Notices de familles ( 1305 entrées )

Sauvageot

Une fois n'est pas coutume, nous traiterons aujourd'hui d'une famille issue du Territoire de Belfort: la famille SAUVAGEOT.

Trois raisons nous ont guidé dans ce choix.

La première touche à l'implantation au XIXè siècle des SAUVAGEOT dans l'arrondissement de Guebwiller.

La seconde à trait à la parution en 1996 d'un second volume consacré à la famille, englobant de nombreuses autres familles de l'arrondissement.

La troisième enfin tient au fait que nous considérons le travail accompli par l'auteur comme un modèle du genre, propre à inspirer de nombreux historiens familiaux.

 

Jeanne Sauvageot

Qui fréquente les dépôts d'archives de la région a certainement eu l'occasion de voir Jeanne SAUVAGEOT, affairée au décryptage de vénérables manuscrits. Sa gentillesse n'a d'égal que sa discretion et, même si sa modestie doit en souffir, je tenais à lui rendre ici un hommage admiratif.

Demeurant Colmar, elle a produit en 1991 un premier volume intitulé "De Claude Salvaigeot à Sauvageot: une famille à travers un demi-millénaire".

Ce magnifique ouvrage a été suivi récemment d'une second volume "De Jean Muller à Charles Sauvageot et ses descendants" dont nous parlerons plus loin.

Les deux ouvrages ont été offerts au CDHF par l'auteur et constituent, avec ses notes annexes, la source de cette notice.

Une étymologie intéressante

SAUVAGEOT est un diminutif de Sauvage par adjonction du suffixe ot, procédé courant, tout comme Jean donne Jeannot.

Le mot sauvage provient du bas latin "salvaticum", adjectif issu du latin "silvaticus" indiquant une origine forestière, du nom "silva", la forêt. Cette racine se retrouve par ailleurs dans quatité d'autres patronymes tels que SALVAGE, SELVA, SILVA, etc...

A l'origine le sauvage est l'homme de la forêt, l'ermite qui vit dans les bois: il est par conséquent peu sociable.

Mais on peut tout aussi bien penser à un surnom donné à un résident de ces régions forestières des vosges du sud, où la famille apparait en lignée continue depuis plus d'un demi-millénaire.

La souche dans le Rosemont

Le secteur que l'on nomme le Rosemont, était le siège d'une seigneurie dont le centre administratif se trouvait à Giromagny.

Célèbre pour ses anciens filons argentifères, cette région a vue l'arrivée de nombreux mineurs de Saxe et du Tyrol (voir à ce propos l'excellent ouvrage de François LIEBELIN "Mines et mineurs du Rosemont").

Mais nos SAUVAGEOT ni firent point partie des ces immigrés, car ils étaient déjà sur place vers 1530, date présumée du mariage de Claude SALVAIGEOT avec une certaine SÉBILLE. Cette dernière donna six enfants à son époux et le couple habita à Anjoutey.

A partir de ce couple, souche Jeanne SAUVAGEOT a réussi à retracer toute l'histoire de ses aïeux jusqu'aux toutes jeunes générations.

De Bourg à Masevaux et Mulhouse

Hameau dépendant alors d'Anjoutey, le village de Bourg donna naissance à une branche SAUVAGEOT issue du tronc commun.

La tige de cette branche fut constituée par le couple Claude SAUVAGEOT et Pierrette MERLET.

Parmi leur descendance fort nombreuse un rameau, en s'alliant à la famille KALT, se fixa à Masevaux au début du XIXè siècle. De là, des enfants allèrent habiter Mulhouse.

Un autre rameau venant de Bourg quitta l'Europe en 1912 pour se fixer au Canada. Mais là, s'agissant essentiellement de filles, le patronyme s'éteint.

Un éclusier...

Dans le Haut-Rhin les SAUVAGEOT se sont implantés à Hirtzfelden.

Joseph, nâtif de Fontaine, fut éclusier au Canal du Rhône au Rhin, en poste à Hirtzfelden de 1853 à 1880. Il fut le premier de trois générations d'éclusiers, au numéro 51, près de la localité.

Le village de Hirtzfelden compte d'ailleurs plusieurs branches SAUVAGEOT, branches ayant donné naissance à plusieurs mairies de la localité.

Les pierres tombales du cimetière paroissial montrent l'importance de cette famille et les alliances contractées avec les autres familles locales.

Et un douanier...

Né à Beinheim dans le Bas-Rhin, Charles MULLER fut admis en Douanes après avoir obtenu son congé du 61ème Régiment d'Infanterie de Ligne.

Il épousa en 1853 à Hirtzfelden Marie Agathe HURTER issue d'une ancienne famile locale. Le couple acquit une maison à Hirtzfelden et se lia d'amitié avec la famille SAUVAGEOT. La fille, Maria Anne MULLER, épousera en 1888 le fils SAUVAGEOT, prénommé Emile.

Dans le second volume d'histoire consacré à sa famille Jeanne SAUVAGEOT a poussé très loin les ascendances locales. Nous pouvons ainsi faire connaissance avec les familles GROS de Réguisheim, ERNST de Feldkirch, REYMANN de Munchhouse, ROMINGER d'Orschwihr, BRUNTZ de Raedersheim, HOLDER et ROMAN d'Ungersheim, etc...

Même les généalogistes les plus chevronnés trouverons dans ce second ouvrage des compléments inédits dès l'instant où leurs recherches les mènent vers ce secteur.

L'excellent typographie, les illustrations et extraits de textes anciens et le style aéré de l'auteur en rendent la lecture très agréable.

Notons enfin, délice rare pour un généalogiste, un accès rapide à l'information grâce à un index patronymique en fin de volume.

André GANTER