Notices de familles ( 1305 entrées )

Schlumberger

Cette famille au destin exceptionnel, qui joua non seulement un rôle très important dans la capitale du Florival mais également à Mulhouse, a la chance de connaitre parfaitement son histoire.

Remontant à la charnière des XIV et XVè siècles, elle est originaire de la région d'Ulm dans le Wurtemberg. Son nom serait issu d'un toponyme, Chlum, courant en Bohême.

 

Une documentation volumineuse

Faisant partie du patriciat mulhousien, et à l'instar d'autres grandes familles de la cité du Bollwerck, les SCHLUMBERGER ont bénéficié de travaux de nombreux érudits.

Citons Nicolas EHRSAM et son "Bürgerbuch" de la ville de Mulhouse, publié en 1850, et donnant en annexe les planches d'armoiries des familles.

Mentionnons également l'archiviste de Mulhouse Edouard BENNER dont le nom est attaché au volumineux travail d'inventaire des archives mulhousiennes.

Mentionnons aussi le généalogiste Ernest MEININGER, imprimeur mulhousien et inventeur de la fameuse "méthode mulhousienne". Cette dernière, encore très en vogue et toujours performante, permet de représenter une généalogie par fiche familiale avec un système de numérotation continue.

MEININGER est l'auteur de très nombreuses généalogies mulhousiennes. Il a composé, vers 1900, un premier volume de la généalogie SCHLUMBERGER, manuscrit que l'auteur de ces lignes a la chance de posséder.

Entre 1903 et 1910 Léon SCHLUMBERGER publia le célèbre "Cartulaire de la famille Schlumberger", trois forts volumes représentant plus de mille cinq cents pages de transcriptions et de commentaires de textes.

Les documents anciens analysés couvrent la période 1400 à 1798, date du rattachement de Mulhouse à la France.

Léon SCHLUMBERGER avait aussi projeté de publier une généalogie complète de sa famille, mais la guerre vint interrompre ces travaux.

Après la seconde guerre mondiale ses travaux furent repris, complétés, et publés sous l'égide de Christine SCHLUMBERGER et Henry SPOERRY.

Deux volumes de tableaux sont parus en 1953 et 1956, constituant dix-neuf générations d'une saga familiale exemplaire.

Monsieur Jacques HENRY-GROS, descendant SCHLUMBERGER, a offert au CDHF de Guebwiller dès sont ouverture ces six précieux volumes permettant à tout un chacun de profiter de cette mâne généalogique et héraldique.

Nicolas, un prénom très en vogue chez les Schlumberger

Jean SCHLUMBERGER, né vers 1400, était hôtelier à Setzingen et bailli de l'ordre Teutonique.

D'après la généalogie familiale, il serait l'ancêtre de tous les SCHLUMBERGER vivant actuellement tant en france qu'en Allemagne et en Autriche. Il eut quatres fils, Nicolas, Michel, Jean et Conrad.

Nicolas vécut à Setzingen où il reprit les fonctions de son père. De ses trois fils, Jean continua de tenir l'auberge de Setzingen tout en étant bailli de l'ordre Teutonique.

Son fils Nicolas assura la quatrième génération d'aubergiste à Setzingen.

Les enfants de Nicolas se marièrent sur place où ils firent souche.

Seul un fils, prénommé Nicolas, quitta Setzingen et vint s'établir à Guebwiller. Tanneur de métier il exerça son art dans la capital de la Principauté de Murbach dès 1542, avec son épouse Guebwilleroise Claire SCHLATTER.

Il est l'auteur de la branche de Mulhouse dite branche a"née.

De confession réformée il dut quitter Guebwiller et épousa à Mulhouse en 1555 la fille du pharmacien Jean ECK qui lui donna trois enfants.

Provenant du fonds de feu l'antiquaire SCHELL, un censier du milieu du XVIè siècle mentionne à plusieurs reprises "Claus Schlumperger".

Nicolas devait un cens à l'hôpital de Guebwiller, cens constitué d'une somme d'argent de huit sols à verser annuellement le jour de la Saint Martin.

En garantie de réglement il proposait un pré, attenant aux biens du couvent de la Porte aux Anges et à ceux de l'ordre Teutonique.

Après son départ pour Mulhouse, cette rente sera payée par Thiébaut PFAFFENZELLER le tanneur, puis par Jean PFAFFENZELLER également tanneur.

Enfin, en 1572, la rente fut rachetée par Jean Jacques KUPPLIN receveur de l'hôpital.

Parmi ses trois enfants deux sont mort en bas-âge. Le troisième, Jean Ulrich, se maria par deux fois et eu quinze enfants de sa première épouse Rose BIEGEISEN.

La branche cadette

Fils de Jean 1er et frère de Nicolas, Jean résida à Oellingen près d'Ulm où il eut au moins trois fils.

Le second, Christian, eu à son tour deux fils, l'un prénommé Jean qui assura une descendance sur place, et l'autre Mathieu qui vint à Mulhouse avant 1554.

Mathieu eut au moins quatre fils de son épouse Apollinie MEYER.

Le premier, Christian, sera l'auteur de la branche cadette de Mulhouse .Tout comme la branche aînée, elle s'alliera aux autres familles patriciennes de la ville tel les GROSHEINTZ, HEILMANN, FRIES, BETZ, BENNER, SCHOEN, HARTMANN, etc...

Le retour à Guebwiller

Après avoir quitté Guebwiller au milieu du XVIè siècle, la branche aînée des SCHLUMBERGER y revint avec un autre Nicolas vers 1810.

Fils de Pierre et de Catherine HARTMANN Nicolas était né à Mulhouse en juin 1782 et y avait épousé, en juin 1808, Marie Elisabeth BOURCARD la fille d'un industriel de Wesserling.

Nicolas acheta un moulin à Guebwiller, moulin dont la force motrice et l'accès l'eau étaient alors indispensables à l'industrie naissante.

Il créa une filature de coton dont l'histoire sera désormais indissociable de celle de la ville de Guebwiller (N.SCHLUMBERGER et Cie - plaquette éditée en 1975).

Les réunions de famille

Disséminés à travers le monde et exerçant souvent des fonctions de haut niveau, les réunions SCHLUMBERGER on été instaurées en 1972 par Maurice SCHLUMBERGER.

C'est ainsi qu'en 1984 plus de deux cents SCHLUMBERGER se sont retrouvés à Guebwiller où ils furent accueillis par un descendant de la famille, M. BEYDON directeur du domaine viticole.

En 1993 se sont près de trois cents SCHLUMBERGER venant divers continents qui se sont retrouvés à Mulhouse et on ainsi plongé dans leur passé et fait connaissance avec leurs illustres aïeux.

André GANTER