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Jenny - Jenni

Ce patronyme est fort bien représenté dans la région: il en existe de nombreuses souches n'ayant probablement aucun rapport les unes avec les autres.

Le nom de famille JENNY provient de l'ancien nom de baptême Jean.

Sa forme latine, Johannes, également utilisée en langage germanique a donné naissance au diminutif Jenny, surtout en vogue dans les cantons helvétiques.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse fait mention du patronyme dans les cantons de Berne, Fribourg, Glaris, Grisons, Lucerne et Saint Gall.

De même, dans le canton de Bâle-Campagne, les JENNY sont signalés dès le XIVè siècle à Bruckten et au XVè siècle à Langenbruck.

Veu de Suisse, un Jenny fonda la souche de Lautenbach au XVIIIè siècle  

Les Jenny de Lautenbach

Grâce aux recherches effectuées par Antoine JENNY de Wittelsheim, dont le travail est déposé et consultable au CDHF de Guebwiller, nous pouvons affirmer que toutes les personnes actuellement porteurs du patronyme et originaires de Lautenbach-Schweighouse, sont issues d'un même couple.

Ces conjoints, Christian JENNY et Catherine SPIESS, s'étaient unis en la Collégiale de Lautenbach le 27 août 1765. L'époux, Christian, fils de Christian JENNY et d'Ursule WEISS, était alors maçon de profession et habitait depuis huit ans dans la commune.

Pierre JENNY, frère de l'époux, assistait en tant que témoin à la cérémonie religieuse. Il avait prit pour épouse Catherine SCHILLING quelques années auparavant à Lautenbach. Exerçant le métier de maçon, comme son frère, il devint chef de travaux au Chapitre de Lautenbach.

Son contrat de mariage en date du 27 mai 1756 (dépouillement des C.M. Lautenbach parus dans le "BERGHA"), nous a permis de connaître son lieu d'origine puisqu'il est dit natif "ab dem Strilzlerberg im Bindterlandt".

L'identification de ce lieu ne fut pas aisée mais semblerait correspondre à l'actuel Strelapass, un col se trouvant près du village suisse de Davos dans le canton des Grisons.

Ces deux frères firent donc souche dans le Florival. De l'union de Pierre JENNY et Catherine SCHILLING naquirent neuf enfants. Tous décédèrent en bas âge, à l'exception des enfants Geneviève et Jean Pierre.

La première épousa en 1777 Jean RUCH de Lautenbach. Le second décéda à l'âge de 68 ans, probablement célibataire.

Le couple Christian JENNY - Catherine SPIESS eut six enfants: Anne Catherine, Madeleine qui unit sa destinée avec Michel BROGLI, Marie Thérèse qui épousa Joseph GUGENBERGER, Jean qui convola en justes noces avec Madeleine SCHAEFFER, Christian qui prit pour femme Catherine ZEISSER et Joseph qui se maria avec Elisabeth HELLER.

Les Jenny de Guebwiller

Le répertoire du notariat de Guebwiller entre 1671 et 1760 fait état de plusieurs inventaires et partage intéressant la famille JENNY.

Le 14 mars de l'année 1696, un inventaire après décès est rédigé à la mort de Valentin JENNY, bourgeois. Inhumé le 28 décembre 1694, ses biens furent partagé entre ses sept enfants.

Valentin, fils issu d'un premier lit, né aux environs de 1659, est alors avocat au Conseil Souverain d'Alsace, bailli d'Issenheim, receveur et conseiller de l'abbaye de Murbach.

D'après l'Armorial de la Généralité d'Alsace, il portait "d'or à un homme nu de carnation qui a les bras et les jambes écartés en sautoir, et liés avec des chanoines de sable, mouvantes des quatres angles de l'écu, et qui est accosté de deux chiens passants et affrontés de gueules".

Il fit ses études au collège d'Ensisheim, puis à Wurtzbourg et Mayence où il étudia la philosophie et la théologie. Il ira même à Paris pour y apprendre le droit. A son retour, en 1689, il sera reçu conseiller à la Régence de Guebwiller.

En 1704, il entra en conflit avec le prince abbé de Murbach, Philippe EBERHARD de Loewenstein, qui lui retira l'administration des baillages de Guebwiller et de Wattwiller (Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne).

