Notices de familles ( 1305 entrées )

Heinis

La famille HEINIS fait partie de celles dont le nom a été composé à partir d'un prénom, en l'occurence Henri (Heinrich), qui a donné les diminutifs HEINY, HEINISCH et HEINIS.

Des HEINIS sont cités dès le XIVè siècle en Silésie: les documents mentionnent en 1345 un certain "HEINUSCH" à Schönhor et en 1403 Jean HEYNISCHER à Branau.

La tombe du douanier Heinis, décédé en 1750 à Pfetterhouse  

Les mentions sundgauviennes sont postérieures puisque le nom n'y est authentifié que depuis le XVIIè siècle.

La Suisse limitrophe du Sundgau abritait elle-aussi une famille HEINIS.

Le livre des miracles de Mariastein, ou Notre-Dame de la Pierre, relate deux miracles.

Le premier concerne en 1659 l'enfant d'Adam MULLER et Anne HEINIS de Bettwil. A sa venue au monde, il resta sans bouger pendant une heure. Par l'invocation de Mariastein, il échappa à la mort.

Le deuxième miracle eut lieu en 1651: Jean DECK et Elisbeth HEINIS prièrent suite au décès de leur enfant qui revint à la vie lui-aussi.

Le couvent de Luppach

Les HEINIS Suisses se sont-ils établis dans le Sundgau après la guerre de Trente Ans ? Rien ne le prouve pour l'instant.

Le dépouillement des actes de baptêmes de Luppach, actuellement effectué par Emile RUETSCH de Bendorf, révèle deux naissances à l'issue de ce conflit: celle d'Elisabeth, fille de Pierre HEINIS et Barbe VETTER de Riespach le 30 décembre 1645, et celle de Marguerite, fille de Jacques HEINIS et Catherine WEBER de Ligsdorf, le 27 août 1646.

Les habitants des environs venaient nombreux célébrer des baptêmes à Luppach parce que la plupart des paroisses du secteur n'avaient plus de prêtres, certains ayant émigrés pour fuir les guerres, d'autres étant décédés suite à des maladies.

A Bettendorf et Willer

Les registres anciens de Bettendorf mentionnent le mariage le 19 janvier 1681 d'Etienne HEINIS de Ligsdorf avec Catherine BRAND de Willer.

Ce dernier village est d'ailleurs l'un de ceux où s'est développé une importante branche de la famille HEINIS.

M. Fernand HEINIS de Waldighoffen conserve une copie de l'arbre généalogique des HEINIS de Willer, réalisé en 1912 par l'abbé BEHRA, alors curé de Heimersdorf.

Ce précieux document débute en 1722 avec le mariage à Willer de Jean HEINIS et Anne Marie HELL. Le couple eut un fils Joseph, époux en 1755 d'Anne Eve HESSINGER.

Ses enfants fondèrent plusieurs branches: un fils s'établit à Hausgauen, Joseph, Philippe et Jean fondèrent des familles à Willer, tout comme Etienne dont la descendance s'établit à Muespach-le-Bas, Tagsdorf, Heimersdorf et Steinbach.

A Moernach, la maison bâtie en 1838 par Erasme Orth et Marie Anne Heinis  

Moernach abrita aussi une famille HEINIS. Le 24 octobre 1688, maître Joseph HEINIS, bourgeois demeurant à Moernach, vendit une maison avec grange et dépendances à Zillisheim à maître Hans SCHLOSSER, bourgeois de Zillisheim, pous une somme de 250 livres bâloises (notariat de Bendorf).

C'est très certainement cette famille de Moernach qui a donné son nom à l'étang "Heinisweiher", qui existe aujourd'hui encore sur le ban communal de Koestlach.

Le promeneur peut découvrir à Moernach le nom de Marie Anne HEINIS sur une maison bâtie en 1838. A côté est également mentionné son mari, Erasme ORTH.

