Le nom de famille ROESLIN est tout-à-fait caractéristique d'Illfurth.

On peut y voir un diminutif du cheval, en alsacien s'Ross.

Sous sa forme s'Rosle il correspond au cliquetis et le Rossele désigne en dialecte le hochet (Dialectionnaire Guizard-Speth).

La rose peut aussi être invoquée quant à l'étymologie du nom, rose que l'on retrouve dans les armes de la souche suisse.

En tant que nom de lieu, le Dictionnaire Topographie de Georges STOFFEL mentionne ce nom dès le XIVè siècle à Roppentzwiller et Steinbach (Röslen) ainsi qu'à Rouffach (Roeselinsmatte).

Dans cette ville habite en 1442 Hans ROESELIN, qui est qualifié en 1466 de prévôt de Soultzmatt (Urkunden und Regesten des Stadt und Vogtei Rufach, de Theobald Walter).

Un siècle auparavant le chevalier Henriat ROESELINUM habitait également Rouffach et, en 1343, la veuve de Claus RESSELIN vendit une maison sise dans la ville.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse mentionne une famille ROESLI établie dans le canton de Lucerne.

Cette famille, bien représentée dans l'Entlebuch, portait des armoiries publiées dans l'annuaire de 1955 de la revue "Blätter für Heimatkunde aus dem Entlebuch".

Dans le Haut-Rhin, Jean Jacques RÖSSLER originaire de "Höflicken" en Suisse prit à bail le moulin de Saint Morand en l'année 1663.

Il remplaçait en cela Jean Jacques MARTIN et fut suivit l'année d'après par Henri MARRER, tous deux également d'origine helvétique.

Dans sa notice sur la famille Brem de Montreux, Christophe GRUDLER citait, en 1574, Jean ROSLIN le boucher de Chavanatte.

Il fut celle année-là parrain d'Elisabeth BREM, sa commère étant la noble Elisabeth DE REINACH.

A Wattwiller Claus RÖSSLIN possédait des biens en l'an 1573.

Dans la ville d'Altkirch résidait dès 1584 un certain RÖSLIN dont le prénom nous est inconnu.

En septembre 1718 naquit dans la capitale sundgauvienne Jean Thiébaut ROESLIN.

Fils de Jean Thiébaut et de Reine Zurbach, il fit ses études à Fribourg en Brisgau et fut ordonné prêtre en l'an 1742.

Employé à l'officialité de la ville durant deux années, il fut aussi chapelain et décéda à Altkirch en mars 1776 (Louis KAMMERER, Répertoire du Clergé d'Alsace).

Dans la vallée de la Largue une famille ROESSELEN était présente en 1627.

Un document conservé aux Archives de Mulhouse donne la composition des élus de la mairie de la Largue à cette époque: un maire, André STRAUB, et huit jurés dont Jean ROESSELEN.

Ce Jean est peut-être identique à Jean RÖSLIN, cité en 1590 comme voisin bordier des propriétés de Thiébaut FREYBURGER de Fulleren.

Non loin de là, à Largitzen, Jacques STUBENHOFEN né vers 1618 demanda un certificat de filiation pour s'installer définitivement à Hirsingue. Ce document précise que sa mère se nommait Adélaïde ROESSLERIN.

Illfurth abrite depuis fort longtemps une ancienne famille ROSELIN.

Grâce à Monsieur ROESLIN du village, qui nous a signalé les importants travaux généalogiques du curé KAYSER et en a permis la sauvegarde par duplication, nous sommes maintenant bien renseigné sur cette lignée.

Elle apparaît dans les archives anciennes de la paroisse sous la forme RESSLE et RÖSSLEN dès 1556.

En 1561 Jean Michel RESSLE fut maire seigneurial de la localité.

En mai 1595 Thiébaut ROESLE épousa Barbe RIEDINGER. Le couple eu de nombreux enfants. Parmi eux Simon qui s'unit en 1616 à une GROSHENNI et Albert qui se maria avec une SCHLOSSER puis une JUNCKER. Tout comme Jean Michel, Thiébaut exerça la fonction de maire d'Illfurth.

Un magnifique document conservé à Mulhouse et daté du dix sept mai 1624 comporte son sceau gaufré, difficilement lisible. Le document précise que "Theobald RÖsslein" est alors maire seigneurial de la seigneurie d'Altkirch à Illfurth.

Du chef-lieu de canton les ROESLIN ont essaimés dans les alentours.

Dès 1619 nous les retrouvons à Dornach près Mulhouse où ils font souche, alliés aux maires locaux.

A l'époque révolutionnaire une branche d'Illfurth se fixa à Heidwiller d'où des descendants iront se fixer dans la région parisienne.

Le dénombrement de 1698 de la seigneurie d'Altkirch recense quatre familles ROESLIN.

Elles habitaient toutes Illfurth et étaient assez aisées si l'on compare la composition de leurs attelages à celle des autres habitants.

Preuve également de cette aisance, de nombreux contrats de mariage furent dressés tout au long des XVII et XVIII^èmes siècles, contrats où le montant du douaire est généralement double de la norme, c'est-à-dire de cent livres au lieu des cinquante habituelles.

Les ROESLIN ont toujours été prolifiques, les familles de dix enfants et plus étant chose courante.

Il n'est donc pas étonnant que le nom soit toujours porté à Illfurth malgré les vicissitudes des nombreuses guerres qu'eurent à subir nos aïeux et nos parents.