Le nom de famille SELLET peut avoir plusieurs origines étymologiques.

On peut y voir le mot latin salix désignant le saule, mot qui a donné naissance au toponyme Selismatten que l'on trouve à Berentzwiller, ou la racine Seel ou Sal représentant une terre seigneuriale d'origine salique, ou enfin plus simplement l'altération d'un nom de lieu comme le "Saletius mättlin" qui se transforme en "Säletsmättlin" au XVIè siècle à Luemschwiller.

Si le nom SELLET appara"t comme nom de lieu dès 1583 à Luemschwiller, il y est attesté en 1598 comme patronyme.

Cette année-là, le maire de Luemschwiller, Sébastien SELLET, renouvela le terrier des biens de l'église de Heidwiller (Heidwiller et son passé religieux par Christian SUTTER).

Bien implantée, la famille prospéra à Luemschwiller. Elle tenait en particulier l'auberge où pendait l'enseigne à l'aigle bicéphale ("Aquilam Duplicem"). Jean Thiébaut SELLET, bourgeois du village et tenancier de l'auberge, décéda en octobre 1672.

En 1686, on procéda à l'estimation de la propriété d'André SELLET dit le vieux. Six ans plus tard, il fit une donation au profit de Gaspard NUFF.

En l'église paroissiale du village voisin de Hochstatt, Thiébaut SELLET épousa le 24 janvier 1707 Marie NEYER, la fille de Christian.

A Obermorschwiller, Sébastien SELLET fut prévôt de la localité. Son fils Morand s'unit en 1766 à Catherine BIHL, la fille du prévôt de Tagsdorf.

Originaire de Steinbrunn-le-Haut, un autre Morand SELLET se maria en 1740 avec Madeleine SCHWINDEMANN. L'union fut célébrée à Blotzheim, village d'origine de la fiancée.

L'analyse des actes de successions de Bruebach pour le XVIIè siècle montre la présence d'une importante souche SELLET en ce lieu.

Dans un acte non daté, on procéda au partage des biens d'une femme défunte entre son veuf, Morand SELLET, et leur fille.

En mai 1689, après le décès d'un autre Morand SELLET, le partage des biens fut effectué entre sa veuve Dorothée MULLER, assistée de son frère Melchior MULLER de Galfingue, et les cinq enfants du couple: les fils Morand et Jean et les filles Marie, Anne et Eve. La maison avec ses dépendances (jardin, étable, grange) se trouvait à Bruebach.

En 1657 à Landser, Jacques, fils de Henri "SEELET" et Madeleine ERHART de Bruebach, fut baptisé en l'église paroissiale.

Dès 1766, nous trouvons trace dans les registres de Dornach, alors commune autonome, du mariage d'un Meinrad SELLET.

A Morschwiller, des SELLET sont présents depuis fort longtemps.

En 1643, alors que la guerre de Trente Ans faisait rage, de nombreux habitants étaient réfugiés à Mulhouse. Michel ZAESSINGER de Wahlbach y fit une déposition en tant que témoin dans une procédure judiciaire. Le conflit portant sur un héritage opposait Jean STANSER et les héritiers de feu Sébastien SELLET de Morschwiller.

A Heimsbrunn vivait le couple Thiébaut SELLET et Anne BITSCHENET. Leur fils Joseph partit épouser Catherine RUESS à Hochstatt en avril 1778.

Galfingue abritait également une famille SELLET.

Au greffe du bailliage seigneurial de Dornach, on instruisit début 1718 un dossier concernant deux habitants de Morschwiller, Jacques BADER et Jacques BURTZ, et Jean SÄLLETH de Galfingue. La procédure devait mettre fin aux disputes et bagarres opposant Jean SÄLLETH aux Morschwillerois.

Lors du renouvellement en 1662 du registre des biens de Spechbach-le-Haut devant verser redevance au couvent de l'Oelenberg, un certain Jean SELET est mentionné parmi de très nombreuses personnes.

En mai 1754, Georges SELLET épousa en l'église paroissiale de Reiningue Catherine SIRLIN, issue d'une ancienne famille locale. Assistaient à la cérémonie le père de l'époux, Jacques SELLET, Jacques GERBER le cordonnier, Thiébaut MEYER ainsi que le maître d'école Aloïs MELLIANT.

Le couple eut de nombreux enfants dont un fils Ignace baptisé le 29 avril de l'an 1767.

Né le même jour à huit heures du matin, il eut pour parrain Morand WERNER et pour marraine Catherine, la fille de Jean Hermann. Ignace fit partie des armées révolutionnaires puis revint au village où, en l'an IV de la République, il épousa Anne Marie GERBER, fille de Morand et d'Anne Marie PAPIRER.

Parmi les enfants de ce couple, nous retiendrons Morand, né en janvier 1814. Cordonnier de métier, il se maria en 1843 à Reiningue avec Catherine WOLF, fille de Louis le tisserand et de Marie Anne BALDECK.

Le 21 septembre 1854, Morand SELLET se fit délivrer par la préfecture un passeport afin de traverser l'Atlantique et de rejoindre Columbus, capitale de l'Ohio, pour s'y fixer. Il était accompagné de son épouse, de leurs cinq enfants et de sa belle-soeur.

Nous ignorons s'ils atteignirent leur but et si, à l'heure actuelle, des descendants SELLET vivent toujours dans cet état situé entre la rivière du même nom et le lac Erié.