Les SCHLURAFF sont, d'après leur étymologie, des bons vivants. C'est du moins le sens du mot "Schluraff" en ancien alsacien.

Comme il nous est impossible de remonter à l'époque de la création du nom (XIIIè siècle) nous pouvons admettre ou réfuter cette hypothèse.

Dès 1697 nous trouvons trace de la famille SCHLURAFF à Jettingen.

Cette année là fut baptisé Jacques SCHLURAFF, fils de Jean Jacques et de Barbe BAUMANN. Bien que cette dernière soit vraisemblablement originaire de Jettingen où le nom BAUMANN est ancien, nous n'avons pas trouvé trace de son mariage dans les registres de Francken, alors paroisse de rattachement de la filiale de Jettingen.

L'année suivant, en 1698, un second fils Jacques naquit au couple, ce qui laisse supposer le décès en bas-âge du premier. Puis, en 1701, fut baptisé à Jettingen le troisième fils, Conrad.

Après cette date la famille semble disparaître de Jettingen et nous retrouvons à la même période une souche à Ligsdorf puis à Folgensbourg.

Le Glaserberg, en français montagne des verriers, est un important cha"non du Jura Alsacien s'étendant sur sept kilomètres.

De par ses belles forêts il servit dès le XVIè siècle à alimenter les fours des verriers implantés sur les territoires de l'abbaye de Lucelle. Ces fours consommaient en grande quantité du charbon de bois que produisaient les charbonniers qui habitaient en pleine forêt près de leur meule avec toute leur famille.

Ce déboisement intensif fit place à des ggrandes clairières, mises en cultures et donnant de belles exploitations agricoles dont certaines existent toujours.

Le massif du Glaserberg est entouré des villages de Lucelle, Winckel, Ligsdorf-Bendorf, Raedersdorf, Lutter, Kiffis. Le sommet de la partie Est du massif, culminant à près de huit cents mètres, se nomme "die Schluraffhöhe".

Sur la très belle carte levée au XVIIIè siècle par les géographes CASSINI nous voyons le dessin d'une cense se nommant "Schlouraff". Cette ferme était habitée par la famille qui lui donna son nom.

En octobre 1789 naquit Anne Marie HORNI dont les parents habitaient alors "in Villa Schluraffi" comme le mentionne le curé dans son registre des baptèmes de Kiffis.

A cette époque les SCHLURAFF n'y habitaient probablement plus, mais en 1764 François SCHLURAFF y était encore fermier (Topographisches Wörterbuch des Ober-Elsasses de Georg STOFFEL).

Grâce au travail d'Emile RUETSCH de Bendorf nous savons que Jacques SCHLURAFF épousa à Ligsdorf en septembre 1711 Anne BURTSCHI.

Le couple eu probablement de nombreux enfants, mais nous n'en trouvons pas trace dans les registres de Ligsdorf. Il faudrait, pour être exhaustif, passer en revue l'ensemble des registres des paroisses concernées. En effet, les personnes habitants au Glaserberg allaient, suivant les circonstances, faire enregistrer leurs actes à Lucelle, Ligsdorf, Roggenburg ou Raedersdorf.

Monsieur RUETSCH note dans son dépouillement de la paroisse de Ligsdorf le décès, en 1775, de Jean Jacques SCHLURAFF. Probablement fils du précédent, il était né vers 1715 et habitait la Birgmatt.

Bien que cette ferme se situait sur le ban de la commune de Ligsdorf, le défunt fut inhumé à Roggenburg en Suisse.

Toujours dans le même secteur, nous trouvons mentions du nom à Wolschwiller où mourut en couches en novembre 1702 Catherine SCHLURAFF.

A Lutter Urs SCHLURAFF épousa en 1733 Anne Marie STEHLY.

Enfin, en 1766 vivait à Biederthal Jacques SCHLURAF journalier de profession. Né vers 1740 et encore célibataire il était grand et mesurait plus de cinq pieds, ce qui l'obligea à participer au tirage au sort de la milice provinciale.

Sans que nous puissions établir avec certitude un lien avec les précédents, des SCHLURAFF font leur apparition à la même période à Folgensbourg.

En novembre 1722 Jean Jacques SCHLURAFF y prit pour femme Catherine HAAS et l'année suivante Conrad SCHLURAFF épousa Barbe FANINGER.

Veuf, Conrad se remaria en 1745 à Anne Marie HAAS.

Les SCHLURAFF firent souche sur place et nous trouvons encore leur trace dans les registres des mariages de Folgensbourg en 1756 et 1767.

Ils sont d'ailleurs toujours présents dans la localité.