Notices de familles ( 1305 entrées )

Heitz

Le nom de famille HEITZ provient du prénom Henri.

Sa forme germanique, Heinrich, a donné naissances à de nombreux diminutifs tels que Heintz, Heitzler, Heinz etc.

Le patronyme HEITZ est surtout localisé dans un triangle Mulhouse-Ottmarsheim-Bâle.

Bâtiment du XVIIIè siècle, le relais de la poste aux chevaux de Kembs a eu longtemps pour possessseur des membres de la famille Heitz  

Un Conrad HEITZ est mentionné dès 1512 dans les anciens registres-terriers de Mulhouse.

A Pfastatt, les HEITZ forment une ancienne et nombreuse famille.

En 1752, Jacques HEITZ dut verser une redevance avec d'autres habitants de Pfastatt, Richwiller et Mulhouse, pour "frais de déversoir".

En effet, des travaux avaient été réalisés pour permettre une meilleure irrigation des prés dans le secteur de Pfastatt-le-Château à partir de la Doller et chaque personne possédant une parcelle de terre à cet endroit devait participer aux frais d'entretien du déversoir.

Malgré la perte des registres du milieu du XVIIIè siècle pour Pfastatt, on peut entrevoir la présence de plusieurs couples HEITZ. Les registres de l'état civil, postérieurs à la Révolution, montrent que les HEITZ ont prospéré et étaient fort nombreux au début du XIXè siècle.

Pas moins de 27 mariages où l'un des conjoints se nommait HEITZ furent célébrés à Pfastatt entre 1792 et 1850.

Un état des familles catholiques de Pfastatt, daté du début du XIXè siècle, indique la présence de six familles HEITZ dont celle du maire, Jean HEITZ, époux d'Appoline GOETSCHY.

De Pfastatt, le célibataire Nicolas HEITZ partit en 1817 aux Etats-Unis.

Wahlbach et Ranspach

Les HEITZ se rencontrent de façon éparse dans plusieurs villages de Haute-Alsace.

En 1593, Georges HEITZ de Buhl fut mis à l'amende par les bourgeois de Guebwiller parce qu'il avait tiré un coup de fusil dans la rue, pour une raison que ne précise pas le document (Archives Municipales de Guebwiller).

Vers 1550, Marguerite HEITZ, épouse de Pierre MEDER, habitait Eschentzwiller.

Au XVIIè siècle, les HEITZ étaient présents à Wahlbach, Ranspach-le-Bas et Koetzingue. Dans ce dernier village, Jean Jacques HEITZ épousa Elisabeth LIEBY le 23 avril 1629.

Au siècle suivant, on rencontre des HEITZ à Spechbach-le-Haut (originaire de ce village, Marc, fils de Jean Ulrich HEITZ, épousa Elisabeth DINLEN le 25 novembre 1776 à Hagenbach) et Fessenheim, d'où Antoine partit avec femme et enfants pour le Texas.

Egalement originaire de Fessenheim, Laurent HEITZ épousa à Masevaux en 1840 Valbourgue FELLMANN. C'est sans doute lui qui fit, en 1851, sa demande de passeport pour le Texas.

Un autre Laurent, fils de Laurent de Gundolsheim, s'était marié en 1755 en l'église d'Issenheim avec Reine THUET.

Dans les registres anciens de Bartenheim, les HEITZ sont cités au milieu du XVIIIè siècle comme habitants de la Chaussée, localité que le curé nomme "via nova" dans son registre rédigé en latin.

Les armoiries de Jean-Ulrich Heitz de Kembs (dessin Pierre GANTER)  

Prévôt de Niffer

En 1676, le prévôt de Niffer, Jean Georges HEITZ, s'était réfugié à Bâle.

La famille HEITZ, toujours présente à Niffer au XVIIIè siècle, participa en 1766 au tirage au sort pour la milice provinciale. Trois HEITZ furent susceptibles de faire partie de cette milice : Jean, laboureur âgé de 21 ans, Joseph, tonnelier de 28 ans, et Jacques, laboureur de 20 ans.

En 1817, Joseph HEITZ, journalier de Niffer, quitta l'Alsace pour l'Amérique accompagné de trois personnes.

