dans un délai de six semaines, chaque chef de famille de remettre ce seau à la communauté villageoise. Un état nominatif fut alors dressé précisant ceux qui avaient déjà remplis cette obligation.

Nous y trouvons, parmi les bourgeois, Jean HASSENFORDER le fils de Job, Jean le fils de Jonas, Jacques le juré, André, Georges le vieux, Jonas, François, Georges le boulanger et Stephan.

La requête du bailli demandait également que la communauté puisse acquérir une pompe à incendie ("Feurspritz") afin de mieux combattre les sinistres. Nous ne savons pas si cette injonction fut suivie d'effet.

De Réguisheim les HASSENFORDER essaimèrent et nous trouvons en 1766 des porteurs du nom à Guebwiller où ils exercent la profession de cordonnier.

En 1811 la branche d' Oberentzen est représentée par Etienne HASSENFORDER le maître d'école.

Enfin, il est fort à parier que le nom soit présent outre Atlantique. En effet, Jean HASSENFORDER quitta Réguisheim avec sa femme et leurs six enfants en 1817 pour le Nouveau Monde.

André GANTER