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Munch - MUNCK - Moench

Le nom de famille MUNCH ou MUNCK est très courant dans le Sundgau.

Il correspond au mot français moine: à l'origine, les MUNCH-MUNCK auraient pu être des paysans attachés à l'exploitation des terres d'un couvent.

Le mot Münch est par ailleurs très présent dans la toponymie sundgauvienne.

Il est important de ne pas confondre les MUNCH-MUNCK avec les MUNSCH, MUNCHI et DIEMUNSCH qui ont une toute autre étymologie (ces derniers proviennent de l'ancienne forme du prénom Dominique: Demange).

 

En 1194, Hugo MONACHUS était avoué de l'évêque de Bâle.

Cette famille noble des MUNCH donna naissance à plusieurs rameaux.

Elle portait "d'argent au moine vêtu de sable, chaussé de sinople".

L'une des branches, appelée MUNCH von Landskron, était implantée dans le Sundgau et fut très puissante aux XIVè et XVè siècles.

L'un de ses membres, le chevalier BURCKARD, servit la France et fut tué lors de la terrible bataille de Saint-Jacques en 1444.

Une autre famille établie en Alsace, les MUNCH de Stettenberg, s'éteignit dès le début du XIVè siècle.

La branche de Munchenstein fut la dernière de la famille et disparut avec le dernier porteur mâle du nom, le chanoine Jean-Béat-Antoine (Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse).

Le patronyme MUNCH-MUNCK étant courant, il est normal de trouver des souches nombreuses, sans pour autant y rechercher une origine commune.

Citons par exemple l'arbre généalogique MUNCK qui commence vers 1533 à Neuenstadt et se poursuit jusqu'à nos jours à Hambourg.

Mentionnons aussi Bourckart Mönsch, originaire de Bimbach en Franconie, qui vint en tant que soldat à Colmar en l'an 1619.

Mentionnons enfin la présence des MUNCH à Sainte-Croix-en-Plaine, à Habsheim, à Guewenheim d'où André MUNCH partit pour Wurzburg vers 1670.

D'autres MUNCK habitaient Cernay où naquit en 1726 Jean-François-Antoine, curé de Buhl, et en 1720 Christophe Henri, curé d'Uffholtz.

Les MUNCK de ce secteur eurent des fonctions importantes: bailli de Thann, chancelier de Murbach, avocat au Conseil Souverain d'Alsace, bailli de Cernay, de Saint-Amarin, etc.

Dès le tout début du XVIè siècle, les registres de cens de Mulhouse mentionnent des MUNCH.

En 1505 et 1523, Hans MUNCH habitait Brunstatt.

En 1504, Jacob et Werlin MUNCH demeuraient au même village.

A la même époque, Lienhart MUNCH résidait à Didenheim (BERGHA 49).

De Zimmersheim était originaire Jean-Georges MUNCH. Ordonné prêtre en 1671, il fut curé de Friesen puis de Rantzwiller où il décéda en 1709.

Doyen du chapitre "Inter colles", il portait comme armoiries "d'argent à une croix de gueules, cantonnée de quatre étoiles d'azur" (Armoiries de la Généralité d'Alsace).

De Zimmersheim également venait Henri MUNCH qui épousa en novembre 1682 à Michelbach-le-Haut Véronique STIRMANN de Vieux-Ferrette.

A côté d'Altkirch, la localité de Wittersdorf abritait une ancienne famille MUNCH.

Le dénombrement de l'année 1698 indique la présence de Nicolas MUNCH dans ce village.

En 1700, Marc MUNCH épousa suivant contrat Suzanne STEIB d'Obermorschwiller.

En 1755, Jean MUNCH alla mourir à Aspach où il fut inhumé le lendemain de son décès (travaux de la famille STIMPFLING).

Un autre Jean natif de Wittersdorf faisait partie, en 1807, des armées napoléoniennes (Cohorte d'Altkirch).

 

Les MUNCH résidaient aussi à Hirtzbach.

Citons Marc MUNCH qui épousa, suivant contrat de 1694, Anne HARNIST, veuve de Sebastien STEIB de Wittersdorf.

Un autre Marc MUNCH, à qui Barbe WULLIAM d'Altkirch demandait en 1777 des dommages et intérêts pour un cerisier que le dit MUNCH avait coupé abusivement, fut protégé par le baron Joseph-Antoine DE REINACH-HIRTZBACH, seigneur de Hirtzbach (inventaire du fonds de la famille DE REINACH).

