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Labouebe - Labueb - Labube

Cette famille implantée de longue date dans le secteur de Montreux porte un nom dont le sens n'est pas facile à définir.

On peut néanmoins y relever, après l'article La, le mot Bueb.

La paroisse de Montreux-Jeune a célébré de nombreuses unions dans la famille Labouebe  

Ce dernier, en moyen-haut-allemand (Buobe) signifie garçon, c'est à dire célibataire.

Il peut aussi désigner le garnement.

Il est aussi employé dans les patois romans sous la forme BOUEBE et BOUBE.

Mais il faut noter que le registre des biens et rentes de l'abbaye de Valdieu à Lutran, dressé le 30 octobre 1569, cite Jean et Didier LABARBE.

Est-ce une déformation de LABOUEBE ou l'inverse ?

En 1613, un autre registre-terrier du même établissement religieux mentionne déjà, avec Adam et Thiébaut, la forme LABUEBE.

En 1758 est baptisé à Mertzen Jean Ulrich fils de Jean Pierre LABUEB le meunier de Saint-Ulrich et de son épouse Elisabeth HATTENBERGER.

A Montreux-Jeune, les LABOUEBE sont nombreux audébut du XIXè siècle.

On retrouve par exemple, dans les anciens registres de l'état-civil de ce village, les mariages LABOUEBE-PAGNARD (1815, de Lutran), LABOUEBE-MAUVAIS (1838, de Montbouton), LABOUEBE-HAMLARD (1842, de Romagny) et LABOUEBE-THIEBAUD (1848 de Lutran).

Vers le milieu du XVIIè siècle vivait à Chavannes-les-Grands le couple Laurent LABOUEBE-Marguerite CHERAY.

Les baptêmes de plusieurs de leurs enfants sont consignés parmi les premiers actes des registres paroissiaux de la paroisse de Montreux-Jeune dont faisait partie ce village.

Les quatre garçons de Thiébaut Labouebe

A la même époque habitaient à Lutran Thiébaut LABOUEBE et son épouse Françoise BEURET.

Thiébaut fut maire de la localité vers 1658-1663.

Quatre de leurs garçons s'installèrent dans levillage.

Simon, marié à Marguerite BOURQUARD de Courtelevant, cultivateur relativement aisé, fut le père de onze enfants dont deux moururent jeunes.

L'inventaire de sa succession dressé en 1695 nous apprend qu'il était propriétaire de deux maisons, de quelque treize hectares de terre et d'un cheptel assez important pour l'époque (2 chevaux, 3 boeufs, 2 vaches laitières, 2 génisses, 2 bouvillons, 3 veaux, 3 porcs, 4 poules et 1 coq).

Son frère, Thiébaut, fut charron à Lutran. Il épousa Eve BADAIRE, la soeur du maire de Romagny, puis, au décès de celle-ci, il se remaria à Elisabeth PARENT fille de Claude PARENT originaire des Breuleux près de Saignelégier.

Il possédait deux maisons lui aussi et une dizaine d'hectares de terre en 1686, au décès de sa première épouse.

Pierre, le troisième fils de Thiébaut, contracta mariage avec Suzanne MONNIER. Cette famille vivait bien plus modestement. Le père était invalide et ne laissa qu'une maison et moins de 3 hectares de terrain à ses sept enfants lorsqu'il mourut en 1714.

Maurice, le quatrième fils, fut lui aussi modeste cultivateur. Il se maria avec Jeanne BARBABÉ fille de Richard et de Barbe FRANCHEREZ. Ils eurent au moins 14 enfants.

La famille la mieux représentée à Lutran

Ainsi, au XVIIIè siècle, les LABOUEBE étaient la famille la mieux représentée à Lutran.

Une statistique du curé PRÉVOST de Montreux-Jeune établie vers 1715 ne cite pas moins de huit ménages portant ce nom dans le village.

Au siècle suivant, le recensement de 1836 mentionne encore huit ménages LABOUEBE alors que celui de 1866 n'en recense plus que quatre.

A partir de 1749 Georges LABOUEBE sera, pour plusieurs années, maître d'école à Lutran.

A la fin du XVIIIè et au début du XIXè la sage-femme du village était Marie LABOUEBE, épouse de Jean-Pierre FAIVRE de Valdieu.

Pendant la Révolution Louis LABOUEBE, soldat au régiment royal de Nassau, déserta comme un grand nombre de ses jeunes camarades, et fut inscrit sur la liste des émigrés du département.

Mais d'autres membres de cette grande famille acceptèrent en revanche des responsabilités communales: Blaise LABOUEBE fut membre de la municipalité de 1791 à 1793, Jean-Pierre LABOUEBE agent comunal de 1795 à 1796 et Joseph LABOUEBE adjoint au maire de 1795 à 1800.

Emigration

Au cours du siècle dernier, plusieurs personnes de la famille LABOUEBE quittèrent Lutran ou les environs pour aller se fixer dans d'autres régions de France, en Algérie, ou en Amérique.

François-Célestin et son frère Camille par exemple allèrent s'établir en Haute-Marne.

Louis LABOUEBE parti avec son épouse Catherine BEURET et leurs cinq enfants pour s'installer dansla région d'Alger.

Pierre-Joseph, un fils de Pierre-Louis et Rose LABOUEBE, fermiers dans la forêt de Normanvillars sur le finage de Florimont, s'embarqua en 1851 pour New-York.

Enfin, Joseph LABOUEBE fils de Joseph et de Marie Jeanne PAGNARD de Lutran, parti lui aussi pour la même destination deux ans plus tard, alors que son frère Emile, cordonnier à Montreux-Jeune, partira en 1866 pour Philadelphie.

Gérard HIMMELBERGER