Notices de familles ( 1305 entrées )

Lidin - Lidy - Ludi - Ludin

Le nom LIDIN ou LÜDIN est peut-être en rapport avec les "LIDI" ou "LETI" du monde germanique, anciens prisonniers des Germains ou des Francs, qui ont formé une classe sociale de "demi-libre", en échange de redevances en nature sur les terres qui leur étaient concédées ("Les Francs", P. PÉRRIN, éd. Colin).

Le suffixe "in" peut être un diminutif (petit) ou une féminisation du patronyme comme cela était le cas en Alsace pour les noms de femme.

La tombe de Pierre LEDY de Bourbach-le-Bas, au cimetière Saint-Morand d'Altkirch  

Par exemple, une fille d'un Georges BRAND, prénommée Marie, se trouvait qualifiée de "Maria BRANDIn" dans les registres paroissiaux.

FUES (Pfarrgemeinden, ouvrage traduit par Jean-Marie LIDIN) cite en 1354 Hermann LUDIN d'Altkirch, tenancier de terre à Saint-Lückart (village disparu entre Hirtzfelden et Carspach), dépendant alors du couvent de l'Oelenberg.

C'est la seule mention d'un LUDIN à Altkirch puisque l'on retrouve plus tard la famille presqu'exclusivement à Hirsingue.

D'autres souches existent cependant: en 1515, Michel et Hans LUDI figurent parmi les habitants de Masevaux.

A Lauw, on trouve également en 1617 un Wilhelm LIEDEN, époux de Barbara FLIEHER (BERGHA numéro 60).

A Landser vivait Georg LUDI (en 1676, il figure parmi les Alsaciens réfugiés à Bâle).

Un Christophorus LUDI était curé de Friesen avant 1592 (FUES).

Jean-Thiébaud LIDIN, curé-doyen de Sainte-Croix-en-plaine, fut chargé le 5 juillet 1657 par l'évêque d'estimer la valeur des biens d'un curé de Kembs, expulsé de la paroisse, qui avait laissé des dettes.

La topoymie conserve aussi le souvenir des LIDIN: à Riespach, on trouve des lieux nommés "Lidisgasse" et "Lidisbach" en 1598 (STOFFEL).

Document à Feldbach

Theobald LUDIN, maire seigneurial de Hirsingue, fut témoin d'un acte de vente le deuxième samedi de Carême en l'an 1563.

Un autre Theobald, vraisemblablement son fils, exerçait cette même fonction en 1595: il fut l'un des quatre témoins à un procès opposant à l'été 1595 la Régence autrichienne d'Ensisheim (qui administrait la Haute-Alsace) à Franz BALSAM, intendant du prieuré de Feldbach, accusé d'avoir détourné du bois appartenant à la paroisse de Feldbach.

Le 18 décembre 1596, Theobald, qui se disait âgé de 50 ans, prêta serment et annonça disposer d'une fortune personnelle de 2000 florins, ce qui représentait une somme importante. Cette mention figure dans un document trouvé en 1937 dans la vieille école de Feldbach (Annuaire de la Société d'Histoire Sundgauvienne).

Marié avant 1582, Theobald était encore maire en 1607. La fonction est restée longtemps dans la famille puisqu'en 1615, c'était un autre LUDIN, Pierre, peut-être frère de Theobald, qui en était pourvu.

En décembre 1626, Daniel LUDIN, fils de Theobald, était maire de Hirsingue.

A Bettendorf, Anne-Marie LIDIN et Simon MUNCK firent ériger cette maison en 1787  

Deux administrations seigneuriales se superposaient à Hirsingue: celle des Montjoie-Hirsingue, nobles vassaux des HABSBOURG, archiducs d'Autriche, et celle de la seigneurie d'Altkirch, possession directe des archiducs, à la tête de laquelle se trouvait un bailli (Vogt).

Les LUDIN étaient maires pour la partie de Hirsingue dépendant de la juridiction d'Altkirch.

Victime de la guerre

La guerre de Tente Ans a fait des ravages en Alsace surtout à partir de 1632.

Dix ans auparavant, la première alerte avait été l'invasion des troupes de MANSFELD dans la région. Cette incursion eut un effet dramatique pour la famille LIDIN, comme en témoignent les registres paroissiaux: "En janvier 1622, Hans LÜDIN, jeune homme et bourgeois de Hirsingue, fut fait prisonnier par les soldats de MANSFELD et malheureusement tué. Qu'il repose en paix.".

Les LIDIN ont réussi à passer le cap de la guerre fatale à beaucoup de familles de Hirsingue. Mais il fallait reconstruire un pays ravagé.

En juin 1639, sur autorisation de l'évêque de Bâle, Pierre LUDIN le Vieux (fils de Theobald, il avait épousé en 1611 Ephrasina BANNWARTH) engagea avec deux autres habitants de Hirsingue un calice en argent à un aphoticaire de Bâle contre 35 livres bâloises. L'argent devait servir à la paroisse.

Autre alerte en 1675-1676 avec le retour en Alsace devenue française des armées impériales. Beaucoup de Sundgauviens se réfugièrent à Bâle, comme Daniel LÜDI de Hirsingue.

Source précieuse pour le généalogiste, le notariat d'Altkirch, conservé aux Archives Départementales du Haut-Rhin, contient deux contrats de mariage LIDIN, ceux de deux frères, fils de Jacques LUDI et Elisabeth GROSSER de Hirsingue. Pierre LUDI, époux de Barbara, fille de Pierre BRAND de Bettendorf, passa contrat le 14 juillet 1700, huit semaines après le mariage, et remis un "morgengaab" de 60 florins.

Daniel LIDIN, marié à Anne-Marie PFLIEGER de Hirtzbach, signa contrat le 5 juin 1696 et remit un douaire de 100 florins. Le couple était marié depuis août 1692.

Bettendorf compte aujourd'hui encore une belle maison à colombage construite en 1787 par Simon MUNCK et une Anne-Marie LIDIN, dont le rapport avec la branche de Hirsingue n'a pu être établi.

Tous les LIDIN du secteur de Hirsingue ne sont pas forcément issus de la souche ancienne. Ainsi, une autre branche a pu se développer à partir de martin LYDIN, natif de Stein, dans le canton suisse d'Argovie.

Le 1er mars 1687, il demanda son certificat de filiation affirmant qu'il se trouvait "depuis 20 ans à Hirtzbach et depuis cinq ans à Wolfersdorf".

C'est certainement lui qui est cité à Retzwiller dans le dénombrement de 1698.

André GANTER & Christophe GRUDLER