Famille particulièrement intéressante quant à l'origine de son nom. En effet, le patronyme MUNSCH est issu du prénom Dominique. Ce prénom, très vénéré en Lorraine sous son ancienne forme DEMANGE, a été altéré du fait du dialecte en DIEMUNSCH. Le nom DIEMUNSCH, qui a subsisté en certains points, a ensuite été contracté en MUNSCHI et en MUNSCH. Les très nombreux MUNSCH de la vallée de la Thur doivent donc leur nom au prénom Dominique et tirent probablement leurs racines de la proche Lorraine. Munschi est d'ailleurs souvent employé comme prénom dans la vallée aux XVI et XVIIè siècles. Ce prénom Dominique (du latin Dominus = Seigneur, d'où Dimanche = jour du Seigneur), a aussi été non pas altéré mais simplement traduit et a ainsi donné naissance au nom SONNTAG. Pour en revenir aux MUNSCH, rien d'étonnant à ce que cette famille soit très fortement implantée dans la haute vallée de la Thur qui avait des rapports particuliers avec la Lorraine et l'abbaye de Remiremont. Dès 1536 un Hans MUNSCHi est attesté dans la vallée. En 1549 on cite Martin MUNSCHI à Fellering, et Jean MUNSCHI membre du Conseil d'Oderen. En 1569 Nicolas MUNSCHIN est bourgeois de Kruth. En 1608, Nicolas MUNSCHI de Fellering demande à être reçu bourgeois de la ville de Guebwiller. Une autre branche émigre pendant le guerre de Trente Ans dans la vallée du Florival : c'est celle de Jean MUNSCHI tanneur à Lautenbach et fils du prévôt de la basse vallée de St Amarin Jean MUNSCHI. Ce dernier, bourgeois d'Urbès, a eu de nombreux enfants de ses deux épouses Madeleine HALLER et Barbe BURGUNDER. C'est ce Jean MUNSCHI qui sera gratifié d'une prime de 2 livres et 10 sols en 1675 pour avoir abattu deux loups. Une autre souche importante à Urbès est celle de Thiébaut MUNSCHI, membre du Conseil de St Amarin, et de ses deux épouses Barbe SIFFERLEN et Barbe ARNOLD. Un des fils de Thiébaut, prénommé Marc, se mariera en 1649 à Oderen avec Agathe BUCKENTHALER. Il sera maire seigneurial de la haute vallée de 1671 à son décès en 1685. Un autre fils, prénommé Thiébaut comme son père, sera assassiné en juillet 1676 par des soldats de passage. Une des trois filles de ce dernier épousera un VILLEMIN de Château-Lambert. La branche de Fellering donnera entre autre Jean Caspar, meunier à Fellering et fils du boulanger Jean MUNSCHI. Il épousera en secondes noces à Guebwiller en 1666 Eve NEGLER. De cette seconde union sont nés plusieurs enfants dont le fils Jean Thiébaut qui héritera du moulin de Fellering. Ce moulin provenait, par alliance, de la famille FRIDMANN, très ancienne famille de meuniers de Guebwiller. La famille MUNSCHI de Fellering a aussi le privilège de posséder l'acte notarié le plus ancien de la vallée. Il s'agit d'un inventaire mortuaire daté de 1598 et conservé aux archives départementales du Haut-Rhin (voir à ce sujet le bulletin municipal de Fellering). En 1718 un autre MUNSCH, également meunier, demande l'autorisation de reconstruire le petit moulin à farine d'Urbès. Une autre branche est celle de Mitzach et Moosch, avec en particulier Mathieu MUNSCH aubergiste à Moosch en 1630. Cette année-là le grand bailli lui inflige une amende pour avoir, contrairement au réglement de la vallée, hébergé dans son auberge une étrangère. Mathieu MUNSCH adresse une requête à la chancellerie de Murbach pour expliquer qu'un certain Adam SPILLMANN lui a amené cette femme enceinte pendant le temps pascal, lui affirmant qu'il était chargé de la conduire auprès de son époux à Nancy. Mais cette femme se trouvant sur le point d'accoucher, il a demandé à Mathieu MUNSCH de bien vouloir l'héberger jusqu'a ce qu'elle ait accouché. Trois jours après son enfant est né et elle est repartie. Une branche habite Malmerspach, avec en particulier Louis MUNSCH, né vers 1590, fils de Grégoire, et qui épouse par contrat en 1630 Eve HALLER. Leurs enfants s'allieront aux RONINGER, KOERLE d'Aspach, et BOBENRIED. Enfin, la branche de Willer sur Thur débute avec Gangolphe MUNSCH, marguillier et bourgeois de Willer, dont les enfants se sont alliés aux MULLER, KESSLER, WEYNACHT, KIRCHMEYER et EBERLIN.