A Pfetterhouse

Le village de Pfetterhouse a connu beaucoup de HEINIS. Entre 1793 et 1850, l'état-civil de la commune contient 46 actes de mariages différents pour cette seule famille !

Le plus vieux est célébré le 2 fructidor an VI (19 août 1798) entre Henri HEINIS et Marie Anne HEYER. Rédigé en Allemand, l'acte mentionne le mois de naissance de l'époux (octobre 1775), sa profession (laboureur), ses parents (Henri HEINIS, 55 ans en 1798, et Madeleine MACKER).

Pour remonter plus haut dans le temps, la recherche est délicate à Pfetterhouse puisqu'une partie des registres paroissiaux a été perdue.

Seuls sont conservés les baptêmes, mariages, décès de 1773 à 1789 (avec deux années manquantes 1787 et 1788) et les baptêmes de 1668 à 1750. Difficile de dresser sa généalogie dans de telles conditions.

Pourtant, des sources annexes existent. Aux Archives Municipales d'Altkirch par exemple existe une correspondance adressée en 1755 par le curé de Pfetterhouse, Henry Ferdinand GERBER, à l'évêque de Bâle.

Il se plaint du trop grand nombre de messes-anniversaires à célébrer dans sa paroisse et en donne une liste exhaustive de 1564 à 1755 !

Son but était d'obtenir une réduction des fondations perpétuelles, ce qui lui valut un conflit avec la population de Pfetterhouse, que l'évêque de Bâle eut du mal à calmer.

Ce document ne donne cependant que deux mentions HEINIS. En 1754, une messe à célébrer tous les 31 janvier est fondée à la mémoire de Marie Anne HEINIS, dont le veuf est alors toujours en vie. En 1754 également sont fondées deux messes, l'une en septembre pour Jean Henry HEINIS, buraliste, et une autre en février pour son épouse Madeleine FROTÉ.

Il se pourrait que ce Jean Henry HEINIS qualifié de "buraliste" , ne fasse qu'une seule et même personne avec le douanier royal Henri HEINIS, dont la pierre tombale est conservée dans un mur à Pfetterhouse ("l'Alsace" édition Altkirch du 19 mai 1991).

Elle donne ses dates de naissance (28 septembre 1750). La plupart du temps, les messes à la mémoire des défunts étaient célébrées le même mois que celui de leur décès (septembre dans ce cas).

Notons qu'une copie de cette pierre tombale est conservée au musée national des douanes à Bordeaux.

Lors de la fonte des nouvelles cloches de Pfetterhouse en octobre 1742, les parrain et marraine de la plus grande furent François Joseph JACOBER et Marie Anne HEINIS (annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne 1990).

Celle-ci devait mourir à l'âge de 30 ans, avant 1752. C'est probablement elle qui est citée pour la messe anniversaire de 1754.

trois curés

Les HEINIS ont donné trois enfants à l'église au XVIIIè siècle.

Fils de Pierre HEINIS, dit maire de Pfetterhouse en 1768, Jean HEINIS fut vicaire de Kembs et de Sierentz avant de décéder comme prêtre assermenté de Pfetterhouse en décembre 1792.

Né en 1727 à Pfetterhouse, fils de Jean henri HEINIS et Madeleine FROTÉ (cités plus haut), Jean Baptiste fut ordonné en 1751. Il devint vicaire de Didenheim, puis curé de Mittelwihr et Pfaffenheim, où il décéda en 1759.

Enfin, Jean Népomucène HEINIS, lui-aussi originaire de Pfetterhouse, est cité de 1780 à 1782 comme vicaire de Saint-Blaise (KAMERER).

Enfin, mentionnons une branche qu'il n'est pour l'instant pas possible de raccorder aux autres: celle de Fislis, où l'état-civil est riche de 21 mariages HEINIS entre 1803 et 1872.

Rubrique conçus et réalisée par André GANTER et Christophe GRUDLER