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Schacherer - Schacre - Jacquerer

Ce nom de famille, typique d'Elbach, a comme racine "schachern" qui indique l'action d'aller, à travers la campagne, en tant que colporteur.

La légende transmise dans la famille, relevée par l'abbé BOEGLIN puis publiée par Jules JOACHIM, est révélatrice de l'étymologie du nom.

L'auteur indique que: "D'après une tradition de famille, on aurait vu, au XVIè siècle, arriver dans le petit village d'Elbach, près de Dannemarie, un étranger de haute taille et de forte corpulence, qui cherchait à s'établir".

Jean Baptiste Schacre, architecte  

"C'était un Français, venu de Vendée, d'où il avait dû s'enfuir, on ne sait pour quelle raison. On l'accueillit à Elbach, où on lui confia l'emploi modeste de berger des moutons; mais comme au cours de ses voyages, il avait vécu en faisant métier de petit marchand ambulant, on continua à l'appeler, comme à son arrivée, "der Schacherer" et il adopta volontiers ce nom nouveau, sous lequel il lui serait plus facile d'échapper à d'éventuelles recherches".

On peut, bien entendu, contester cette version des faits. Mais en l'absence de pièces d'archives de cette époque, la part de vérité sera très difficile à établir.

Graphie française du nom

Le dénombrement de 1659 des possessions de Mazarin en Haute-Alsace recense pour Elbach, cinq familles.

Parmi elles, celle de Marc JACQUERER. Né vers 1621, il avait en 1659, six enfants. Laboureur de profession (ce qui contredirait la légende car le laboureur à un statut social plus élevé que le berger), il est probablement à l'origine des SCHACHERER vivants à l'heure actuelle.

La manière d'écrire son nom, à une époque où l'orthographe n'existait pas, correspond à la prononciation par un "français" d'un nom alsacien.

Elbach en 1698

"L'Estat général de la Seigneurie et Comté de Thann", réalisé en 1698 par Joseph GOBEL, procureur fiscal de la seigneurie et du comté de Thann, donne quelques indications intéressantes sur le village d'Elbach à cette époque.

Elbach faisait partie de la prévôté de Traubach et, au niveau spirituel, de la paroisse de Dannemarie. On y dénombrait alors douze maisons, 133 journaux de terres labourables et 68 arpents de prés. Le bétail se composait de 2 chevaux, 16 boeufs et 20 vaches, répartis entre dix familles.

Parmi elles, les SCHACHERER en représentaient la moitié (cinq familles sur dix !).

L'auberge "A l'homme sauvage" de Dannemarie, tenue au début du siècle par Eugène Schacherer  

Nous y trouvons les familles de Michel Ulrich, Pierre Marc et Jacques SCHACHERER.

De Schacherer à Schacre

D'Elbach, une branche se fixa à Manspach au XVIIIè siècle: celle de Sébastien et d'Anne SCHWOB.

Parmi leurs sept enfants, Jean y naquit en 1759.

Le nom de famille s'écrivait alors parfois SCHACHER.

Jean SCHACHER partira à Delle pour y exercer son métier de tanneur.

Son fils aîné, Joseph Nicolas nommé SCHACKER (francisation du nom) y épouse en 1807 Marie Elisabeth Antoinette DUBAIL, fille d'un avocat du Conseil Souverain d'Alsace.

En 1908, elle lui donne un fils, Jean-Baptiste SCHACRE, dessinateur et architecte de renom (biographie de J.-B. SCHACRE par Jules JOACHIM).

Vers le Nouveau Monde

Les deux volumes de "The Alsace Emigration Book" qui viennent de paraître nous apprennent que Joseph SCHACHERER, né vers 1804, à Traubach-le-Haut, demanda en juillet 1838 un passeport pour se rendre à New York, alors que Jean SCHACHERER, de Hindlingen, sollicitera son passeport pour l'Amérique en juin 1856.

Bel exmple de longévité, les SCHACHERER représentant toujours la famille la mieux implantée dans le petit village d'Elbach.

André GANTER