Notices de familles ( 1305 entrées )

Roessler

ROESSLER.

La famille Roessler apparaît à Illfurth dans les archives anciennes de la paroisse sous la forme Ressle et Roesslen dès 1554. En 1554 sont cités Cleuwin, Theobald et Claus Roeslen. En 1561 Jean-Michel Ressle fut maire seigneurial de la localité. Cinq autres Roeslen vivent alors au village : Cleuwin, Theobald, Claus et deux Jean. Jean Roeslen est juré entre 1572 et 1574, 1579 et 1584, 1590 et 1591. Un autre Jean est juré entre 1602 et 1603. Dès 1589, une Chrischona Dangel épousait au village Valentin Ross. Le 14 juillet 1589, Jean Roessler épouse Anne Wetzel d'Oberspechbach, dont il a Jean (24.6.1590), Catherine (13.8.1592), qui épouse Matthieu Grosshenni le 10 juillet 1612, Georges (13.3.1594) et Ursule (5.3.1596). En 1589 et 1593 se marièrent à Illfurth deux filles Wetzel de Spechbach, la première, Anne, avec Jean Roesslin et la seconde, également prénommée Anne, avec Thiébaut Kutler. Le 15 mai 1595, Thiébaut Roesle épousa Barbe Riedinger. Le couple eut de nombreux enfants et Theobald fut juré d'Illfurth en 1605. Parmi eux, Simon (26.5.1596) qui s'unit le 8 février 1616 à Anne Groshenni, Thibaud (13.5.1599), Marie (31.8.1601), Catherine (3.8.1604), un mort-né (23.6.1615) et Jean-Albert (6.11.1612-29.10.1668) qui se maria avec Marie Schlosser puis Marie-Catherine Juncker. Tout comme Jean-Michel, Thiébaut exerça la fonction de maire d'Illfurth (1622-1633). Un magnifique document conservé à Mulhouse et daté du dix sept mai 1624 comporte son sceau gaufré, difficilement lisible. Le document précise que "Theobald Roesslein" est alors maire seigneurial de la seigneurie d'Altkirch à Illfurth. Le 22 septembre 1622, Diebolt Roesslin, maire d'Illfurth, est accusé d'avoir roué de coups Jean-Jacques Kueffer, qui a construit un nouveau moulin à Illfurth en-dessous du moulin de la Burnkirch. Dès 1622, il s'opposa, à l'instar de la quasi totalité de la communauté d'Illfurth, à la construction d'un second moulin par Jean Jacques Kieffer : "En décembre 1625, le moulin était presque terminé, mais les experts constatèrent que la route qui passait près de la Burnkirch ne pouvait plus être utilisée comme auparavant, que dans le gué le niveau de l'eau était monté d'un demi-pied, que le moulin Foltzer en souffrait et que les terres du voisinage risquaient davantage d'inondations. Une fois le moulin Kieffer en état de fonctionnement et les actions administratives épuisées, on en vint aux voies de fait. Au printemps 1627, Jean Jacques Kieffer rentrait de Mulhouse à son domicile, à cheval, sa femme assise derrière lui. Simon et Thiébaut Roesslin, les fils du maire, avec deux hommes de Heidwiller, l'attaquèrent en prétextant qu'il passait par leurs champs. Ils firent tomber sa femme derrière le cheval. Lui-même resta accroché aux étriers et fut traîné par sa monture. On le frappa et on le roua de coups de pied à tel point que le sang lui sortit par les oreilles. Le meunier et sa femme furent tellement malmenés qu'ils restèrent couchés par terre, comme morts. Lorsque Jean Jacques Kieffer alla se plaindre au maire Jean Thiébaut Roesslin (+ 1633), celui-ci, accompagné de ses fils et de deux de ses cousins, le poursuivit jusque dans sa cour, saisit un bâton et le brandit vers lui en disant qu'il fallait le frapper à mort. Le meunier dut se réfugier dans sa maison. Bâton en main, un des fils du maire se plaça à la porte. Les autres arrivèrent pour l'ouvrir de force à l'aide de perches, puis se rendirent chez le bailli d'Altkirch qui, sans doute, leur donna raison. C'est du moins ce que prétendait Jean Jacques Kieffer. ± Le bailli, écrivait-il, a ordonné au maire, à plusieurs reprises de m'emprisonner, si je n'acceptais pas, de me capturer de force et de me lier mains et pieds. J'ai déjà été emprisonné dix, puis onze et treize jours, malgré la fièvre dont je souffrais, et alors qu'aucune action criminelle n'avait été intentée contre moi. Quand ma femme s'est plainte au maire, il l'a menacée de lui faire accrocher la pierre des méchantes langues (le Klapperstein), de la faire mettre ± au violon et de nous emprisonner tous les deux. Or, malgré tous ces méfaits et abus de pouvoir, aucun jugement n'a encore eu lieu dans cette affaire. De plus, le maire a poussé les maçons et charpentiers, qui ont travaillé à mon moulin, à exiger leur paiement prématurément. Lui et ses partisans m'ont attaqué, de nuit, dans ma maison. Ils ont brisé mes vitres avec des pierres, dont l'une de neuf livres. Ils ont presque tué, dans son berceau, l'enfant de mon terrassier. Ils ont excité mes domestiques contre moi (M. GLOTZ et G. MEYER, Moulins du Sundgau, volume 3, Société d'Histoire du Sundgau, 2000, pp. 187-188).

Jean Roesler épouse Agathe Miller le 17.1.1612. Morand Roesler épouse Marthe Sturmer le 19 mai 1598. Du chef-lieu de canton les Roeslin ont essaimé dans les alentours. Dès 1619 nous les retrouvons à Dornach près Mulhouse où ils font souche, alliés aux maires locaux. Le dénombrement de 1698 de la seigneurie d'Altkirch recense quatre familles Roeslin. Elles habitaient toutes Illfurth et étaient assez aisées si l'on compare la composition de leurs attelages à celle des autres habitants. Valentin Ross/Ress épouse à Illfurth Grischona Dangel le 11 juin 1589. Marguerite Resle épouse Jean Schmitt le 17 juillet 1588. Jean Roesslin épouse Agathe Mueller le 19 janvier 1612. Salomé Ressle épouse Léonard Groshenni le 24 janvier 1600. Le 2 avril 1620, la femme de Jean Roessler, d'Illfurth, et la femme de Michel Braun, sont condamnées à une amende pour avoir proféré des injures contre Françoise Keller, fille du curé de Froeningue et de la femme de François Keller, d'Illfurth.

Jean-Michel ROESSLER.

Maire d'Illfurth en 1561.

Christian ROESSLER.

Fils présumé de Jean-Michel. Il meurt "civis in Dornach" le 1er mars 1619. Sa fille Cleva (Cléophé) épouse Pierre Schlienger, fils de Jean Schlienger, maire de Dornach, le 4 mai 1615, dont elle a André (18.10.1620), Henri (30.7.1621), Sébastien (Saint-Laurent 1622).

Suzanne ROESSLER.

Fille de Christian, elle épouse le 17 novembre 1614 Jean Baumann, maire de Dornach.

Nicolas GHERSI