Notices de familles ( 1305 entrées )

Schmoll

Les SCHMOLL étaient autrefois bien implantés et ce jusqu'à la fin du siècle dernier dans la région de la Hardt et tout particulièrement dans les villages de Hirtzfelden, Oberhergheim et Munchhouse.

Site funéraire de Karl SCHMOLL au cimetière de Hirtzfelden. Aujourd'hui, le patronyme a disparu dans le village de la Hardt  

Cette famille a fait l'objet d'un important travail entrepris par Patrick SCHMOLL de Strasbourg dont nous nous servirons largement pour la rédaction de cette notice. Patrick SCHMOLL élabore actuellement l'arbre généalogique de la famille au-delà de la Guerre de Trente Ans.

L'origine du patronyme provient du vieil allemand "schmollen" qui signifie rire ou sourire de manière narquoise. On peut donc penser que le premier porteur du nom était un personnage malicieux et rusé qui aimait bien se moquer des autres.

Il existe de nombreuses familles SCHMOLL ou SCHMOLLER dans le nord de l'Allemagne ainsi qu'en Bavière et en Autriche.

On trouve également des familles SCHMOLL juives dans le Sungau, principalement à Steinbrunn-le-Haut et à Hegenheim. L'un de leurs descendants, Salomon SCHMOLL natif de Seppois-le-Bas quitta son village natale pour aller s'installer à New York en l'année 1869.

Toutefois, ces souches sundgauviennes n'ayant pas encore fait l'objet d'études plus approfondies, elles ne seront pas traitées dans le présent article.

Les armoiries des SCHMOLL

Le premier à être mentionné à Bâle est un certain Tilmann SCHMOLLER qui acheta en l'an 1437 la maison "Brandis", jusqu'alors propriété de l'Ordre Teutonique.

Cette famille baloise portait des armoiries"d'azur à deux croissants d'or entrelacés, l'un versé, enfilés d'une flèche de même, pointée et empennée d'argent".

Mais les SCHMOLL établis en Haute-Alsace n'ont pas repris ces armes. On trouve un blason avec une crosse de berger sur la stèle funéraire de Jean SCHMOLL qui décéda le 16 mai 1682 et qui fut enterré au cimetière de Hirtzfelden ("Grabschriften des Bezirkes Oberelsass" de Thiébaud WALTER).

Leur marque de maison, présente sur les bornes des champs, sur les linteaux de porte ou encore sur les puits est une croix patriarcale que les gens de la région appellent encore "Schmollekritz".

La confrérie des bergers

Les SCHMOLL installés dans la Hardt y sont signalés pour la première fois à la fin du XVIè siècle.

Un certain Jean SHMOLL, ancêtre de tous les SCHMOLL connus en Haute-Alsace, alors établi à Dessenheim ou à Fessenheim, faisait partie en l'an 1584 des quatre fondateurs de la confrérie des bergers du Haut-Rhin.

Cette corporation avait son siège à Hitzfelden et réunissait les éleveurs fermiers ainsi que les intendants de bergeries seigneuriales de l'Alsace et du Brisgau autrichien. Jean SCHMOLL, cité plus haut, qui décéda en 1682 fut également maître de cette confrérie.

Dès l'ouverture des registres paroissiaux de Hirtzfelden, en l'an 1665, Jean SCHMOLL, le jeune est cité en tant que parrain au baptême de Marie Véronique JECKER, famille connue en la personne de François Antoine, mécanicien inventeur dans l'outillage de précision et dans l'optique.

Jean SCHMOLL le jeune eut deux enfants de son épouse Appoline ERNST: Jean en l'an 1681 et François Antoine en janvier 1683. Nous parlerons plus loin de ce dernier qui fut ordonné prêtre.

Jean décéda peu de temps après la naissance de son second fils. Sa veuve, native de Feldkirch se remaria avec Jean Bernard REYMANN, natif de Munchhouse. Cette union fut célébrée en l'église Saint-Laurent de Hirtzfelden et fut bénie par le curé Jean Louis MOELLER d'Ensisheim.

Citons également le mariage de Laurent SCHMOLL et de Véronique EBELIN en 1701, celui de Michel SCHMOLL et de Marguerite DALWERT, la fille du meunier d'Obersaasheim en février 1737 ou encore l'union de François Joseph SCHMOLL et de Marie Odile EBELIN en 1749.

Jean Michel, fils de Laurent et de Véronique EBELIN épousa Anne Marie MANN et tint jusque vers 1735 la ferme du Château des Ribeaupierre à Heiteren avant de revenir à Bilzheim lorsqu'il hérita de son beau père.

Le relevé des inventaires mortuaires de Munchhouse par André GANTER, nous donne quelques indications complémentaires quant à cette branche.

En novembre de l'année 1743, on rédigea l'inventaire au décès de Laurent BURGLIN, bourgeois de Munchhouse. L'ensemble de ses biens fut partagé entre sa veuve Appoline SCHMOLL et leurs deux enfants prénommés Joseph et Appoline.

De même, pareil document fut écrit au décès de Jean JENNY entre sa veuve Catherine SCHMOLL, remariée à André MUESSER, et leurs deux enfants.

De nombreux écclésiastiques

Les souches de Hirtzfelden et d'Oberhergheim donnèrent naissance à de nombreux ecclésiastiques.

Il en est ainsi pour François Antoine, le fils cadet de Joseph et d'Appoline ERNST, qui fut ordonné en décembre 1705, alors qu'il n'avait pas vingt trois ans. Il fut curé de Roggenhouse jusqu'à sa mort survenue en 1736.

De même, Laurent baptisé à Hirtzfelden en août 1713 exerça au début de sa carrière en tant que vicaire à Obersaasheim de 1737 à 1744 . Il eut ensuite charge d'âmes de son village natale de Hirtzfelden et ce durant vingt huit années.

C'est sous son pastorat que l'on construisit l'église paroissiale. La cérémonie de la pose de la première pierre eut lieu le 26 avril 1778, sous le pontificat de Pie VI.

Laurent SCHMOLL avait été élu pour assurer la régie de la nouvelle construction. Il procéda à la bénédiction le dimanche "in albis" (Quasimodo), assisté de ses confrères Michel JUNCKER de Roggenhouse et Joseph MINERY de Rustenhart.

Le patronyme SCHMOLL, somme toute assez rare, n'existe plus à Hirtzfelden et est en voie d'extinction à Oberhergheim. Il perdure par ailleurs à Mulhouse et à Strasbourg.

Doris FREYTAG