Schlierbach abritait au XVIIè siècle une importante famille HEITZ, peut-être originaire du village voisin de Dietwiller puisque la première mention d'un HEITZ dans les registres paroissiaux de Schlierbach donne cette origine géographique en la personne de Barbe HEITZ qui épousa Philippe HUFFSCHMID le 24 juin 1613.

Fuyant les ravages de la guerre de Trente Ans, Valentin HEITZ de Schlierbach se réfugia en Suisse. Le 10 novembre 1642 à Heitenried dans le canton de Fribourg, il prit pour épouse Brigitte KUBLER de "Stotzen". En 1648, il était de retour à Schlierbach puisque le 10 février il était témoin au mariage de Jean HEITZ et Anne HUG.

Veuf, Valentin se remaria le 23 novembre 1649 avec Marie KUENER, puis le 23 décembre 1654 avec Anne ROLL de Schlierbach. Peut-être fils de Valentin ou de Jean, Martin HEITZ épousa Ursule MEISTER de Schlierbach le 8 février 1677.

La grande famille de Kembs

La cité de Kembs est en quelque sorte le "fief" des HEITZ. Famille importante et aisée, vraisemblablement en relation avec celle voisine de Schlierbach, elle a joué un rôle important à Kembs.

Dans ses nombreux travaux sur le village, Louis ABEL a donné quantité d'informations sur cette famille. Il a en particulier dressé une biographie de François Xavier HEITZ, maître de poste et entrepreneur à Kembs dans la seconde moitié du XVIIIè siècle.

Cette profession fit la richesse de la famille. Aubergistes au moins depuis 1625 à Kembs, les HEITZ tenaient l'auberge "Au Cerf" qui devint par la suite le relais de la poste aux chevaux. L'auberge fut doublée d'un moulin ou pressoir à huile dès la fin du XVIIè siècle.

En 1676, l'aubergiste Jean Ulrich HEITZ fit partie des réfugiés alsaciens à Bâle, avec Marc HEITZ du même village.

A la fin du XVIIè siècle, les hérauts d'armes de Louis XIV attribuèrent à Jean Ulrich des armoiries dans lesquelles on reconnaît le cor du postillon, emblème de la poste aux chevaux, et le cerf, emblème de l'auberge.

Ces armoiries furent définies comme suit : "d'azur à un cerf d'argent, contourné et courant sur une terrasse de sinople, sur laquelle il y a un cor de postillon d'or, posé entre les quatre jambes du cerf" (Armoiries de la Généralité d'Alsace). Le sceau de Jean Ulrich est également présent sur des documents dès 1688.

En 1694, Jean Ulrich constitua un patrimoine en faveur de son fils Jean Ulrich, alors étudiant au séminaire de Porrentruy. Ce fils né en 1672 fut ordonné prêtre en 1697 et administra sa paroisse natale de 1698 à 1713, date de son décès (KAMMERER).

Son frère Laurent, jésuite, fut curé d'Epfig et d'Obernai.

Le neveu de ces curés, Joseph HEITZ, se voua également à la prêtrise et eut charge d'âmes dans le Bas-Rhin à Obernai puis à Kogenheim.

La famille HEITZ de Kembs s'allia avec d'autres familles en vue du secteur : les NANSÉ, HUG, GOETZMANN, LITZLER et PFLIEGER (ces familles ont été étudiées dans VFS 1 à 3).

Le portrait de Marie-Thérèse HEITZ, épouse de Jean Adam PFLIEGER (1744-1801), député à la Convention et régicide, a été retrouvé par le docteur Pierre PFLIEGER de Mulhouse.

Les HEITZ de Kembs ont également participé à l'aventure américaine : en 1847, Jean Baptiste HEITZ sollicita son passeport pour se rendre à New York.

Les souches de Kembs et Schlierbach ont peut-être une origine Suisse. L'armorial de la ville de Bâle donne une généalogie des HEITZ de Bâle, famille bourgeoise présente au début du XVIè siècle.

Le potier Jean "HEISS" puis HEITZ eut quatre enfants de 1534 à 1539 qui lui donnèrent une importante descendance jusqu'au XIXè siècle.

Un membre de cette famille a-t-il émigré en Haute-Alsace ? Si cela s'avère juste, son identité reste à établir.

André GANTER