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Schelcher - Schoelcher

Jean Marie SCHELCHER, lors du rassemblement de la famille en 1984, avait donné des pistes quant à l'étymologie du nom SCHELCHER.

Elles s'orientaient essentiellement vers la fonction du sonneur, provenant du nom "cloche", en alsacien "Schalle".

 

Origine Suisse

Tous les SCHELCHER connus en Alsace ont pour ancêtre commun Jean SCHELCHER qui décède le 10 février 1670 à Fessenheim où il s'est établi.

Mais l'origine de la famille n'a pour le moment pas encore été déterminée avec certitude. Cependant, nous pouvons affirmer qu'une seule famille porteur de ce patronyme vivait en la commune de Fessenheim vers 1670.

Suivant Gérard FLESCH, membre du Conseil d'Administration du Cercle Généalogique d'Alsace, aucune autre souche n'a été recensée à cette époque en Alsace.

La tradition familiale dit que Jean SCHELCHER serait un immigré Suisse, arrivé en Alsace dans le but de repeupler cette région alors dévastée par la Guerre de Trente Ans.

En effet, d'après Emile BERINGER, le Président de l'Association "Les Amis de Schoelcher", repris dans l'ouvrage de Norman LAYBOURN "l'émigration des Alsaciens et des Lorrains du XVIII au XXè siècle", Jean SCHELCHER, fils du précédent, serait né en 1646 à Hägglikon dans le Canton de Lucerne.

La généalogie Schelcher

Le travail de synthèse de Daniel BICHET (tableaux généalogiques de la famille SCHELCHER-SCHOELCHER originaire de Fessenheim), document consultable au Centre de Généalogie de Guebwiller, nous renseigne avec précision sur cette famille encore actuellement très bien représentée à Fessenheim ainsi que dans les communes voisines.

Nous apprenons ainsi que Jean, fils de Jean SCHELCHER et Marguerite STUBLER, épousa Agnès SIGRIST, vraisemblablement en Suisse, qui lui donna huit enfants, tous nés à Fessenheim.

Le dernier d'entre eux, Jean Baptiste, baptisé le 10 juin 1695 en l'Eglise Saint Colombe de Fessenheim, convola en justes noces au même lieu avec Clara Anne BADER en l'année 1718. De ce couple naquirent douze enfants, nés entre 1719 et 1736.

Jean Baptiste, dernier né, unit sa destinée avec une jeune fille de Rumersheim, Jeanne HOFFMANN, en l'année 1759.

L'un de leurs enfants, se prénommant Marc, né le 26 avril 1766 à Fessenheim, quitta la province après la Révolution Française pour s'établir à Paris. Il y épousa Victoire JACOB, native de Meaux (département de la Seine et Marne), une jeune lingère et marchande.

Quant à Marc SCHELCHER, il acquis une manufacture de porcelaine et devint célèbre pour ses travaux dans les milieux porcelainiers.

Il est intéressant de noter qu'avec cette branche parisienne il y a eu une petite déformation du patronyme qui s'est transformé en SCHOELCHER. L'ajout de la voyelle "o" était voulu pour intensifier l'accent d'intensité sur la première syllabe pour donner au nom une prononciation plus parisienne (cf. ouvrage de Norman LAYBOURN).

De cette union naquirent trois enfants. L'aîné, Marc Antoine, né en 1797 épousa Sophie Eugénie DANNIAUX, originaire de Lille. Il fut polytechnicien et Lieutenant Colonel de Génie.

Le cadet, Jules, mourut très jeune à l'âge de 27 ans.

Le second, Victor né le 22 juillet 1804, rue du Faubourg Saint Denis à Paris, a largement influencé l'évolution sociale au cours du XIXè siècle en faisant signer, le 27 avril 1848, au gouvernement de l'époque le décret, abolissant l'esclavage dans les colonies françaises.

Victor Schelcher, antiesclavagiste

En mémoire de cet homme illustre, une importante réunion de famille, rassemblant quelques 300 personnes porteurs du patronyme, s'est déroulée en avril 1984 à Fessenheim.

Cette journée de rencontre avait été organisée par l'Association des Amis de SCHOELCHER pour fêter le 136ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage.

Victor a fait ses études au Lycée Louis Le Grand à Paris pour s'intéresser trés tôt à la vie politique du pays.

Mais en 1829, son père l'envoya en Amérique, à Cuba et au Mexique, où il découvrit les esclaves, leur mode de vie ainsi que les injustices sociales.

A partir de ce moment là, son ambition a été de lutter en faveur de ces opprimés. Nommé sous secrétaire d'Etat à la Marine et aux colonies, il deviendra député de la Martinique puis de la Guadeloupe.

Après 19 années d'exil, il revint à Paris où il décéda le 25 décembre 1893 à l'âge de 89 ans.

Au berceau de sa famille, à Fessenheim, un mémorial a été inauguré en 1981, et un musée rassemblant des souvenirs du Grand Homme y a depuis ouvert ses portes, rue de la Libération (musée ouvert aux mois de juillet et août les samedis de 14h à 18h et les dimanches de 10h à 12h et de 14h à 18h).

Doris FREYTAG