En l'année 1690, il avait épousé Marie Anne FABER. Au décès de cette dernière, il s'unit avec Anne Marguerite JAECKLIN, qui lui donna cinq enfants.

L'un d'entre eux se prénommant Charles Antoine et né en l'année 1705 sera chapelain de Guebwiller et Wattwiller (Répertoire du Clergé d'Alsace par Louis KAMMERER).

Après son décès, fut rédigé le 12 juin 1734 un inventaire et partage. On y apprend que sa mère, Anne Marguerite JAECKLIN était encore vivante, et que ses biens furent partagés entre ses trois soeurs et son frère: Suzanne Catherine, épouse de Jean Georges BÜHNER, Célestine, femme de Pierre Joseph MÜLLER procureur fiscal de Wattwiller, Marie Madeleine et Joseph Guillaume.

Les JENNY sont encore bien représentés dans la capitale du Florival au début du XIXè siècle. En effet, on y relève une trentaine de mariages JENNY entre 1792 et 1850 (relevés effectués par Laurence HASSENFORDER).

D'autres souches Jenny

Les extraits des terriers mulhousiens, publiés dans le BERGHA 49, révèlent l'existence d'un certain Lienhart JENNI à Zimmersheim. Le terrier daté de 1573 et conservé aux Archives de la ville de Mulhouse nous indique que la maison du dénommé servait de garantie pour une rente.

Les registres paroissiaux de Froeningue de 1687 font mention du mariage entre Jean JENNI, fils de Jean, bourgeois d'Illfurth "alias ex Dornach ad Pontem, Solodorensis Ditionis" (Dornach dans le Canton de Soleure) et Anne Marie ELLERBACH, jeune fille de Froeningue.

De même, le recensement de 1698 des seigneuries de Thann et Altkirch fait état de Victor JENNY, qui possédait une maison à Illfurth.

Mais, on rencontre également le patronyme à Wintzenheim dès 1727 avec le mariage de Françoise JENNY et de Jean HOLTZ.

Le village de Bollwiller fut aussi terre d'accueil des JENNY. Plusieurs mariages y furent célébrés entre 1793 et 1850, tels que l'union de Valentin et Marie Anne SCHAUB en 1801, de Rémi et Reine ERNST en 1813 ou encore François Joseph et Thérèse ROMBACH en 1843.

De même, plusieurs porteurs du patronyme sont présents dans "l'état de recensement des habitants de la commune de Bollwiller dans leurs rapports avec les fièvres intermittentes qui règnent parmi eux depuis peu après l'établissement du chemin de fer Strasbourg à Bâle".

Cet intéressant document nous donne la liste de tous les individus vivant dans la commune en 1846 en indiquant les nom et prénoms des malades, leur profession, âge, le nombre de jours pendant lesquels ils ont été malades, les dépenses en médicaments et honoraires du médecin.

C'est ainsi que l'on apprend par exemple que Joseph JENNY, journalier, 77 ans, fut atteint de la fièvre pendant 80 jours et que 50 francs ont été nécessaires pour l'achat de médicaments pour lui et son épouse Anne Marie BOENTZ (copie conservée au CDHF grâce à l'obligeance de Louis HERRGOTT).

Les Jenny aux Etats Unis

La liste nominative des Haut-Rhinois ayant émigré en Amérique entre 1800 et 1870 par Dominique DREYER, nous indique que les JENNY ont, à l'instar d'autres familles alsaciennes, été attirés par l'aventure américaine.

Mentionnons par exemple, François Joseph et Antoine, tous deux tourneurs en fer domiciliés à Guebwiller, qui ont choisis la ville de New York comme destination en 1848.

De même, Jean Georges JENNY, âgé de 30 ans, exerçant le métier de meunier quitta son village natal de Kientzheim en 1854 pour la Nouvelle Orléans.

L'ouvrage de Norman LAYBOURN sur l'émigration des Alsaciens et des Lorrains du XVIIIè au XXè siècle, relate l'existence de Frédéric JENNY, natif soit de Balschwiller, soit de Bouxwiller, partit pour l'Ohio en 1839. Il vivait encore à Cincinnati en 1872.

Doris FREYTAG