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Mislin - Misslin - Musslin - Misslé

Le nom de famille MISLIN est un diminutif. Il signifie en dialecte "petite souris".

Mais son étymologie est à rechercher dans la contraction du prénom Hiéronymus, dont la forme populaire est Jérôme. Père de l'Eglise, saint Hiéronymus vivait il y a plus de mille cinq cents années. Par un phénomène que les linguistes appellent hypocoristique, altération familière du nom, Hieronymus a donné MUSSMÉ et MUSSLIN.

D'autres auteurs y voient l'hypocoristique du prénom Barthélémy (Bartholomeus).

Certaines personnes du monde savant ont traduit leur nom MÜSLI en MUSCULUS, forme latine de souris.

Enfin rappelons que le préfixe Miss, Moos et Müs est très employé dans la toponymie locale, et qu'il porte respectivement le sens de mauvais, marécage et souris.

 

Si les MUSSLIN et MUSLI sont présents de toute ancienneté dans le Sundgau, ils habitaient également la Suisse, l'Allemagne et le Tyrol.

Une famille bernoise Musslin émigra à Fribourg en 1760.

Elle portait "d'or à une souris de sable".

Le prédicateur Wolfgang MÜSLI, appelé MUSCULUS, était quant à lui originaire de Dieuze en Lorraine.

Après un passage à Strasbourg où il prêcha la Réforme, il vint s'implanter à Zurich puis à Berne au début du XVIè siècle.

Sa descendance est citée dans le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse.

Le samedi après la Saint-Michel de l'année 1489, l'abbaye de Lucelle fit l'acquisition d'un étang situé à Feldbach, au bout de la forêt nommée Hermannsholtz.

Le bien provenait de la succession de feu Jean HELTBRUNN.

Ses héritières étaient ses deux filles Elisabeth et Agnès, toutes deux mariées à Belfort.

L'acte fut réalisé en présence des jurés de Feldbach, dont Thiébaut MISZLIN, et fut authentifié par l'abbé de Feldbach, Conrad HÜRTLIN, qui y apposa son sceau (Archives Départementales du Haut-Rhin, fonds de l'abbaye de Lucelle).

Non loin de Feldbach, dans la vallée parallèle où coule l'Ill, les MISLIN sont attestés de longue date.

A Durmenach, ils étaient présents avant la guerre de Trente Ans et en 1628 la jeune Agnès MÜSSLIN du village alla se marier à Knoeringue avec Nicolas WACKER.

Pendant la période troublée de la guerre, les frères du couvent de Luppach palliaient l'absence de prêtres dans les environs.

Le dépouillement des registres qu'ils ont tenu a été réalisé dans le cadre du programme Alexsys par Emile RUESTSCH de Bendorf.

Nous y apprenons le double mariage, célébré en 1642 à Durmenach, de deux MISSLIN de Durmenach avec une PRANGER de Steinsoultz et une LYBIS de Fislis.

Quelques années plus tard vivait à Durmenach Jean-Guillaume MÜSSLIN dont les enfants naquirent entre 1645 et 1650.

En 1679, Jean-Guillaume fut atteint d'une grave maladie et les médecins ne lui laissèrent aucun espoir. Il invoqua alors Notre Dame de Mariastein et fut miraculeusement guéri (Relation des miracles de Mariastein).

Famille aisée, les MISSLIN de Durmenach étaient laboureurs.

De ce village, ils ont émigré dans tout le secteur, où ils sont encore présents aujourd'hui.

Une branche se fixa dès le XVIIè siècle à Steinsoultz (travail publié par Michel SCHMITT en 1991 intitulé "Notes généalogiques concernant la famille MISLIN).

Dans les registres de Luppach, les frères ont noté le mariage en 1645 de Barbe MEYSLÉ.

Fille de Marc, elle épousa un DIETLER de Bouxwiller.

Ces mêmes registres comportent les deux baptêmes en 1648 et 1651 des enfants de Jean MÜSLEN, le maire de Werentzhouse.

Emile RUETSCH, qui travaille au dépouillement des registres de Bouxwiller, dont dépendait alors Werentzhouse, signale que le nom MISSLIN y est très courant au XVIIIè siècle.