En 1658, Jean MÜNCH, bourgeois de Hirtzbach, bénéficia d'une donation faite par Anne LOTZ.

C'est peut-être ce même Jean Mönch qui est mentionné en tant que réfugié à Bâle en 1676 et c'est sans doute sa fille qui épousa, en 1685, Pierre HARTMANN.

Quatre vingts ans plus tard, un autre Jean MUNCH assigna en justice Antoine STOECKLIN pour un motif qui nous échappe.

En 1715, Nicolas MUNCH, bourgeois de Hirtzbach, prit pour femme Catherine HORNER, originaire du Brisgau.

En février 1740, Marc MUNCH, fils de Pierre, se maria à Luemschwiller à Marie SCHNELL.

Enfin, l'on peut découvrir aujourd'hui encore à Hirtzbach la maison construite en 1785 par Joseph MUNCH.

A Heimersdorf, Georges MUNCH époux d'Anne STEMMELEN s'éteignit en 1668.

Son fils Mathias fut meunier et eut plusieurs enfants de son épouse Catherine BRAND.

Parmi eux, un fils Daniel, né en 1693, épousa Madeleine RISSER et reprit le métier de son père à Heimersdorf.

Son fils Jean-Jacques, époux de Catherine HERTZOG, fut meunier à Hirsingue.

Parmi les enfants du couple, François-Joseph, né en 1758, fut l'auteur de la branche de Guevenatten par son fils Morand. Hirsingue vit naître le curé Jean-Guillaume MUNCK, qui décéda jeune comme curé de Wittersdorf au début du XVIIIè siècle.

Un peu plus au sud, Friesen comprenait, avant la Révolution, plusieurs foyers MUNCH-MUNCK.

Citons, à partir des travaux de Denis WALDEJO, les unions passées par les MUNCK avec les familles HERTZOG, JELSCH, MEYER, CHRIST et SCHILD.

L'armorial de la ville de Bâle donne un schéma généalogique de la famille MUNCH de Bâle dont une branche donna de nombreux maires de Petit-Huningue aux XVIè et XVIIè siècles.

Elle est issue de Burkart et Henni MUNCH qui vivaient vers 1370 à Michelbach et Knoeringue.

Il est tout à fait étonnant de remarquer que cette famille a traversé les siècles et que, six cents ans plus tard, elle habite toujours le secteur.

Les anciens registres de la paroisse de Knoeringue citent le mariage, célébré en 1616, de Melchior MUNCH et Elisabeth HUENLER.

Nous y relevons également, en 1634, celui de Claus Mönch et Anne HUMLER.

Le registre des fondations de messes anniversaires de Knoeringue fut recomposé en 1660 après la guerre de Trente Ans.

Il comporte une messe à lire pour la famille MUNCH le jour des Trois Rois.

Dans la seconde moitié du XVIIIè siècle, les MUNCH de Knoeringue étaient tisserands, cordonniers, charrons, tailleurs d'habits.

En 1789, le curé de Knoeringue inhuma Anne-Marie RUNSER, la veuve de Jean MUNCH, ancien "Ludimodératoris" c'est-à-dire maître d'école.

Un quart de siècle auparavant, Sébastien MUNCH avait vu le jour à Knoeringue.

Vicaire de Wuenheim, émigré pendant la Terreur, il fut curé de Luemschwiller puis de Steinbrunn-le-Bas où il décéda en 1814.

Sa pierre tombale était pieusement conservée dans le cimetière de Steinbrunn (KAMMERER et WALTER).

De Knoeringue, un rameau se fixa au début du XIXè siècle à Hundsbach.

Dans la localité voisine de Michelbach-le-Haut, les MUNCH occupaient les fonctions de prévôts et maires, avant d'essaimer vers Berentzwiller, Folgensbourg, et sans doute Lutter, Grentzingen, Raedersdorf et Oltingue où ils étaient présents avant la Révolution.

Emile RUETSCH a trouvé la présence dès 1603 de MUNCK à Bouxwiller et Werentzhouse.

A Rixheim, Jacob MINCK possédait ses armoiries en 1598.

Elles sont représentées dans un moule à gaufres conservé au Musée Historique de Mulhouse (BMHM 1924).

Enfin, pour clôre ce tour d'horizon des MUNCH-MUNCK, signalons la présence en 1676 à Bâle de Jean, Steffan et Roman MOENCH d'Attenschwiller, Caspar MöNCH de Hombourg, Jean-Georges MOENCH de Michelbach-le-Bas et Jean-Michel MOENCH de Hégenheim.

André GANTER