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Jordan

Les dictionnaires étymologiques sont tous d'accord pour faire dériver le nom de famille JORDAN du prénom Jourdain.

Ce dernier, d'origine biblique, est issu de l'hébreu et désigne le plus grand fleuve de Palestine.

Wentzwiller, berçeau des Jordan depuis le XVIè siècle  

Il est assez fréquent sous la forme JOURDAIN, JORDAIN, JORDANET, JORDENS etc..

La forme JORDAN est par ailleurs assez courante en Suisse, en Allemagne et en Alsace.

L'origine Suisse

Signalée à Berne dès le XIVè siècle, cette famille portait "d'azur à la fasce ondée d'agent accompagnée en chef et en pointe de deux étoiles d'or".

La souche de Fribourg prit le nom au XVIè siècle et portait "d'azur à l'étoile d'or au canton dextre du chef".

D'autres souches vivaient dans le canton du Valais et celui de Vaud (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

Quittant Dagmersellen près de Lucerne, Jean JORDAN vint à Brunstatt où il se maria en 1683 (travaux de Paul STINZI parus dans l'annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne).

A Muttenz, dans le canton de Bâle Campagne, les JORDAN sont présents dès 1369 et nous les trouvons également à Allschwill non loin de la frontière franco-suisse et du petit village alsacien de Wentzwiller.

Diverses implantations en Haute Alsace

A Spechbach-le-Haut, le curé enregistra, en janvier 1708, le mariage de Christian JURDAN et Elisabeth BAUMANN. Très précis, il indiqua pour l'époux qu'il était natif d'Allschwill près de Bâle et que son père, également prénommé Christian, venait de Ranspach-le-Bas.

Le couple eut sept enfants. Parmi eux un fils André, baptisé en 1710, qui assura la postérité en épousant à Spechbach-le-Haut Catherine BAYER de Wentzwiller.

Les armoiries de Henri Jordan, greffier à Oltingue (dessin de Pierre Ganter)  

La soeur d'André, Elisabeth JORDAN née en 1718 se maria à Aspach près Altkirch avec un descendant de l'illustre famille noble DE REINACH.

Prénommé Philippe Charles Ignace, son époux était de la branche des REINACH-HEIDWILLER-FROENINGEN. Cette branche s'éteignit après 1798 d'après l'inventaire des archives de la famille DE REINACH.

Plus au nord, à Horbourg près de Colmar, l'urbaire de la fabrique de l'église daté de 1765 mentionne le prévôt Ferdinant JORDAN. Son père, Conrad JORDAN, était alors malade et alité.

En 1671 une famille JORDAN s'installa à Schweighouse près Thann sans que nous en connaissions l'origine.

Bien avant, en 1573, un certain Sigismond JORDAN était propriétaire terrien à Brunstatt.

Dans le Territoire de Belfort nous trouvons la forme JOURDAIN avec, par exemple, le mariage en 1708 d'un JOURDAIN d'Offemont et une PRÉVÔT.

Les Jordan de Wentzwiller

La souche de Wentzwiller, étudiée par plusieurs descendants, est connue dès 1586.

Cette année là on dressa le terrier du village, volume qui est conservé à la Bibliothèque de Strasbourg. Martin JORDAN y est cité en tant que membre du conseil du village.

Les registres paroissiaux de cette commune ne sont malheureusement pas très anciens (1765), et la paroisse de rattachement, Hagenthal-le-Bas, ne conserve les siens qu'à partir de 1749.

Toujours présente à Wentzwiller, la famille compte donc plus de quatre siècles d'ancienneté en ce lieu.

En 1676 deux membres de cette famille, Apollinaire et Georges, étaient réfugiés à Bâle (Société d'Histoire de Huningue).

Les registres anciens de Blotzheim font parfois référence aux JORDAN.

Nous y trouvons par exemple le baptême, en 1691, de Christine, la fille de Jean JORDAN et d'Elisabeth WERNER. Jean avait épousé en 1690, en secondes noces, Elisabeth WERNER originaire de Kappelen. Sa première femme fut Chrischona GÜDER et leur mariage avait été célébré en janvier 1678 à Blotzheim.

De Wentzwiller à Illfurth

Du village d'origine, Wentzwiller, certains rameaux se sont fixés en d'autres lieux.

Citons l'importante branche d'Illfurth. Comportant cinq générations de tonneliers et d'aubergistes, elle débute avec François JORDAN natif de Wentzwiller. Il avait prit pour épouse Elisabeth HARNIST qui lui donna, entre 1734 et 1745, huit enfants.

Mentionnons également les JORDAN de Leymen issus de Jean Jacques qui, venant de Wentzwiller, épousa à Leymen en 1765 Anne Marie MAJOR.

Présents à Attenschwiller une famille JORDAN aura dans sa descendance Jean qui servira sous Napoléon.

Le greffier d'Oltingue

La tradition familiale veut que les JORDAN d'Oltingue soient issus de ceux de Wentzwiller. Le travail de dépouillement des registres d'Oltingue, auquel s'est attelé la famille TSCHAMBER, apportera sans doute une réponse à cette hypothèse.

Quoi qu'il en soit, un personnage important, Henri JORDAN, fut greffier du bailliage de Morimont et bourgeois d'Oltingue à la fin du XVIIè siècle.

A ce titre on lui octroya comme armoiries "d'argent à une bande de gueules et une rivière d'azur en barre brochant sur la bande, et les deux lettres H et I de sable, posées une à chaque flanc" (Armorial de la Généralité d'Alsace).

Ces armoiries sont "parlantes" et représentent la rivière du Jourdain, étymologie du patronyme, ainsi que les initiale de Heinrich JORDAN, le I et le J ayant la même fonction.

Henri avait épousé Marie Madeleine NANSÉ, issue d'une famille bourgeoise d'Altkirch (voir L'Alsace du 30 juin 1991).

Le couple eut plusieurs enfants.

Parmi eux Antoine François Hannibal, né en 1696 à Oltingue et qui fut curé de Hégenheim puis de Wolschwiller.

Son frère, Jean Henri, fut chargé de la paroisse de Pfaffenheim, village où il décéda en 1739.

André GANTER