C'est ainsi qu'il a relevé 81 baptêmes d'enfants de ce nom entre 1711 et 1792.

Comme à Durmenach, les MISSLIN de Werentzhouse étaient laboureurs, charrons, tailleurs d'habits.

Natif de Werentzhouse, Jean-Adam MISSLIN se maria à Hausgauen en 1727.

Il fut l'auteur de la branche de Hausgauen dont le curé François-Antoine BEHRA a dressé la généalogie.

Toujours grâce à Emile RUETSCH, nous connaissons la souche de Bendorf. Michel MUSSLIN y vivait avec son épouse Elisabeth VETTER.

Le couple eut plusieurs enfants, dont un fils Michel, baptisé en avril 1664.

Berger, ce dernier se maria à Mertzen en 1703 avec une Suissesse du canton de Soleure, Marie LOEW.

Dix ans plus tard, Jean MÜSLÉ, fils de Michel et Anne-Marie BACH de Bendorf, prit pour femme au même Mertzen Catherine EHRSAM du canton de Soleure.

Dans l'acte de mariage, le curé précisait que Jean était né à Grandvillars et que sa mère venait de Reppe.

A Bettendorf, Henri MUESSLIN fut imposé au titre de la corvée.

L'état dressé en 1698 le taxe pour un demi-attelage de labour, c'est-à-dire deux chevaux.

En 1573, les héritiers de feu Werlin MÜSSLIN d'Eschentzwiller durent payer à Mulhouse des cens sur divers biens qu'ils possédaient.

Vers 1550, Henri MÜSSLIN et son épouse Marguerite TROTTHOFFER habitaient Zillisheim.

En 1517, un certain Michel de Habsheim était surnommé MÜSSLIN.

Sans doute faut-il y chercher un rapport avec son premier nom: KLEINKIND.

A Rixheim, une souche ancienne était très active avant la Révolution.

A la fin du XVIè siècle, Henri MÜSSLIN, dit le vieux, et son épouse Marguerite IM REIN fondèrent une messe anniversaire pour le salut de leur âme, messe à lire en l'église-mère de Sierentz.

En pleine guerre de Trente Ans, le huit avril 1639, fut rédigé l'inventaire des biens de feu Joseph MEÜSSLIN, ancien bailli de Rixheim.

La richesse du défunt apparait alors: il possédait un chapelet en argent, un sceau en argent, deux louches en argent, etc.

L'acte ne mentionne malheureusement pas la description héraldique du sceau, sans doute personnel, celui de sa fonction de bailli ayant probablement était repris par son successeur.

Le dépouillement des mariages de Rixheim, réalisé par André KIENER, permet de relever six mariages où l'époux est un MISSLIN entre 1650 et 1700.

En 1766, François MUSSLIN était meunier à Hégenheim.

Ce métier avait déjà été exercé par Jean MÜSSLIN.

Par acte daté d'août 1695, ce Jean, alors maître-meunier à Bantzenheim, fut autorisé à construire un nouveau moulin à Rumersheim par le chevalier Anne DE HERVART, conseiller du Roi à Paris et seigneur de Landser, dont dépendaient alors Rumersheim et Bantzenheim.

Les travaux de dépouillement des passeports réalisés par les Archives Départementales du Haut-Rhin font apparaître plusieurs candidats à l'émigration.

Dès 1847, Sébastien MUSSLIN, né à Rixheim vers 1800, accompagné de sa femme et de ses quatre enfants, se fit délivrer un passeport pour rejoindre Castroville au Texas.

En 1866, Louis MUSSLIN, menuisier de Hégenheim, quitta la France pour aller à New York.

En 1889, un autre Musslin de Hégenheim partit pour Buenos Aires.

En 1893, Aloyse MISSLIN de Kembs partit pour New York alors que la même année Jean-Joseph MISSLIN, né à Werentzhouse et habitant à Mulhouse, allait rejoindre ses parents à Pittsburgh.

Aujourd'hui, les MISSLIN y possèdent sûrement un oncle d'Amérique.

André GANTER