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Mengis - Menges - Mängis

Le nom MENGIS représente une ancienne famille suisse qui tire son patronyme soit de l'ancien prénom Mang, soit du mot Menge (grand nombre, à l'origine grand nombre d'hommes, troupe) soit de l'action "mengen" (c'est-à-dire mélanger).

Quoi qu'il en soit, le patronyme MENGES est déjà connu dans le Nord de l'Allemagne au début du XVè siècle.

L'une des souches les plus anciennes de la famille Mengis est mentionnée à Durmenach  

Les MENGIS du Sundgau sont issus des grandes familles MENGIS des cantons d'Argovie et de Lucerne.

Longtemps, les MENGIS ont exercé la charge de "maître des hautes oeuvres", c'est-à-dire de bourreau.

La branche de Rheinfelden a exercé ce métier de"Scharfrichter" de père en fils, depuis 1550.

La branche de Lucerne, peut-être issue de la première, débute vers 1650 comme l'attestent les recherches d'Andrée LAUCHER.

Le métier ne consistait pas seulement en "exécutions", mais le bourreau avait quantité d'autres tâches de salubrité publique à effectuer.

C'était lui qui curait les fossés, s'occupait souvent de l'entretien des prisons, surveillait les animaux malades, nettoyait les canaux et les écluses, vidangeait les fosses, pratiquait parfois les autopsies.

L'aspect particulier de son métier faisait que le bourreau vivait souvent en marge de la société et était craint de ses concitoyens.

Les familles de bourreaux étaient particulièrement endogames, c'est-à-dire qu'elles ne se mariaient qu'entre elles.

Nous connaissons ainsi de véritables dynasties de bourreaux.

Pour le Sundgau, en dehors des MENGIS, citons les familles OSTERTAG et GRAFF alias CONTE.

Les alliances se passaient toujours dans ce cercle restreint et les prétendants étaient parfois contraints de rechercher au loin une future épouse.

De l'exécution à la médecine

L'ascension sociale des descendants des exécuteurs est particulièrement intéressante.

En effet, après des études parfois poussées, ils s'orientaient vers la médecine et la chirurgie tant animale qu'humaine.

Tous ne pratiquaient pas ces professions, à l'image de Johannes MENGES, tonnelier et fils du tonnelier Alexandre MENGES de Colmar, reçu bourgeois en 1703 (Livre des bourgeois de Colmar).

Anne-Marie MENGIS venue de Tenniken (Bâle-Campagne) se fixa à Bergholtz où naquit sa fille Marie-Elisabeth FEIST, puis à Altenach où elle décéda en 1733.

Sibilla MENGIS de Riedisheim épousa en 1737 Joseph HILFIGER (ALEXSYS).

Les Mengis de Durmenach

A Durmenach, Mathias MENGIS et son épouse Catharina MEYER eurent plusieurs enfants.

Parmi eux, citons Mathias, né vers 1783, qui épousa Anna RENGER de Luemschwiller en 1816, Jean, né vers 1781, qui se maria avec Marie-Anne KEIFFLIN en 1822, et enfin Joseph-Antoine, né vers 1795, qui s'unit en 1832 à Françoise KAEMPFLIN.

Tous trois exerçaient la profession de journalier.

C'est sans doute de cette famille qu'était issu Bernard MENGIS, enseignant estimé qui a donné son nom à l'école de Valdieu-Lutran.

La famille MENGIS est d'ailleurs toujours bien représentée à Roppentzwiller et Durmenach.

Le bourreau de Morschwiller-le-Bas

Un MENGIS était bourreau à Morschwiller au XVIIIè siècle.

Son fils François se prit de querelle avec Chrétien CLADEN de Hochstatt tant et si bien que, après une bagarre, Chrétien CLADEN ne se releva pas.

Le 17 avril 1764, François-Louis-Joseph-Morand-Ignace NEEF, grand-bailli d'Altkirch, adressa une requête aux autorités mulhousiennes.

La justice d'Altkirch voulut se saisir de François MENGIS, mais ce dernier était en service chez le bourreau de Mulhouse et il dépendait ainsi de la juridiction de la ville.

Nous ignorons si Mulhouse accepta de livrer le coupable, mais l'offre "de paier comptant les droits de capture..." a probablement aidé à la décision !

Dans un article publié dans "L'Alsace" du 28 août 1966, le conservateur du Musée Ch. VOEGELÉ, donnait des indications fort intéressantes sur le brevet accordé en 1655 par la ville d'Altkirch au bourreau Mathias OSTERTAG.

Ce document est conservé au Musée d'Altkirch.

Il indique en particulier que le bourreau altkirchois jouissait d'une "grande considération" auprès de la population et que la dernière exécution au gibet d'Altkirch eut lieu en 1782.

André GANTER