HINDERPFATH.
La famille Hinderpfath est peut-être liée aux Hunderpfund ou Centlivre. Le nom de famille Hinderpfath correspond au niveau étymologique à une personne fortement imposée (payant 100 livres, une somme assez élevée). La livre, unité de compte, était divisée en 20 sols, chaque sol valant 12 deniers. En Haute-Alsace, on utilisait la livre bâloise (Pfundt Stebler) puis, progressivement à partir du rattachement à la France en 1648, la livre tournois qui était de moindre valeur. Le nom Centlivre s'apparente aux Centsols et Centdeniers. Il est très certainement une traduction du patronyme germanique Hundertpfund, déjà connu en Allemagne au XIIIè siècle. La seigneurie de Montreux, dont les villages se répartissent aujourd'hui entre le Haut-Rhin et le Territoire de Belfort, est un secteur francophone qui appartenait aux nobles de Reinach avant la Révolution. Là se développèrent les Centlivre. Une famille habitait Lutran vers le milieu du XVIIè siècle, ainsi que le montrent les travaux de Gérard Himmelberger. Abraham Centlivre, époux de Jeanne Foudrot, fille d'Abraham et d'Eve Grosjean, mourut en 1671 laissant une épouse enceinte et de très jeunes enfants. La veuve se remaria dix ans plus tard avec Jean Girardo. Henri Centlivre, un fils d'Abraham, épousa Jeanne Bourquardez de Frais qui lui donna cinq enfants au moins. Il tint cabaret à Lutran pendant de longues années et y exerça la profession de cordonnier. L'un de ses fils, qui portait le même prénom que lui, épousa Marguerite Donzé, de Chavannes-les-Grands puis Marie Bidau de Chavannes-sur-l'Etang. Il s'établit dans cette dernière localité après son second mariage célébré le 28 août 1730 et y devint maître du poste de relais routier. Henri conserva cette fonction pendant près d'un demi-siècle avant de décéder en 1783 à l'âge de 81 ans. Le deuxième fils d'Henri et de Marguerite Donzé devint prêtre. Curé de Froidefontaine, il accepta de prêter les serments exigés par les autorités révolutionnaires pour garder sa paroisse jusqu'à sa mort survenue en 1812.
Jean-Adam HINDERPFATH.
Aubergiste Au Lion ("Zum Leuwen") et conseiller à Cernay. Il est bourgmestre de Steinbach le 18 juin 1669. Inventaire après décès de sa première épouse, Marie Strohmeyer, le 23 août 1672. D'un premier mariage avec Christian Meyer, elle a eu Anne-Marie, Elisabeth et Madeleine Keller. Elle lui a donné deux enfants, Jean-Adam et Jean-Gaspard Hinderpfath. Sa maison est sise dans la ville, une grange se trouve dans la "Millengassen". Parmi les créanciers, on trouve le menuisier, pour le cercueil (2LB), et parmi les débiteurs, Jacob Schultheiss de Brunstatt, suivant obligation d'un montant de 25 LB. Les biens de valeur consistent en trois pots de conseillers en argent.
Jean-Adam HINDERPFATH.
Fils de Jean-Adam, il tenait l'auberge Au Lion. Il a épousé en premières noces Catherine Balliff le 8 novembre 1665. Inventaire après décès de sa première épouse, Catherine Balliff, le 1er août 1672, en présence de ses beaux-frères Maurice Meyer et Laurent Lauben, et du noble von Reinach. Avec Catherine Balliff, il a eu deux enfants: Anne-Barbe et Jacques-Philippe. Il leur lègue une maison, sise au fossé près de la porte basse (860 lbs), quatre chevaux, deux vaches, quatre veaux, dix cochons, une ceinture, un Pater Noster en corail, une bague avec une pierre " Krottenstein ", cinq bagues. Il se remarie le 18 juin 1672 avec Marguerite Keller, fille d'un magistrat de Belfort. Inventaire après décès le 15 juin 1690 de Jean-Adam Hinderpfath, décédé avant 1689. Martin Schnebelen, fils du tonnelier Peter, habitait près de la porte basse et avait épousé sa fille Anne-Barbe Hinderpfath qui lui donna trois enfants.
Marguerite HINDERPFATH.
Fille de Jean-Adam, Marguerite Hinderpfath épouse Philippe Jehli le 14 février 1707 à Cernay. En 1720, vente par Marguerite Hinderpfath épouse Jehli de sa part d'héritage des défunts Jean-Gaspard et Jean-Adam Hinderpfath. Elle avait hérité le 18.12.1722 et le 11.2.1723 de Marguerite Keller, sa mère. Inventaire après décès le 23 août 1754 de Marguerite Hinderpfath, veuve de Philippe Jehlin. Sa fille Anne-Catherine naît et meurt en 1719 (p : Bernard Aeberlin et Albertine Comba). Une de ses filles, Catherine, a épousé Jacques Papirer, boulanger de pain blanc, décédé (contrat de mariage le 29.7.1746). Une autre, Jeanne, a épousé Bernard Herrissé, maître tailleur de Cernay (contrat de mariage le 29.7.1746).
