Notices de familles ( 1305 entrées )

Reitzer - Raitzer - Rayser

L'étymologie du patronyme REITZER n'est pas une évidence.

On peut y voir le mot dialectal "Reizker", champignon comestible que l'on appelle le lactaire, mais sans doute est-il plus juste de rechercher l'étymologie dans sa racine "reiz" signifiant stimulant, attrayant, charmant: le premier porteur du nom était peut-être particulièrement aimé.

Il peut aussi y avoir un lien avec la famille RITZER du Tyrol connue dès l'année 1480 (Tiroler Familiennamenkunde). Dans cette région, le nom RITZER proviendrait de RITZ, lui même issu du prénom Heinrich.

Les travaux de la Société d'Histoire de Masevaux, et en particulier ceux portant sur l'exploitation des anciennes mines et les déplacements de personnes qui y étaient liés, apporteront probablement un jour une réponse précise.

 

Bourgeois de Mollau, Mathias REITZER décéda pendant la guerre de Trente Ans.

Il avait acquis le droit de bourgeoisie en 1617 d'après le registre des comptes du bailliage, registre conservé aux Archives de la Ville de Colmar.

En février 1636, l'inventaire et le partage de ses biens furent décidés. Ce document, rédigé en allemand gothique de l'époque, se trouve aux Archives Départementales du Haut-Rhin.

Il nous apprend que Mathias avait épousé en premières noces Anne RUNDA dont il eut au moins deux enfants, Sébastien et Catherine.

Le premier, que l'on désignait couramment sous le diminutif "Baschen", épousa Anne SCHWEIGER en 1651 à Soultz. Le couple se fixa à Wuenheim où il eut descendance.

La soeur de Sébastien, Catherine, épousa Morand SPILLMAN. Les époux SPILLMANN eurent une nombreuse descendance à Urbès où ils résidaient.

Preuve d'une bonne entente familiale, le gendre fonda une messe anniversaire en l'église Saint-Jean de Mollau pour le salut des âmes de ses beaux-parents.

De sa seconde épouse, Mathias REITZER eut un fils Thiébaut qui décéda jeune et une fille Barbe qui vivait encore en 1636.

Quelques années plus tard décéda à Fellering Adam REITZER, natif de Kirchberg.

Un certain Richard REITZER de Kirchberg - qui pourrait être son oncle - hérita des biens d'Adam.

Dans la haute vallée de Masevaux, la famille REITZER est bien connue.

Elle réside à Kirchberg depuis près de quatre siècles.

Grâce aux travaux réalisés au début du siècle par le curé François Antoine BEHRA, enfant de la vallée, nous sommes bien renseignés sur cette famille.

De sa fine écriture, BEHRA a rempli plusieurs feuillets reconstituant ainsi une quarantaine de couples avant la Grande Révolution.

A partir de ses relevés, il a dressé un arbre sommaire, remontant à Valentin REITZER né au tout début du XVIIè siècle et marié à Barbe MEYER.

Peut-être père de Valentin, un Louis RAYSER était lieutenant de la seigneurie de Masevaux en 1596.

Le 25 avril à Belfort, il prêta une somme de 100 livres bâloises à Cuenot Jehan PEQUIGNOT de Chèvremont (Protocoles du notariat, Archives départementales du Territoire de Belfort).

Valentin, qui habitait Kirchberg, eut un fils Georges, baptisé en février 1633 en l'église paroissiale de Sewen.

Ce fils épousa, suivant contrat de mariage daté du 4 septembre 1650, Christine ERHART de Kirchberg.

Les conjoints qui demeuraient à Kirchberg eurent plusieurs enfants dont un fils Jean Georges qui se maria vers 1686 avec Barbe FLUHR.

Ayant droit de bourgeoisie à Kirchberg, Georges père y acquit de nombreux biens. C'est ainsi qu'en novembre 1670 il acheta au meunier de Masevaux Jacques EBMEYER un pré au finage de Kirchberg, pré qu'il paya 41 livres, monnaie de Bâle.

Son fils Jean Georges eut une importante descendance par ses trois fils Jean Henri, Laurent et Michel.

Natif de Kirchberg, Jean REITZER se déplaça à Soppe-le-Bas.

Probablement fils de Georges et de Christine ERHART, il épousa vers 1697 Catherine ROPPE.

Le couple eut cinq enfants et l'un d'eux quitta Soppe pour établir sa demeure en 1726 à Schweighouse près de Thann.

La perte des registres empêche de relever sa descendance mais en 1766 deux REITZER de Schweighouse, Jean et Nicolas, faisaient partie des miliciables.

Arrière-petit-fils de Valentin REITZER, Michel REITZER se maria par deux fois.

Sa première épouse, Marguerite BLOCH, lui donna onze enfants.

De sa seconde femme, Suzanne BIHLER, il eut encore trois fils dont le dernier se prénommait Pierre.

Baptisé en avril 1653 à Kirchberg, Pierre se maria en juillet 1789 à Ungersheim avec Marguerite MOS.

Après le décès de son épouse, il convola en secondes noces avec la veuve Madeleine KECH, native de Linthal.

Le demi-frère de Michel, prénommé Séraphin et qui habitait également Ungersheim, quitta l'Alsace en 1817 pour rejoindre l'Amérique.

La commune de Niederbruck connut un exode important au XIXè siècle.

Elle passa de 464 personnes au recensement de 1836 à 351 personnes trente ans plus tard.

La famille d'Ambroise REITZER sollicita des passeports pour l'Amérique en août 1853.

Le grand-père, Jean Henri REITZER, tenait la scierie de Kirchberg avec son épouse Françoise RINGENBACH.

Le fils du couple, Henri, avait épousé Marguerite NAEGELEN à Niederbruck au mois de Messidor de l'An IV de la République (juin 1796).

De cette union naquit en 1804 Ambroise REITZER. Egalement scieur de profession, Ambroise épousa une fille MANIGOLD de Stoecken.

Le couple eut plusieurs enfants dont un fils Ambroise, né en 1833, et une fille Françoise née l'année d'après.

Ambroise père et son épouse demandèrent un passeport pour Philadelphie.

Le fils sollicita en même temps une autorisation pour rejoindre, avec sa soeur, Castroville au Texas.

Les REITZER ont fait partie de l'épopée des Alsaciens du Texas et l'ouvrage "The History of Medina County - Texas" publié en 1991 comporte de nombreuses références sur cette intéressante famille, prouvant que le nom y est toujours connu.

André GANTER